Je t'aime

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John grogna en ouvrant les yeux. Rosie avait passé une partie de la nuit à pleurer et le regardait maintenant debout dans son berceau. Machinalement, il jeta un coup d'oeil à son réveil qui clignotait. 7h45.

- Non ! Je vais être en retard !

Il se leva, attrapa sa fille et descendit rapidement les marches. Il la posa dans son siège, juste à côté de Sherlock.

- Bonjour mes chers Watson.

- Bonjour Sherlock. Tu peux la surveiller pendant qu'elle prend son biberon ? Je vais être en retard.

- Mmh.

Le détective buvait une tasse de thé en lisant le journal. Il jeta un coup d'oeil à la petite fille, qui souriait et essayait d'attraper ce qu'elle pouvait. Elle ne fut satisfaite qu'une fois le biberon chaud entre ses mains. Quant au médecin, il remonta les marches en vitesse, et s'habilla encore plus vite. Il redescendit tout aussi vite, attrapant son manteau dans le même temps.

Il embrassa sa fille délicatement, avant de s'adresser à son ami, tout en mettant ses chaussures.

- Sherlock, je dois y aller, je suis déjà en retard. Mme Hudson ne devrait pas tarder à venir récupérer Rosie.

Il était déjà à moitié dans les escaliers quand il cria :

- A ce soir ! Je t'aime !

La porte claqua peu de temps après lui.

Quand la propriétaire des lieux entra dans la pièce, elle marqua une pause en voyant la drôle de scène devant lui. Rosie avait depuis longtemps finit son biberon, et jouait avec le journal qu'elle avait réussit à attraper, déchirant joyeusement le papier. De son côté, le détective avait la tasse de thé à mi-chemin de sa bouche, la main toujours ouverte, vide de son journal.

- Sherlock ? Mon cher, tout va bien ?

Le brun ne répondit pas. Elle tenta d'attirer son attention, en vain. Complètement perdu dans ses pensées, il ne réagissait à rien. Elle retira la tasse de thé de sa main, ne voulant pas qu'elle se brise quand il reprendrait conscience.

Elle s'occupa plutôt de la petite fille, ravie de s'occuper d'un bébé aussi adorable. Une fois la petite fille propre et habillée, elle quitta l'appartement.

Quand John ouvrit la porte du 221B Baker Street ce soir-là, il ne s'attendait pas à se faire accoster directement par Mme Hudson, sa fille dans les bras.

- Mme Hudson ? Pourquoi est-ce vous qui avez Rosie ? Sherlock devait veiller sur elle !

- Oh John, je ne sais que vous dire. Il est resté dans l'appartement, dans la même position que ce matin, et ce, quoi que j'ai tenté.

- Merci. Pouvez-vous m'obliger en garder Rosie encore un peu ? Je vais aller lui parler.

- Bien sûr bien sûr. Cet enfant est vraiment un ange.

John monta les marches, à la fois énervé et inquiet. Énervé car c'est à Sherlock qu'il avait confié la garde de sa fille, et qu'il venait de lui prouver qu'il ne pouvait lui faire confiance. Inquiet car Sherlock n'était dans cet état que lorsqu'il était dans son palais mental, hors à sa connaissance ils n'avaient pas d'affaire en cours.

Tout en poussant la porte de l'appartement, il appela son colocataire.

- Sherlock ?

Le détective était toujours assit à la table, la main a mit chemin avec sa bouche, comme si la tasse y était toujours. Quand John fit irruption, Sherlock se mit soudainement en mouvement.

- Tu as oublié quelque chose en partant ?

Il attrapa la tasse, et grimaça en sentant le thé froid. Il voulut ensuite continuer de lire son journal, mais trouva sa main vide, et le journal éparpillé sur le sol.

- Que..

Il fronça les sourcils, confus. Ce n'est quand remarquant le soleil couchant qu'il réalisa qu'il n'avait pas bougé de la journée.

- Sherlock ? Tout va bien ? Tu es resté ainsi toute la journée, et tu n'as même l'air de t'en être rendu compte.

- J'étais dans mon palais mental.

- On n'a pourtant pas d'affaire en ce moment.

- John, je t'ai déjà dit de nombreuses fois que mon palais ne me servait pas que pour résoudre des affaires.

Sherlock déposa la tasse désormais inutile, pour se diriger vers la fenêtre. Il avait honte de la tournure prise par ses pensées, mais ne pouvait rien avouer à son docteur.

- Sherlock, regarde-moi.

Le détective finit par lui obéir, mais bien à contrecœur. John avait un regard sévère.

- Je me moque de ce qui occupait autant ton esprit. Mme Hudson est passée te voir à de nombreuses reprises, sans que tu ne réagisses une seule fois. Je t'avais confié la garde de ma fille. Que se serait-il passé aujourd'hui si elle n'était pas venu te voir ? Que serait devenu ma fille, assise devant toi en pleurant ? Une enfant vit dans cet maison, tu ne peux plus te permettre d'être aussi renfermé sur toi-même quand je ne suis pas là, Sherlock.

- t'aime...

- Pardon ?

Les joues de Sherlock devinrent écarlate.

- Ce matin... En partant... Tu as dit "je t'aime".

- Oui ?

John était perdu. Sherlock embarrassé. Le silence dura un moment. Cependant, le médecin sembla finir par comprendre la portée de ces paroles, vu qu'il ria.

- Je le disais à ma fille, Sherlock. Comme tous les jours.

Voyant l'absence de réaction du détective, John s'avança vers lui, un sourire flottant sur ses traits. Le détective le regardait dans les yeux, quelque peu perdu, redoutant son prochain mouvement, tout en priant qu'il soit celui qu'il espérait.

- Si tu le souhaites, je peux te le dire également.

- De quoi ?

- Ces trois mots. Je peux te les dire si tu veux. Juste pour toi.

- Tu... Tu veux ... ? Tu veux me les dire ?

- Si tu veux les entendre.

Ils se regardèrent dans les yeux, un peu perdu. Lequel des deux hommes feraient le premier pas ?

Leurs nez se touchèrent, leurs respirations se mêlèrent. Personne ne pouvait savoir qui avant avancé la tête en premier, quelles lèvres touchèrent celles de l'autre en premier, quelle langue ouvrit le passage pour taquiner l'autre.

Ce qui était certain, c'est que c'était John qui le dit en premier, mais le cœur de Sherlock était celui qui avait battu le premier.

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Je l'avais commencé il y a un moment, mais je viens juste de le finir ! J'espère que ça vous a plu.

JohnLock - One-shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant