Chap 1

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Dans la vie d'Harry en ce jour de décembre


Je marche dans les rues de Londres, c'est la fin d'après midi mais la nuit commence déjà à tomber.

Mais sérieux qu'est ce que je fais là ? Venir vivre ici était une belle connerie je crois. Quinze jours que je me pose la question et plus ça va plus j'ai envie de repartir chez moi à Holmes Chapel. Dans ma petite ville, il ne s'y passait pas grand-chose et au fond je m'ennuyais dans ma vie là-bas mais c'était mieux que ces derniers jours dans cette grande ville !

Mais je sais pourquoi je suis là ! C'est l'autre idiot, mon ancien responsable qui m'a dit ' Mais si va à Londres, il y a une super opportunité là bas, le poste est fait pour toi et bla bla bla ' Mes fesses oui. Pour le moment, je vois surtout que le poste est vraiment pas terrible. Il me l'a bien survendu pour me débarrasser de moi ou combler les effectifs ici, j'en sais rien mais c'est loin d'être un poste de rêve. On ne me confie aucun dossier, ou soit les plus compliqué que personne ne veut soit les plus ennuyeux, super. Mes collègues me parlent à peine et font aucun effort pour m'aider à m'intégrer, tant qu'à mon nouveau responsable il a fait le strict minimum pour me présenter le poste et me former quelques jours et depuis je le vois plus. Livré à moi même, re-super.

Je m'approche de mon nouveau chez moi. Un vieux bâtiment avec une jolie façade qui cache des appartements spacieux qui ont tout le charme de l'ancien. Mais qui cache aussi des placards sous le toit, de tout petit studio. Le seul loyer abordable et disponible que j'ai trouvé en dernière minute est pour le moment ce petit appartement au 6eme étage.

Le seul côté positif que j'ai trouvé à habiter ici, oui j'en ai trouvé un, c'est le voisin mignon du 3eme. Bon ok carrément sexy ! Quand je rentre le soir, il fume sa cigarette sur le balcon avec un regard dans le vide et un air nonchalant absolument craquant. Et voilà rien qu'en y repensant, je suis déjà en train de m'imaginer toucher ses lèvres à la place de sa clope... Non sérieusement je ne peux pas être jaloux d'une cigarette ! Reprends toi Harry soufflais je en relevant la tête et cherchant son balcon du regard.

Il est là. Penché en train de fumer, je ralentis le pas pour ne pas arriver trop vite à la porte et en tentant des coups d'œil discret.

Il a un grand tee shirt gris sur un bas de survêtement et ses cheveux tout ébouriffés par le vent. J'ai envie de passer ma main dedans pour les dégager de son visage et pouvoir encore mieux en profiter.

Oh zut il a vu que je le regardais, je détourne rapidement le regard.

Mais pourquoi est- il en tee shirt ?! Va mettre un pull tu vas attraper froid ! Je suis sûr qu'il doit être chou quand il est malade enseveli sous la couette. Pas de ces grincheux qui donnent plein d'ordre. Je prendrais bien soin de lui, moi. Je lui ferais du thé et le borderai. Stop Harry, faut vraiment que tu te calmes là.

Et malheureusement je ne peux pas marcher moins vite que ça non plus et arrive fatalement à la grande porte de l'immeuble.

Je prends l'ascenseur jusqu'au 5 ème et fini le dernier étage à pied. Parce que même l'ascenseur ne va pas jusqu'en haut. Même lui ne veut pas y aller et a compris qu'il n'y avait pas grand intérêt là haut.

J'arrive sur mon palier, à côté de la première porte et tourne à gauche pour accéder à ma porte qui fait face. Sauf que là je vois une boite sur mon paillasson ... mais qu'est ce que c'est que ça ?! Je regarde autour de moi perplexe comme si la réponse allait m'apparaître miraculeusement dans le couloir.

Je me baisse alors pour ramasser la mystérieuse boîte et la fixe tout en trifouillant mes clés pour ouvrir la porte. Après plusieurs minutes à galérer pour déverrouiller la porte, c'est sûr en regardant la boite et non la serrure c'est de suite moins facile.

Je rentre enfin dans mon studio, arrivant directement dans le coin cuisine, je poursuis dans le salon attenant et dépose la boîte sur la table basse. Tout en la fixant, je retire mes chaussures que je laisse traîner à côté du canapé et envoie ma veste dessus. Mes yeux toujours rivés sur ce présent inconnu, comme si elle pouvait m'attaquer si je lui tournais le dos.

Je m'assois sur le canapé et la rapproche doucement de moi. C'est une boite en fer, bleu foncé avec de petites lunes et étoiles dessus. Ça se voit qu'elle a déjà servi, on dirait une ancienne boîte de gâteau de Noël. Comme celle qu'on trouve au fond des placards de nos grand-mères remplis de sablé à la cannelle.

Je soulève délicatement le couvercle et tombe nez à nez avec un petit mot. D'une écriture fine, plutôt jolie et élégante, où il est seulement écrit:

" Bienvenue dans l'immeuble :) "

Dessous se trouvent 4 gros muffins, j'en sors un et vois de petits points bleu-violet. Oh ils sont aux myrtilles ! J'adore ça ! Ils ne sont pas parfaits mais tout mignons, assez inégaux qui confirment le fait-maison.

Je me rends compte alors que j'ai un sourire niais et béat depuis que j'ai ouvert cette surprise. Je suis très touché par cette intention. Bon ben finalement ils ne sont peut être pas tous méchants dans cette ville.

C'est clairement plus l'heure de l'apéritif que du goûter mais je ne peux pas m'empêcher de croquer dedans en relisant ces quelques mots pour la dixième fois. Il est absolument délicieux ! Ce qui me donne encore plus envie d'en connaître la provenance, au moins pour remercier cette mystérieuse pâtissière.

Si ça se trouve c'est la folle du 1er avec son agaçant caniche frisé. M'imaginer devoir la remercier et pire, être en train de manger quelque chose qui est passé dans ses mains me donne un frisson.

Je passe alors en revu les voisins que j'ai déjà croisé. Les mères de famille et les hommes d'affaires je les élimine de la liste, bien trop occupé pour avoir le temps de faire des petits gâteaux pour moi. Reste alors les quelques retraités que j'ai vu, et la liste est vite vue avec deux appartements par palier, je fais vite le tour. Je sais que je n'ai pas encore croisé tout le monde mais j'en conclu définitivement à une gentille petite grand-mère qui avait que ça à faire.

Je finis par me faire cuire des pâtes, tout seul. Je m'affale sur mon canapé devant un de ces films de noël qui passe à la télé pour les manger, tout seul. Et je finis par déplier et me coucher dans mon canapé-lit, toujours tout seul. 

La seule chose qui me remonte le moral, c'est cette jolie boite et ses si bons muffins. La seule pointe de magie et de bonheur dans ma triste et fade soirée. 




Muffin MyrtilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant