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Chapitre trois

Elle secoua doucement la tête pour sortir de sa torpeur. Elle avait de nouveau faim et pouvait aisément déduire que Ben aussi devait être affamé. Elle se retourna et se hissa le long du rocher contre lequel ils étaient assis pour attraper le savon qu'elle avait déposé là avant de se baigner. Elle en respira l'odeur. Il sentait comme Finn : une odeur légère, celle des lilas blancs au printemps. Il avait choisir celui-ci pour s'assurer qu'elle pense à lui en son absence.

Elle se tourna vers Ben, ravie. Il rougissait, le regard fixe sur ses mains. L'eau avait toujours était suffisamment haute et vaporeuse pour cacher sa poitrine, mais ce n'était plus le cas. Elle s'en aperçu et décida de s'en faire. Elle haussa alors les épaules et l'appela :

« Ben. »

Il se força à la regarder dans les yeux. Elle avait raison. Ils ne pouvaient se permettre d'être inconfortables l'un avec l'autre. Elle se rassit près de lui. Il déglutit et s'enhardissant, se pencha vers elle pour lui prendre le savon des mains.

« Tourne-toi. »

Elle s'exécuta et laissa s'échapper un râle de plaisir en sentant ses mains frotter son dos. Elle s'était négligée pendant des semaines, et son corps était las. C'était si agréable. Elle gloussa un peu.

« Tu te souviens de la fois où je t'ai surpris sous la douche ? »

Il rit à son tour, après avoir pincé la peau tendre de son dos dans un geste faussement vengeur. Ce qui intensifia évidemment son rire :

« J'ai tout tenté pour essayer de contrôler la dyade, mais c'était tout bonnement impossible.

- Je continue de penser que l'on se voyait lorsqu'on en avait besoin. C'est tout. »

Elle se retourna, suivant l'impulsion de la pression sur son bras. Les mains pleines de savon remontait maintenant sur son bras droit.

« Tu avais besoin que je te voie sous la douche ?»

Elle se moquait de lui. Il leva un sourcil :

« Ou peut-être était-ce le contraire. Tu avais besoin de jouer les petites voyeuses dans mes quartiers. »

Elle repensa au blanc des pièces dans lesquelles il vivait et à la froideur de l'espace. Elle hocha la tête, amusée :

« Disons alors que c'était un hasard. Mais... il est vrai que j'aimais bien te voir mettre fin à tes réunions, comme un prince sombre et capricieux, pour éviter que je ne découvre toutes vos stratégies. »

Le bras gauche. Il ne releva pas la provocation.

« Tu étais un sacré problème. Mais paradoxalement, ça me faisait plaisir. Je peux l'avouer maintenant. »

Il hésitait maintenant et commença à replier sa main vers lui. Elle saisit son poignet dans un geste brusque. Elle le regardait droit dans les yeux, sérieuse. Elle colla sa main à sa poitrine.

« Continue, s'il te plaît. »

Leurs cœurs battaient à la chamade. Il fit alors glisser sa main entre ses seins pour frotter délicatement la peau de son ventre. Il y allait doucement pour ne pas lui faire mal. Sa main paraissait gigantesque sur elle. Comment pouvaient-ils être à force égale, quand elle n'avait pas le dessus ? Il cligna des yeux, conscient qu'il devait démystifier son corps. Il soupira :

« Je me suis demandé, sans trouver de réponse d'ailleurs, à partir de quand j'en étais venu à essayer de brusquer tes apparitions.

- C'est vrai qu'elles étaient de plus en plus récurrentes. Tu ne crois pas que c'était aléatoire ?