II

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Trouver un bateau s'avéra bien plus compliqué que ce que j'aurais cru.

La première boutique ne vendait que des bateaux de luxe, vendus principalement aux touristes venus se faire chouchouter sur l'île. La deuxième était spécialisée dans les embarcations pour la pêche, composée de petite barques simples ou de gros voiliers avec des cales immenses. C'est donc après des heures à arpenter les quais des différentes îles de l'archipel, qu'on tomba sur la troisième et dernière boutique. À vrai dire, elle ne payait pas de mine, et j'aurais mit ma main à couper qu'on n'aurait pas trouver notre bonheur ici, mais je m'étais fourré le doigt dans l'œil.

- Alors, qu'est-ce que vous en dites? S'enquit le vendeur tout sourire.

Le bateau, pourtant de taille assez modeste, offrait une cabine habilement agencée, avec un coin nuit séparé du reste par une bibliothèque ouverte des deux côtés, une table ronde au-milieu pour circuler autour, une petite cuisine aménagée près d'une salle de bain fermée, et un coin avec la barre et quelques rangements pour les cartes et autres. La pièce était entièrement vitrée, permettant de voir la mer sans avoir besoin de toujours quitter la cabine pour observer l'horizon. Le tout était simple, mais avec un peu de décoration, nous pourrions en faire l'endroit le plus agréable au monde. Même si nous allions vite devoir nous habituer au fait de vivre les uns sur les autres. Ainsi qu'à dormir tous ensembles.

Je tournai sur moi-même pour achever de regarder le moindre petit détail de la pièce.

- Je crois que c'est parfait, affirma Chopper.

- Alors suivez-moi, que je vous donne quelques papiers.

On quitta le navire pour rejoindre la petite boutique décrépite de l'homme située à deux pas et, après d'interminables explications sur comment réparer telle ou telle pièce, on pu enfin décamper, nos économies en moins, un bateau en plus.

Mais, quand on revint devant le bateau après être allés chercher nos valises et avoir fait le plein de provisions, de couvertures et de vaisselle, on resta plantés là comme des idiots, les bras ballants - enfin, ils auraient été ballants s'ils n'avaient pas été chargés de paquets.

- Euh..., commença Chopper. Comment on manoeuvre ce truc?

- Aucune idée, fis-je.

- Je crois qu'il faut... ah, non. Non, en fait je ne sais pas, acheva Zoro.

On éclata de rire de concert, les yeux larmoyants devant notre manque de connaissances. J'avais pour habitude de bouquiner pendant que d'autres s'occupaient du bateau, Zoro dormait toujours, et Chopper avait pour unique mission de tenir la barre. Bref, nous étions les moins bien placés pour faire bouger notre nouvelle embarcation.

Après une bonne tranche de rire devant des passants perplexes, on pénétra dans notre palace pour enfin poser toutes nos acquisitions. Bientôt, notre petit espace d'une vingtaine de mètres carrés se transforma en un vrai dépotoir. Entre les courses encore posées sur la table, les couvertures et les coussins entassés sur le lit, nos sacs à moitié défaits sur les chaises, aucun de nous ne savait par où commencer. On se marchait d'ailleurs à moitié dessus. Pourtant, bientôt, on trouva un rythme de croisière et, après avoir débattu de qui aurait le privilège d'avoir la penderie, on parvint à tout ranger. Alors, enfin, je pu admirer notre nouveau chez nous. Mes livres et les instruments de médecine de Chopper avaient trouvé leur place dans la bibliothèque, cachant un peu la vue du lit, la vaisselle avait été rangée dans les armoires, nos vêtements étaient pliés dans nos espaces respectifs, et les rares poids que Zoro avait pensé à prendre étaient cantonnés dans un coin entre la seule carte que nous avions dénichée et la bibliothèque. Bref, nous avions réussi à nous faire un petit cocon douillet.

Pour le capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant