Chapitre 28

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Adam est aux obsèques de sa grand-mère. Il s'est assis au dernier banc dans la salle du salon funéraire. Il ne reconnaît personne. Comment le pourrait-il ? Il n'avait que quatorze ans lorsqu'il a vu sa grand-mère pour la dernière fois. Il ne parle à personne et ne bouge pas de sa chaise. Ce qu'il souhaite, c'est de passer inaperçu. Mais lorsque son père fait son entrée dans la salle, son désir est perdu. Celui-ci reste figé à sa vue. Leur regard se croise, mais aucun des deux ne se parle. Adam détourne le regard en premier. Son père se fait interpeller par un homme et marche vers le devant de la salle.

La cérémonie débute lorsque les dernières personnes prennent place dans la salle. Le célébrant prend la parole pour parler de la défunte et des éloges sont dits par des amis. La célébration terminée, les gens quittent la salle en donnant les sympathies à son père. Adam ne bouge pas, il reste assis sur sa chaise. On voit très bien qu'il va mal. Ses cernes sous ses yeux nous le confirment. On peut croire que la mort de son aïeule l'affecte plus que l'on puisse penser, mais ce n'est pas le cas. Son père le sait très bien. Il remarque Adam encore assis au même endroit et se dirige vers lui. Il s'assoit sur la chaise à ses côtés.

– Bonjour Adam. Je suis content que tu sois venu.

– Je ne l'ai pas fait pour toi.

– Je sais. Tu n'as pas l'air à bien aller. Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?

– Non.

– Je t'en prie Adam, dit moi ce qui ne va pas.

– Pourquoi ? Tu n'as pas été là lorsque j'avais le plus besoin de toi. Pourquoi le serais-tu aujourd'hui ?

– Je sais que je n'ai pas été à la hauteur comme père pendant ces dix dernières années, je le regrette sincèrement. Mais je suis là maintenant, et je vois que tu ne vas pas très bien.

– Tu ne peux pas m'aider.

– Je peux surement faire quelque chose.

– Non, tu en as déjà assez fait comme ça.

Adam se lève de sa chaise et prend la direction de la sortie. Son père le suit de près essayant d'attirer l'attention de son fils. Avant qu'Adam n'atteigne la porte du salon funéraire, un homme l'interpelle ainsi que son père.

– Messieurs Thompson. Je suis le notaire de madame Thompson. Je dois vous informer que vous êtes convoqué pour la lecture du testament de la défunte. Vous recevrez une invitation de ma secrétaire dans les jours qui suivent. Vous devez rester disponible dans les prochaines semaines. Je vous revois bientôt et je vous offre mes sincères condoléances.

Le notaire serre les mains d'Adam et de son père. Il quitte le salon funéraire suivi d'Adam qui lui emboîte le pas. Robert reste là à le regarder s'éloigner. Encore une fois, il n'a pas pu discuter avec Adam. Celui-ci est vraiment borné, tout comme sa mère l'était.

Deux semaines plus tard, Adam se présente au bureau du notaire comme la secrétaire lui a indiqué. Son père est déjà attablé et attend que son fils se présente pour connaître ce que sa mère lui a légué. Adam prend place de l'autre côté de la table et évite de regarder son père. Le notaire sort des documents d'une grande enveloppe et les dépose devant lui. Il prend la parole sur un ton solennel.

– Bonjour messieurs. Nous sommes ici aujourd'hui pour la lecture du dernier testament de madame Rose Thompson. Madame Thompson m'a demandé de lire une lettre qui a été adressée à monsieur Adam Thompson et une autre adressée à monsieur Robert Thompson. Elle m'a spécifiquement dicté l'ordre de leur lecture et elle voulait que ce soit fait avant de procéder à la lecture de son testament. Donc, voici ce que madame Thompson vous a écrit.

Des âmes sœurs improbables (Publié chez Essor-Livres Éditions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant