Cher Sherlock

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Merci de relire 'Cher John' avant ce chapitre, ça en est la suite. Bisous

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Cher Sherlock,

Encore une fois, je me retrouve devant ta tombe. Cette fois, tu es bien à l'intérieur, j'en suis certain. Tes parents étaient là. Ils ont pleuré. J'ai même vu ton frère se cacher derrière son parapluie.

Heureusement que Mme HUDSON n'est plus là pour voir ça. Je pense que ça l'aurait tuée.

Rosie est venu. Elle a raté quelques cours au lycée, mais elle a insisté. Elle voulait être là pour son oncle préféré.

Mais maintenant je suis seul. Et je pense que tu sais pourquoi je suis là. Hier, un notaire est venu me voir, ton testament dans une  main, une enveloppe dans l'autre. Et tu sais ce que j'y ais lu dans cette enveloppe.

Cette lettre... Le papier est jaunie, mais tes mots Sherlock... Merde, ce que tu y dis...

Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? Me voilà à 50ans, veuf, je viens de perdre mon meilleur ami, je ne peux plus exercer la médecine. Et toi, depuis tout ce temps, tu m'aimais.

Enfin, je ne sais pas si tu m'aimais encore de la même façon après près de 20 ans.

Mais Sherlock, si tu me l'avais dit... Si j'avais su voir derrière tes déductions, tes drogues et tout le reste...

Parce que tu sais...

Je t'aimais aussi Sherlock. Avec le temps, peut-être un peu moins qu'avant, mais je t'ai aimé de toute mes forces. Je t'aime.

Quand tu es mort la première fois, j'ai bien cru que ça allait me tuer. J'ai sombré, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je ne sais toujours pas comment Mary a fait pour tomber amoureux d'un cadavre ambulant. Mais elle m'a sortie de là.

Je ne l'aimais peut-être pas comme j'aurai dû. Pas autant que ce que je ressentais pour toi. Mais elle, elle était là pour moi. Elle m'aimait aussi. Quand tu es revenu, j'ai faillit tout lâcher pour revenir vers toi. J'étais tellement en colère ! Contre toi, bien sûr, mais contre moi aussi. Comment je pouvais abandonner une femme aussi merveilleuse, pour un connard prétentieux tel que toi, qui ne m'aimait même pas. Avec qui je serai resté l'idiot de service, le médecin pratique.

Non. Je ne pouvais pas abandonner Mary, ce qu'on avait. Et puis, je l'aimais quand même. Et Rosie est arrivée. Et elle est devenue le centre de mon univers. Plus rien n'a eu d'importance à partir du moment où j'ai posé mes yeux sur elle. Je pense que j'aurai pu être capable de te tuer pour la garder en sécurité.

Et j'ai perdu Mary, mes repères. J'étais en colère contre toi, contre moi, contre le monde entier. Et je suis revenu vers toi. Comme un drogué, je n'ai pas pu rester loin de toi assez longtemps pour me sevrer.

Je trouve qu'on a vécu une belle vie quand même, tous les deux. Rosie a égaillé nos jours les plus sombres, elle a apaisé nos cœurs et nos âmes avec ses rires d'enfant.

Je ne regrette pas vie. Je regrette juste que tu n'ais pas osé me parler avant de tes sentiments. Je ne sais pas si notre relation en aurait été plus belle, ou si on se serait déchiré. Mais on aurait vécu. On l'aurait vécu, pleinement, follement, avec passion, en se déchirant comme on sait si bien le faire.

Et peut-être, qui sait, que j'aurai pu t'aider à guérir. J'aurai pu te faire passer tes addictions. Et alors, peut-être que ce cancer ne serait jamais arrivé. Ou alors, peut-être que tu m'aurais fait assez confiance pour m'en parler. Peut-être que j'aurai pu déceler des signes plus tôt, et que je t'aurai soigné.

Peut-être, qu'aujourd'hui, je ne me tiendrais pas devant une tombe à ton nom pour la deuxième fois de ma vie.

Et peut-être, que si mon meilleur ami avait encore été là, j'aurai pu le prendre dans mes bras, lui dire à quel point je tiens à lui. On aurait aussi pu amener Mycroft boire un verre, pour l'aider à se remettre de la disparition de Lestrade. On aurait pu accompagner Rosie à sa remise de diplôme. Peut-être que tu aurais pu jouer du violon pour son mariage. Peut-être...

Peut-être qu'on se serait aimé assez fort pour que tu restes en vie.

Et peut-être que je t'aime assez pour continuer de vivre, pour toi, pour nous. Malgré la peine, les pleurs, le trou béant dans la poitrine, et l'insupportable vision de ton fauteuil vide.

Peut-être...

Au revoir Sherlock.

JHW

JohnLock - One-shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant