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Claire parcourait les allées de vêtements d'un air songeur. Cela faisait plusieurs heures qu'elle et Layla se promenaient dans les rues ensoleillées de Los Angeles, s'arrêtant occasionnellement dans une boutique pour y dénicher des trésors, mais l'esprit de Claire était bien trop préoccupé pour apprécier cet instant de détente.

— Hé, Claire ! héla Layla depuis l'autre bout de l'allée.

Elle était affublée d'une veste en cuir noir d'homme, deux fois trop grande pour son petit gabarit, qui lui donnait un style grunge fonctionnant à merveille avec ses courbes généreuses, son jean troué et ses nombreux sautoirs.

— Ça te va vraiment bien, commenta Claire en signe d'approbation. Tu vas la prendre ?

Layla considéra le vêtement un instant puis secoua la tête avec un semblant d'indifférence mais Claire vit la moue triste qui se dessinait sur son visage. Sans doute l'article était trop cher pour son maigre portefeuille. Fort heureusement, Claire n'avait pas à se soucier de compter son argent de poche. Être fille unique d'un homme politique avait de nombreux inconvénients mais manquer d'argent n'en faisait pas parti.

— C'est moi qui offre ! clama-t-elle alors avec un clin d'œil.

— Tu es sûre ? Et toi ? Tu ne prends rien ?

Claire haussa les épaules et déclara qu'elle cherchait encore. Layla fronça les sourcils.

— Tu as l'air distraite, lui fit-elle remarquer. C'est à cause de Shine ?

Claire avait en effet longuement débattu sur le cas de Shine avec Owen et Mal. Pour elle, il n'y avait aucun doute que la jeune employée se révélait non seulement mal nourrie mais également battue. Toutes les preuves étaient là. Les trois jeunes s'étaient alors renseignés sur les aides qui leur étaient possible de contacter et les démarches à suivre. Le problème, c'est qu'ils ne savaient pas grande chose de Shine, de sa situation familiale, ni même de son âge. Devaient-ils se tourner vers les services de protection de l'enfance ou directement la police ? Une telle intervention serait-elle vraiment bénéfique ou risquait-elle d'envenimer encore plus la situation ? Il fallait à tout prix qu'ils réussissent à créer une véritable conversation avec l'asiatique avant toute chose.

C'est Owen qui avait proposé en premier de tout simplement lui laisser un message ainsi que de la nourriture dans la chambre des filles. Puis Jamaal avait émis l'idée de placer leur flyer pour le tremplin en évidence. Peut-être Shine serait-elle plus encline à parler dans un environnement autre que l'hôtel ? Mais Claire restait sceptique. Si le père de Shine la maltraitait réellement, il y avait peu de chance qu'il la laisse sortir ainsi le soir pour se rendre à un concert.

— Si elle a besoin d'aide, on finira par trouver un moyen de l'aider, d'une façon ou d'une autre.

Le sourire doux et la voix chaleureuse de Layla rassura Claire qui finit par hocher la tête et sourire à son tour. Décidément, sa meilleure amie trouvait toujours les mots justes.

Après quelques allers et retours dans la boutique, Claire jeta finalement son dévolu sur une robe vintage aux tons vert mousse. Sa coupe cintrée ferait oublier son absence de poitrine et mettrait parfaitement en avant sa taille de guêpe.

— Ça va aller ? s'inquiéta Layla quand les deux amies s'approchèrent des cabines d'essayage.

Celles-ci étaient ridiculement minuscules et Claire senti le malaise poindre avant même d'y mettre le pied.

— Ça... ira, déclara-t-elle en expirant un bon coup.

Elle s'efforça d'inspirer de grandes bouffées d'oxygène en entrant et entreprit de se déshabiller et d'enfiler sa robe tout en comptant dans sa tête. Elle sentit son pouls s'accélérer au fil des secondes alors que ses doigts moites peinaient à refermer les boutons de sa robe. Elle détestait ce sentiment plus que tout. Layla ne fut pas surprise de la voir sortir dans un temps record de la cabine pour lui montrer le résultat.

INATTENDUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant