Chap 2

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Dans la vie de Louis en ce même jour de décembre

Je me lève et me traîne dans la salle de bain. Prends une douche rapide puis enfile un bas de survet' et un tee shirt. Tout ce qu'il y a de plus simple, pas besoin de se prendre la tête pour rester à la maison.

Je vais à la cuisine me faire un café, quand mes yeux se posent sur l'horloge. Ah zut ! Vite ! C'est son heure ! J'attrape mon café et vais d'un pas rapide à la fenêtre.

Je prends au passage mes clopes et sors sur le balcon. Pose mon café sur le rebord large de la balustrade et allume ma cigarette.

Après quelques minutes je vois des bouclettes marcher sur le trottoir.

Je souris automatiquement en le regardant partir. Il n'y a pas meilleure vue avec son petit dej' ni pour bien commencer la journée.

Je tourne la tête de justesse au moment où il jette un coup d'œil en arrière. ... M'a t il vu le regarder ?

... Il est vraiment trop mignon.

Il finit par disparaitre au coin de la rue. Bonne journée à toi bouclette.

Je me demande bien quel est son travail ? Qu'est ce qu'il fait de sa vie lui ? Sûrement quelque chose de cool.

J'écrase ma clope, fini d'une traite mon café et rentre chez moi.

Il est malheureusement l'heure pour moi aussi de me mettre au travail.

J'allume mon ordi et me connecte. Mais ça va, j'ai quasiment fini mon projet, je n'aurai pas une journée chargée. Ce qui est bien quand on est architecte, c'est qu'on peut travailler de chez soi. Je vais parfois au siège de ma boite ou en rendez vous client pour établir les projets mais sinon le reste du temps je reste tranquille ici. Et ça me va très bien.

Bon en vrai je m'emmerde un peu dans ma vie. Mais c'est un autre problème. C'est juste qu'elle est un peu ... vide. J'aime mon travail, j'aime mon appart', j'aime vivre à Londres mais il y manque quelque chose... ou quelqu'un.

J'ai un dessin d'étude à boucler et j'essaie de le finaliser mais je n'arrive pas à cesser de penser à ce nouvel habitant de l'immeuble. J'ai vu que la voisine du dernier avait déménagé, il se plaît lui là haut ? A t il une vie palpitante et animée ? Des amis et de la famille à Londres ?

Je dois me concentrer pour ne pas dessiner la courbe de ses boucles et ses grandes jambes dans ses pantalons skinny mais plutôt les lignes d'un étage pour un futur immeuble.

Allez enfin midi. J'ai bien besoin d'une pause. Je me concentrerai peut être mieux cette après- midi.

Je me réchauffe vite fait un repas, que je mange debout contre le comptoir de ma cuisine et pars m'allonger dans mon canapé.

Je fixe le plafond. J'ai envie de faire des gâteaux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu envie d'en faire. Ben aujourd'hui j'ai envie. Je jette un coup d'oeil à l'heure, ouai j'ai le temps.

Je retourne en cuisine et remet le nez dans ce placard que j'avais un peu fui. Je sors les ustensiles et regarde les ingrédients que j'ai, tiens je peux faire des muffins.

Je m'évade et me détend l'espace d'un instant en préparant ma pâte. Je regarde ensuite dans mon saladier, et merde comme d'habitude j'ai en fait beaucoup trop. Bon je vais manger des muffins pendant des jours je crois.

Le temps qu'ils cuisent je me pose et allume la télé. Je zappe, une chaîne, deux chaînes ... je soupire et la rééteint.

Je vais me faire un café, attrape mes clopes et sors en fumer une sur mon petit balcon.

Une fois que je re-rentre dans mon salon, le four sonne. Je vais les sortir, ils m'ont l'air pas mal, ça va j'ai pas perdu la main.

Mais il y en a beaucoup quand même. Si seulement j'avais quelqu'un avec qui les partager.

Je soupire.

... pourquoi la première personne à qui je pense c'est lui ?

Je ne le connais même pas, je ne vais pas me pointer chez lui " Et salut Monsieur Bouclette, tu veux des muffins ?! " J'en attrape un en soupirant et retourne derrière mon écran.

Je croque dedans ... ouai pas mal, il est bon. J'adore avec les myrtilles, ce sont mes préférés.

Pendant que je finis mon dessin sur ordinateur, mes yeux dérivent au-dessus de mon écran, en face, sur le comptoir qui sépare mon salon de ma cuisine ouverte. Sur ces muffins.

Je me lève et ouvre mes placards, j'ai quelques boites vides en fer où je mettais avant mes petits biscuits. Je fais des aller retour du regarde entre les boîtes et mes muffins.

Et après tout pourquoi pas ?

De toute façon, il ne saura pas que ça vient de moi. Et puis entre voisins on peut être sympa non ?

Je glisse quatre muffins dans une boite et grifouille un petit mot sur un bout de papier que je pose dessus. Faudrait pas qu'il croit à un colis abandonné ou un truc bizarre qu'il oserait pas toucher. Qu'il sache que c'est juste un geste sympa entre voisins. Si, il n'y a rien de bizarre, ça se fait dans les séries américaines d'offrir des paniers au nouvel arrivant. Bon on est à Londres et pas dans une série, et surtout je ne veux pas qu'il sache que ça vienne de moi, mais l'idée est la même !

Comment je pourrais le justifier que j'ai passé ma pause à lui faire des petits gâteaux ? Il me prendrait pour un fou !

Oh et puis relax Louis, non seulement il ne saura pas que ça vient de toi et puis d'abord tu avais pâtissé pour toi au début. Oui rien d'étrange là dedans.

Je sors rapidement de chez moi. Grimpe jusqu'au dernier étage et me fige devant sa porte et son nom.

Harry Styles

Je le fais ou pas ?

Allez mec tu risques rien, déstresse, il ne peut pas savoir que c'est toi.

Je pose la boite sur le paillasson et dévale les escaliers à toute vitesse comme si j'allais me faire surprendre par le surveillant alors que je fais une bêtise.

J'arrive ensuite tant bien que mal à finaliser mon dessin et à l'envoyer dans les temps à mon responsable. Mon mail parti, je vois qu'il est déjà l'heure.

Je file sur mon balcon et m'accoude à la balustrade au moment où il arrive au loin dans la rue. Qu'il est ponctuel ce Harry.

Il semble agacé et lasse. Ta journée s'est mal passée ?

Je me demande bien comment il va réagir à ma boite. J'espère que ça va lui faire plaisir. Ou il se dira qu'il y a un taré qui habite dans son immeuble. Boh dans les deux cas je lui change les idées.

Il lève les yeux vers moi, nos regards se croisent un instant.

Je soupire, il est décidément trop mignon. 

Muffin MyrtilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant