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À quel moment c'était devenu logique cette histoire ? Il se retrouvait à trois heures du mat, dans le canapé des Castelle, Ruby contre son torse complètement morte devant une partie de Fifa à peine entamée. Sa fille dormait dans le même lit que sa cousine et lui, il avait trop bu également. 

Ruby avait élu domicile chez les jeunes parents ; Irène avait pas trop laissé le choix à l'écossaise et Deen n'avait pas été cherché plus loin. C'était évident qu'ils allaient pas laissé la brune seule et que chez Hugz c'était mort : l'ex-fou devait surement avoir posté un gai devant. Du coup, ils avaient trouvé cette solution là depuis une semaine, mais comme la jeune femme ne dormait plus, sujette à de nombreux cauchemars ; depuis trois jours, elle avait prit contact avec lui par instagram. Lui demandant s'il était chaud pour un Fifa à l'ancienne.

Hakim était donc venu sur Auber, pour ensuite faire une première nuit sur le canapé, une seconde et la troisième semblait bien partie. Ils avaient naturellement reprit le jeu des questions via le Fifa et il avait pu apprendre qu'elle était adoptée, qu'elle avait donc des frères et soeurs adoptifs et que les emmerdes avaient commencés à cette époque là. Entres autres. 

Poussant un soupire en voyant la bouteille presque vide de 'sky, il se laissa tomber complètement dans le canapé, cherchant une bonne position pour dormir alors qu'il venait d'éteindre la télévision et la console. La brune gémit et se lova un peu plus contre lui. 

Fixant le plafond un long moment, il porta finalement son attention sur Ruby, détaillant ses traits juvéniles, l'arrête de son nez droit, ses taches de rousseurs qui semblaient former des galaxies complètes sur ses pommettes et son nez, ses sourcils bruns un peu broussailleux mais qui jurait parfaitement avec ses yeux couleurs mer en pleine tempête. Ouais, Ruby était belle. 

Mais c'était plus un gamin et il en avait justement un à gérer à présent. 

De toute façon, les meufs brisées, après Charly, c'était fini : qu'importe la relation, il avait plus envie de se foutre dans la merde sentimentalement parlant pour voir la personne se barrer quelques années plus tard. Avec Noam, ils avaient pas besoin d'une troisième personne dans leur vie. 

Pourtant, c'était avec une troisième personne qu'il partageait ses nuits depuis quelques jours. Il avait trahis sa gamine si rapidement. Poussant un lourd soupire, il se sentit d'un coup mal à l'aise et cherchant à se dégager, il ne récolta que des gémissements et des mains agrippants son t-shirt. 

Abandonnant pour ce soir, se promettant d'en parler avec Ruby demain, il s'endormit, l'odeur sucrée de la jeune femme dans son nez. Et il avait beau faire semblant de pas réellement capter, cette odeur l'apaisait plus que ce qu'elle devrait. 

Il se réveilla en sursaut, désorienté et le corps trempé, comme souvent d'ailleurs. Croisant les billes orageuses de Ruby, celle-ci se frottait les yeux, un peu perdue et elle se laissa faire quand il la dégagea de son corps, complètement. Les mains tremblantes, il arrivait pas à reprendre son calme. Ça lui arrivait les gros cauchemars où tout se mélangeait. Mais il descendait plus vite d'habitude. 

Passant nerveusement ses mains dans ses cheveux, il s'imposait un rythme de respiration sans grand succès et il captait qu'il était à deux doigts de la crise de panique. Il se souvenait même plus de son rêve, c'était ridicule mais il n'arrivait pas à se calmer. 

Une main caressa son torse, le faisant sursauter et pourtant, elle n'abandonna pas. L'odeur sucrée emplit ses narines et son coeur s'apaisa pendant que cette main venait lui gratter la barbe. 

- Hakim, t'es en sécurité ici. 

Rouvrant les yeux, il croisa le regard inquiet de Ruby et lui offrit un pauvre sourire. Depuis quand c'était les autres qui le rassuraient ? Retirant sa main délicatement, il l'a remercia d'un marmonnement et quitta le fauteuil, un peu rapidement. Il s'était montré faible devant une autre personne que sa fille et ça le dérangeait. Ruby n'aurait jamais du voir ça, personne d'ailleurs. Il n'avait parlé des cauchemars à personne, c'était pour une raison. 

Le froid acheva de le ramener sur terre et la clope qu'il s'alluma par habitude plus que par envie lui donna un arrière goût amer dans la gorge. Attrapant son portable, il guetta les réseaux sociaux de cette femme : inactifs depuis qu'elle avait disparut sans laisser de trace sur ce parking. Et automatiquement, ses doigts cherchèrent un autre prénom. Un visage à l'opposé de celui qu'il venait de voir : enfantin, grand sourire et style garçon manqué. 

Pourquoi les gens devaient nécessairement partir de nos vies ? Poussant un soupire, il avait les nerfs à présent, la rage qu'il éprouvait pour ces deux femmes ne s'étaient pas tarit malgré les mois passés.

- Hakim, viens, on va faire un tour ? 

Croisant le regard droit de Ruby, son coeur rata un battement quand son cerveau lui envoya une image sale de la jeune femme. C'était un enculé de première : Ruby était tout ce qu'il aimait chez une femme mais jamais il se permettrait de la soumettre comme il venait de l'imaginer, pas après ce qu'elle avait vécu. Il finit par hocher la tête en se disant qu'il pourrait bien ken une meuf ; ça faisait depuis la naissance de Noam qu'il avait strictement rien fait et visiblement, il avait faim de sexe sale. L'abstinence, c'était pas son fort.


Qu'est-ce qu'il foutait là ? La meuf criait trop fort dans ces toilettes dégueulasses, elle était même pas bonne, hyper passive, elle remuait à peine des hanches et il avait laissé Ruby seule. Juste par pur égoïsme. La chaleur explosa dans son bas ventre et il se sentait légèrement plus calme. C'était déjà un bon début. Se retirant de la demoiselle qui gémissait et haletait encore, il soupira discrètement en voyant la capote. Pas de connerie en vue, c'était cool aussi. Se rhabillant assez hâtivement, n'oubliant pas qu'il avait laissé une meuf traumatisée seule dans un pub remplis d'hommes alcoolisés, il retrouva la pièce principale et sa brune contre le bar, avachis, bien alcoolisée aussi. 

- Haaaaaakim, j'ai trop chaaaaud, marmonna-t-elle en retirant son pull, faisant place à une brassière de sport et une petite poitrine.

Il cligna des yeux, pas prêt à subir une meuf qui normalement était silencieuse à quelqu'un d'hyperactif qui parlait tout le temps. Il finit par hocher simplement la tête et trainer la demoiselle vers la sortie ; elle allait bien, c'était le principal. Elle pouvait être chiante au possible, c'était sa faute à la base, elle voulait pas rentrer dans un bar et il lui avait expliqué son envie. Alors par dépit plus que par envie, elle était entré dans le bar, commandant rapidement trois whiskys. Et avec ce qu'elle avait déjà ingéré, son petit corps d'écossaise l'avait lâché. 

Glissant son bras autour du cou de la jeune femme, il salua le mec au bar et traina la demoiselle dehors, sous le regard de quelques mecs envieux. Après une marche silencieuse de quelques minutes, Ruby baissa la tête en poussant un lourd soupire et les arrêta en plein milieu de la route, avant de planter son regard humide dans celui d'Hakim. 

- Co-Comment tu peux aimer faire ça avec une inconnue ? 
- Comment ça ? Ruby, remet ton haut si tu veux trainer, tu vas choper la mort, juste
, soupira le rappeur 
- Faire l'amour avec des inconnues, grogna-t-elle en enfilant difficilement son pull 
- Je fais pas l'amour à des inconnues, il alla aider la demoiselle, je les ken simplement, c'est pas la même chose. 
- T'as déjà fait l'amour ?
elle planta son regard dans le sien, ils étaient si proche qu'il était un peu surpris, sans parler de la question plus qu'intime qu'elle venait de lâcher.
- J'crois pas. Les sentiments, tout ça, ça m'écoeure un peu, murmura-t-il, et toi ? Tu connais ça ? 

Elle secoua la tête 

- Mon premier, c'était Hugo et on était juste amis, on voulait juste le faire pour "voir" et on est pas allé chercher plus loin. Le deuxième, je-
- DaSilva ?
 

Elle baissa la tête en se mordant violemment la lèvre pour pas pleurer devant lui. Il ne put s'empêcher de grimacer et attrapa la tête de la jeune femme, l'attirant contre lui. 

- Un jour, tu trouveras, 'By. Et ce jour-là, tu capteras que ce mec n'était qu'un enculé de première et que toi, t'y étais pour rien. Je te jure, t'as le droit au bonheur. On y a tous droit. 

FélinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant