𝐒𝐀𝐇𝐀𝐑𝐀 | minsung

𝔡𝔢𝔲𝔵

< ☀ >

⬪

.

𝕷𝖊𝖘 sourcils de Minho étaient froncés, donnant à son expression un côté farouche qui lui était bien caractéristique pour quiconque qui le connaissait personnellement. Son esprit tournait à mille à l'heure alors que ses pas résonnaient dans les couloirs pour la plupart vide de la faculté. Quel genre d'appel avait pu être assez important pour interrompre son cours ? Après tout, il possédait un téléphone, alors pourquoi le contacter sur le fixe du bâtiment ?

Le professeur arriva bientôt devant la porte du bureau du directeur. Il prit une grande inspiration, avant de frapper deux coups, forts et nets. Pour une raison comme un autre, Minho avait le sentiment récurrent qu'après qu'il découvre la cause de cet appel, plus rien ne serait jamais pareil.

- Entrez ! fit une voix.

Minho obéit. L'expression sur son visage était illisible, comme à son habituel, et ses yeux brillaient d'un éclat terne, presque funèbre. Il y avait dans son attitude une certaine réserve, polie, presque froide.

Le directeur de la faculté se leva lorsqu'il le vit entrer. L'homme, tout au contraire de Minho, dégageait une aura chaleureuse, et son sourire était communicateur. Il s'appelait George Wilkinson, et avait derrière lui une longue carrière d'historien. Mais maintenant qu'il atteignait le vieil âge, il avait trouvé préférable de ce retirer de la scène pour diriger une académie, quittant les Etats-Unis pour la Corée du Sud, un pays qui promettait.

- Ah, Minho ! Je vous attendais. Le téléphone est dans le coin de la pièce. Je vais partir le temps de votre appel, je suis certain que vous préfériez ne pas avoir d'oreilles importunes à vos côtés. Prévenez-moi lorsque vous aurez terminé, j'aurais à vous parler.

Le professeur d'Histoire Antique salua son supérieur d'une courbette.

- Merci, Monsieur.

Wilkinson laissa Minho, lui offrant un sourire d'encouragement auquel le jeune homme répondit par un hochement de tête reconnaissant. Une fois seul, le professeur se dirigea vers le téléphone, les sourcils crispés d'anticipation. Mais là n'était pas le moment de se mettre à douter. Alors, avec une expression plus apaisée, Minho décrocha finalement.

- Oui ?

- Bonjour, j'ai bien Lee Minho à l'appareil ?

- Lui-même.

L'homme, à l'autre bout du fil, fut prit d'une excitation silencieuse que Minho perçut. Son intérêt en était d'autant plus intéressé.

- Minho, tu ne reconnais pas la voix d'un vieil ami ?

- Je n'ai pas d'amis, répondit aussitôt l'autre. A moins que...

Il s'interrompit un instant pour réfléchir. Au téléphone, l'homme semblait attendre qu'il ajoute quelque chose dans un silence boudeur.