Chapitre 6 (Laure)

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J'avais du finir par m'endormir car quand je me suis réveillée des jumelles pleuraient, assises sur le lit voisin. 

Je me relevai sur les coudes à moitié endormie quand un litre d'eau glacée, sur la tête, fini vite faite de me réveiller. En me levant, je grommelai un «toujours plus» tout en lançant un regard furieux à Adler qui avait décider de me réveiller, impuissant pour consoler les deux filles. 

Les nouvelles arrivantes avaient la peau couleur terre et les cheveux brun sombres, toutes deux avaient des lunettes. Elles commencèrent à nous parler dans un patois incompréhensible, la communication s'annonçait difficile. A notre grand soulagement elles se rendirent compte que l'on ne comprenait absolument rien à leur langage et utilisèrent timidement le latin-stellaire, langue universelle de l'empire, que mes camarades et moi parlions couramment. 

L'une, la plus bavarde, s'appelait Petite Pattes d'Écureuil et sa sœur, les cheveux un peu plus court que la première, se nommait Fleur du Matin. Entre temps Marion s'était réveillée et après avoir vérifié que la porte était bien ouverte, elle leur proposa d'aller faire un tour aux cuisines. Au passage je fourrai la carafe dans les mains d'Adler qui s'apprêtait à les suivre.

Je comptais laisser dormir tranquille Anne et Fox qui ne s'étaient toujours pas réveillés mais avant il fallait quand même mettre des vêtements secs. Cependant quelque chose ne collait pas il y avait trois nouvelles couchettes et seulement deux arrivants...

 Au moment de quitter la chambre je me pris les pieds dans quelque chose et m'étalai de tout mon long. J'eus à peine le temps de me retourner sur le dos qu'un poids me plaqua au sol, me coupant le souffle. Je venais de faire la connaissance du troisième nouveau qui avait du se glisser sous un des lits pour nous surprendre. 

J'essayai de le renverser à son tour sur le dos mais il appuya son genoux sur mon poignet pour que j'arrête de bouger. Je le poussai de toutes mes forces, il sembla basculer en arrière mais il repris son équilibre. Tout en sortant un objet métallique de sa manche il retomba de tout son poids sur mon poignet qui partit avec un craquement dans un angle impossible. Il eu un temps d'hésitation, j'en profitais pour rouler sur le côté, loin de lui. 

On s'observe, il a la peau légèrement plus foncée que les jumelles, son visage est marqué par une grande cicatrice qui lui donne un air de combattant mais ses yeux noirs sont au bord des larmes, je me demande même s'il n'a pas déjà pleuré. Il range son couteau les mains tremblantes et m'aide à me relever comme si deux minutes plutôt il n'essayait pas de me tuer. Anne se retourne et marmonne dans son sommeil.

Thot rentra au pas de course dans le dortoir: 

-tout va bien? dit t-il d'un air inquiet.

 J'échange un regard avec le nouveau, qui s'est repris et n'a plus l'air de vouloir pleurer. Je hoche affirmativement la tête. Anne et Fox qui se sont réveillés en sursaut à l'arrivée du garde me dévisagent bizarrement. 

 -Non! il y aurait pas un médecin? s'exclame Fox en indiquant mon poignet. 

C'est seulement à ce moment là que je m'aperçois qu'il me fait atrocement mal. Ca ne va pas si bien que ça en fait. Je grimace.

L'infirmière de bord est une jeune femme au crane rasé qui fait aussi office de mécanicienne. Pas très bavarde, elle momifia mon poignet puis m'accompagna chercher quelque chose à manger. Le cuisiner fit mine de s'y connaître en médecine et déclara qu'il fallait couper la main. L'assistant, qui se retrouvait exclu de la conversation, proposa de mettre le reste dans la soupe, l'infirmière mima le fait de tomber dans les pommes et toutes les personnes qui étaient entrain de prendre leur petit déjeuner (une dizaine de membres de l'équipages) éclatèrent de rire. 

L'espace d'un instant Ep. 1: entre rêve et cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant