Chapitre 9 (Petites Pattes d'écureil)

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C'est la première fois que j'allais être éloignée de ma sœur. A la sortie du vaisseau elle me lança un regard qui reflétait tellement ce que je ressentais moi même... 

Maintenant je me retrouvai avec Laure qui devait la «remplacer». 

Fleur du Matin se trouvait dans une famille composée de Wolf, Fox comme «frères»; Eustach, le terrien qui les logeaient était leur «père», et Jane l'infirmière du vaisseau qui était vraiment la sœur du terrien. Eustach lui avait laissé le volant. (Ils étaient partit en voiture dans la direction opposé à la notre.)

Fleur du Matin se trouvait à l'arrière entre ses deux «frères». Elle regardait, par le par brise en face d'elle, un paysage identique à celui que je traversais à cheval. 

Au bout d'un certain temps les champs laissèrent place à des usines désaffectées, des emballages en plastique et des papiers traversaient la route poussés par le vent. Une sensation de gêne s'insinua. Progressivement les usines laissèrent place à des maisons colorées bien entretenues avec de petites pelouses bien tondues devant. Pourtant l'immobilité des lieux, l'absence de personnes, angoissait ma sœur. C'est sûr, comparé à notre caverne toujours en effervescence où les gens se croisaient sans cesses, parlaient fort... Une vague de nostalgie nous envahie toutes deux. 

 La voiture s'engagea dans une grande avenue bordée d'arbres ombrageant les terrasses des commerces déserts. Un crissement de pneus retenti étrangement fort dans se silence presque irréel. Jane décéléra et se gara sur le bas-côté en grommelant. Eustach marmonna quelque chose que seul Jane comprit. Au même moment une autre voiture déboucha de l'autre côté de la rue, enfin ce qu'il en restait, toutes ses vitres étaient brisées voir inexistante et la portière du conducteur pendait lamentablement à moitié ouverte en formant des étincelles quand elle frottait le sol. L'épave pris de la vitesse, roulant en zigzag alternant contre sens et voie normal. Brusquement, elle fit un écart et fonça droit sur les véhicules garés sur le bas-côté. Jane ralluma précipitamment le moteur et enclencha la marche arrière en pestant dans des gros mots qui firent rougir ma sœur (même moi je crois que j'eu le rouge aux joues, sur Sahara les gens étaient vraiment très polit et le seul gros mot que j'avais entendu c'était mon petit frère qui l'avait dit et mos parents l'avait sacrément corriger pour ca). 

Le bolide freina au dernier moment, trop tard, il s'encastra dans une vitrine. La porte du conducteur finit par se décrocher et tomba par terre dans un bruit de ferraille, laissant sortir un gosse qui ne devait pas avoir plus de dix ans. Il fixa un moment Jane et Eustach en souriant bêtement. Un homme jeune quelque peut voûté qui devait être le père du garçonnet s'extirpa à son tour de l'épave roulante. Tout doucement la voiture dans la quel se trouvait ma sœur contourna cet étrange équipage. L'adulte suivit la voiture des yeux, révélant une brûlure qui laissait à vif la chère à l'endroit où, normalement, devait se trouver l'oreille. Brusquement une pluie de pierre s'abattit sur les deux malheureux qui s'effondrèrent sans avoir eu le temps de se mettre à l'abri. Tout aussi vite une vague grouillante de personnes déferla sur l'avenue. Sortant de toute part les gens tous mal-en-point, d'une maigreur cadavérique, la peau galeuse, il manquait à certains des doigts voir une main, la plus par n'avait plus de cheveux remplacés par des croûtes purulente. Tous se dirigeaient en courant vers les deux corps inerte, en ricanant et en se bousculant. Jane accéléra et sorti de l'avenue, là tout redevins calme mais nous avions eu la peur de notre vie.

Un rire mouillé me ramena à la réalité. Oups, j'avais oubliée de dire à Laure que le pilote qui nous accompagnait avait des branchies.

En me retournant je vis l'intéressé rigoler en étirant largement ses branchies tandis que Laure peinais à ne pas tomber de sa selle. 

L'image des gens courant vers le petit garçon et son père étendu sur le trottoir resta longtemps au premier plan de mes pensées et de celles de ma sœur à chaque fois, inévitablement, on pesait à Petit Orage (notre petit frère).

On passa un peu plus d'une semaine chez mamie Gladys. Tout les matins on soignaient les chevaux. Laure avait pris l'étrange habitude de notre hôte. Elle parlait aux chevaux comme s'ils la comprenait, surtout à Lady of the Lake. Je ne ai pas ci c'était juste par mimétisme envers mamie Gladys ou parce qu'elle se sentait seule. Peut être que Laure pensait que j'étais fâchée contre elle parce que Fleur du Matin n'était pas à sa place... 

J'avais envi de lui dire que je pouvait voir à quoi pensait ma sœur ce qui compensait le fait qu'on ne soit pas ensemble mais c'est un mensonge ma sœur me manquait terriblement et je n'aimais pas mentir. Surtout que j'avais l'impression que Laure savait quand quelqu'un mentait ou pas, du moins elle tombais toujours juste quand il y avait un non-dit. Malgré ca on parlait quand même un peu... elle m'écoutait raconter ma vie, plutôt. Ce qui était bien c'est qu'elle avait tendance à dire ce qu'elle pensait sans filtre, parfois, tout de même, fallait s'accrocher parce que tu t'attendais pas à ce qu'elle balance un truc aussi franchement ca pouvait faire mal ... mais au moins c'était claire. Berf...

Une fois que nous avions finis avec les chevaux mamie Gladys nous apprenait à cuisiner et à s'occuper de plein de truc dans la maison. Ca faisait un peut vieux cliché, "les filles doivent savoir tenir un foyer convenablement", mais c'était pas mal intéressant quand même, et surtout ca faisait passer le temps. L'après midi soit on lisaient un livre dans l'écurie, seule pièce à être éclairée à la fois par la lumière du jour et par une lampe, soit on se baladait avec les chevaux autour du lac. Là, Laure semblait sortir de sa carapace, elle souriait plus facilement et parlait un peu plus de sa vie à elle.

L'espace d'un instant Ep. 1: entre rêve et cauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant