Chapitre 27

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Sans réjouissance, la routine prend son envol assez vite. Je retourne en cours et Adam travaille à temps plein au garage. Tous les soirs, nous nous retrouvons à la table pour dîner avec mes parents pour ensuite nous confiner dans le sous-sol. À l'occasion, lorsque l'envie d'être seulement tous les deux se pointe, on se donne rendez-vous à l'appartement au-dessus du garage. Ceci semble ennuyeux, mais au contraire, on apprend vraiment à se connaître. C'est comme si l'on était déjà marié, mais sans toutes les obligations qui perturbent souvent les relations de couple. Comme promis à mon père, je me concentre sur mes études. Cependant, je profite de chaque moment précieux passé avec Adam lorsque je peux me le permettre.

Avant la fin de l'hiver, je déniche un petit emploi dans un café tout près de l'université. Mes disponibilités sont restreintes, mais les pourboires sont intéressants. Je mets de côté chaque sou que je peux économiser. Adam reçoit une réponse positive de l'université. Il pourra commencer son cursus comme prévu à l'automne. Une bourse lui est également offerte ce qui nous réjouit au plus haut point. Tout se passe pour le mieux et notre amour ne fait que s'épanouir.

Nous sommes rendus maintenant au début du printemps et je vis les meilleurs moments de ma courte existence. Je suis en train de faire un quart de travail au café lorsque monsieur Thompson s'attable dans ma section. Je suis bouche bée. Qu'est-ce qu'il peut bien faire ici, à Raleigh ? Je m'approche de lui, souhaitant qu'il ne me reconnaisse pas. Mais je constate tout de suite à son regard que ce n'est pas le cas.

– Leila ? C'est bien toi ? J'ai fait plusieurs endroits pour retrouver Adam. Je suis vraiment chanceux de tomber sur toi.

– Bonjour ! monsieur Thompson, qu'est-ce que vous faites à Raleigh ?

– Ma mère est décédée. Je me devais d'être ici pour les obsèques.

– Ho ! Mes sincères condoléances.

– Merci. Est-ce que tu peux me dire où je pourrai retrouver Adam ? Je veux l'informer du décès de sa grand-mère.

– Je ne sais pas si je devrais le faire. Il ne veut plus vous parler. Et je ne veux surtout pas mettre un froid entre nous deux.

– Je ne lui dirai pas que c'est toi qui me l'as dit.

– D'accord. Il travaille dans un petit garage dans le centre-ville. C'est le Repair Shop.

– Merci Leila. Je voudrais maintenant un café et une part de tarte aux cerises, s'il te plaît.

– Oui, bien sûr. Je vous amène ça tout de suite.

Je reviens avec sa commande et retourne auprès de mes autres clients. Monsieur Thompson termine son encas et quitte le café en me saluant de la main. Lorsque je viens débarrasser sa table, je trouve un billet de cinquante dollars glissés sous la tasse de café. C'est un pourboire exorbitant, mais venant du père d'Adam, je trouve cela vraiment généreux de sa part. Ma journée se termine comme à l'habitude et je m'apprête à retourner à la maison lorsque je reçois un texto d'Adam me disant d'aller le rejoindre à l'appartement. La panique s'empare de moi. Et si le père d'Adam lui a parlé de notre rencontre ? Je prends l'autobus qui me conduit directement chez Adam. Je grimpe les marches tranquillement, mon cœur bat à tout rompre. J'ouvre la porte et vois Adam qui fait les cent pas. Son expression sévère se radoucit lorsqu'il me remarque.

– Allo mon cœur. J'avais hâte de te voir. J'ai vraiment besoin de te parler.

– Qu'est-ce qui te tracasse ?

– Mon père est venu au garage aujourd'hui. Il m'a annoncé que ma grand-mère est décédée.

– Je suis vraiment désolé mon amour. Qu'est-ce qu'il t'a dit d'autre ?

Des âmes sœurs improbables (Publié chez Essor-Livres Éditions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant