Chapitre 18

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Je retourne dans mon lit au petit matin. Évidemment, nous n'avons pas pu nous abstenir. C'était différent cette fois-ci. Le fait d'avoir tout raconté à mes parents m'a enlevé un poids sur les épaules. C'était plus intime, plus sensuel. On a pris notre temps. Ses baisers étaient plus doux, ses caresses plus suaves. Quand j'y pense, je ressens encore toutes les sensations de cette nuit.

Après seulement quelques heures de sommeil, je me réveille à l'odeur du bacon et de petites patates qui rôtissent dans une poêle. Je tends l'oreille et j'entends ma mère, mon père, mon petit frère et Adam jaser ensemble. Ils ont l'air à bien s'amuser puisque je les entends rire. Mais de quoi peuvent-ils bien parler ? Je me lève, mets mon pyjama couvert d'oursons roses et descends à la cuisine.

– Que voyons-nous là ? La belle au bois dormant vient de se réveiller, dit mon frère.

Je lui fais un doigt d'honneur et me dirige vers Adam pour le prendre dans mes bras. J'appuie ma tête sur son torse et il me donne un baiser sur le front. C'est à ce moment que je réalise que mes parents nous regardent estomaquer. C'est la première fois qu'ils me voient dans les bras d'un garçon. Mon père se racle la gorge et mon frère siffle. Je me détache d'Adam avec gêne et me dirige à la table pour m'assoir. Adam, en revanche ne semble pas du tout gêné. Il prend la place à côté de moi et le reste de ma famille prend leur place habituelle. Ma mère a vraiment fourni un gros effort ce matin, la table est pleine de victuailles. On pige tous dans les plats et mon père met la radio pour écouter les nouvelles de la veille.

– Un braquage a mal tourné hier soir au Concessionnaire Edmunds à Raleigh. Un policier a été blessé et deux voleurs, dont le chef de bande Arthuro Vinelli ont été tués. La voiture qu'ils avaient volée a percuté un arbre lors de la poursuite policière. Une enquête est en cours.

Adam laisse tomber sa fourchette lorsque le nom du chef de gang est prononcé. Je comprends tout de suite pourquoi. Le commentateur vient tout juste de parler du braquage dont Adam devait réaliser. On se fixe tous les deux et je saute dans ses bras. Mes parents ne comprennent rien. Je tente de leur expliquer la situation sans trop en dire devant mon frère.

– Je crois que notre dette est maintenant réglée.

– Eh bien ! ça, c'est une bonne nouvelle, lance mon père avec enthousiasme.

On se met tous à rire en cœur sauf mon frère qui est complètement dans le néant. En partant à ma recherche, Adam a évité de se faire tuer. On ne devrait pas se réjouir de la perte de la vie de quelqu'un, mais cette fois-ci, la situation est un avantage pour nous. Le passé d'Adam réglé, nous n'avons que du positif devant nous. Après le repas, je constate que ma mère ne semble plus être en colère contre moi. Je profite de l'ambiance festive pour la prendre à part et lui parler. Profitant de la température qui est très clémente pour un mois de novembre, je demande à ma mère de m'accompagner sur la terrasse extérieure. Je prends place sur le petit divan du patio et fais signe à ma mère de s'assoir à côté de moi. Je parle en premier afin d'éviter un silence gênant.

– Je m'excuse pour la façon dont je t'ai annoncé ma relation avec Adam. Crois-moi, ç'a été pénible de garder le secret pendant tout ce temps.

– Ce qui m'a le plus frustré, Leila, c'est tous ces mensonges. Ce n'est pas toi ça. On a toujours été honnête, nous deux.

– Je sais maman, mais je n'avais pas le choix.

– Alors toutes les fois où tu es allé à tes rencontres d'études et tes sorties avec Lindsay, tu étais avec lui.

– Non, pas toutes les fois. J'ai vraiment eu des sessions d'études. Je te rassure, je n'ai jamais négligé mes études.

– Évidemment, je sais comment vous vous êtes rencontré, mais comment est-ce que ç'a commencé ?

Des âmes sœurs improbables (Publié chez Essor-Livres Éditions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant