Les volcans endormis

Chapitre 6 : Les aimants

Titre : Les volcans endormis

Chapitre 6 : Les aimants

Pairing : EijixAsh

POV : Ash <3

Rating : K+

Disclaimer : Les personnages et l'univers de Banana Fish appartiennent la brillantissime Akimi Yoshida, et non à mon humble personne

Storytime : A quand remonte la dernière publication ? Je suis incapable de le dire... Toujours est-il que je m'excuse (une fois de plus) pour le délai. D'autant que j'avais presque fini ce chapitre depuis trèèès longtemps. Oui la subtilité réside dans le « presque ». Je n'arrivais pas à écrire un paragraphe final qui me satisfasse, et pour le chapitre suivant c'est pareil... Et pour être honnête ils ne me satisfont toujours pas... Mais bon l'attente a assez duré donc Nick.

Mais la bonne nouvelle dans tout ça c'est que j'ai passé beaucoup de temps à écrire dernièrement, donc l'histoire a bien avancé ! Du coup ça part sur 2 chapitres pour le prix d'1 *smiley fête*
Bonne lecture~ 

------------------------------------

Je ne mérite pas Eiji... Par quel miracle ai-je pu faire sa connaissance ? Je ne connais pas plus altruiste, plus bienveillant et plus gentil que lui...

Alors qu'il caresse avec douceur mon épaule pour me réconforter, je lis son visage. Il fait tout pour ne rien laisser paraître, mais ses yeux parlent pour lui. Ils sont remplis d'une douleur aigue qui ternit ses prunelles. Voilà ce qui a déclenché mes larmes que je n'arrive pas à sécher... Ma culpabilité est infinie. Je sais que je me mens à moi-même lorsque j'ose espérer que je ne l'ai pas blessé. Et lui, il me laisse volontairement dans ce déni, pour ne pas me faire de mal.

Comment pourrait-il exister en ce bas monde quelqu'un de plus merveilleux ? Quelqu'un capable de prendre pour lui seul, la douleur de deux personnes, d'enterrer ses sentiments pour protéger quelqu'un comme moi ? Moi qui suis un être perdu, condamné à l'errance dans une maladie incurable nommée infortune. Le hasard de la vie m'a assigné à ce destin misérable dès mon plus jeune âge. Je sais pertinemment qu'il n'y a aucun chemin qui me mènera à la félicité. Je suis trop corrompu, trop pourri de l'intérieur, pour échapper à ces hyènes qui me dévorent vivant. Tel un fauve inapprivoisable, ils ne peuvent me posséder que dans la mort. Alors en attendant cette fin certaine, je n'ai fait que me débattre entre les ronces, les crocs et les plombs.

Mais malgré le tumulte de cet abîme, un ange est venu porter secours à mon âme nécrosée. Si bien, que j'ai connu la quiétude au milieu du chaos. Il m'a guidé sur une partie du chemin, jusqu'à ce que je réalise combien il était précieux, et combien mes abysses étaient dangereux pour lui. Alors je l'ai abandonné, tout simplement parce qu'il importait plus que ma vie.

Pour moi aussi cette séparation était un atroce déchirement... A la différence près que je savais qu'il était vivant. Je savais qu'il allait bien, je demandais régulièrement des nouvelles de lui à Cain qui le faisait surveiller de près par ses hommes. Bref, je veillais sur lui dans l'ombre, sans pouvoir m'en approcher.

Pendant tout ce temps, et même maintenant, Eiji a supporté toute cette douleur seul. C'est pourquoi, lorsque le moment sera venu, je lui avouerai tout... Les raisons de mon départ et celles de mon retour. Et ainsi nous pourrons partager ensemble notre malheur et peut être aussi encore, un peu de notre bonheur...

Sur ces pensées mélancoliques, j'aperçois au loin le campement qui se trouve en bas du sentier que nous descendons. Nous marchons en nous tenant par-dessous l'épaule. Ce n'est qu'une accolade amicale. Néanmoins, elle est la preuve que même dans cet état de fatigue physique et émotionnelle intense, nos corps sont encore plus aimantés

Au-delà de notre compatibilité mentale insensée, nous avions déjà tendance à être en permanence collés l'un à l'autre à l'époque. Je ne supportais pas de le savoir loin de moi trop longtemps et c'était pareil pour lui... Comme ces foutues perruches qui vont toujours par deux... Je constate que rien n'a changé à ce niveau là... Aussi agaçant que cela puisse être... Je suis toujours accroché à lui comme mes pieds sont accrochés à la terre ferme.

Alors que je médite silencieusement à ma subordination à cette irrationnelle force d'attraction, mes sens se mettent soudain en alerte. Une menace va bientôt s'abattre sur nous. Alors immédiatement, je repousse mon aimant pour l'éloigner de ce danger imminent.

- Aaaaah !! il lâche un cri de surprise s'étalant dans le buisson.

En une fraction de seconde j'ai le temps de reconnaître mon assaillant. Foudroyé de surprise, je ne réagis même pas. Un poing s'abat violemment sur mon nez en me projetant à terre quelques mètres plus loin. Je suis K.O. Il n'y est vraiment pas allé de main morte...

Quelques secondes plus tard, je reprends vaguement conscience. Alors que ma vue est complètement brouillée, distinguant à peine un ciel nuageux, j'entends des éclats de voix et des bruits de bagarre. Qui est-ce qui hurle avec autant de rage ? Ce ne serait quand même pas Eiji, si ?

- Comment as-tu osé toucher à Ash ?!!! Espèce de pourriture !!

Hahaha, eh bien si. C'est bel et bien la voix de mon ange gardien qui se déchaîne parce que je viens de me prendre un bourre-pif. Je ne le pensais pas capable de crier si fort...

- Tu défends cet enfoiré, alors que ça fait 10 piges qu'il se fait passer pour mort ?!, s'écrit la voix du merdeux qui vient de me cogner.

- Moi aussi, je suis content de te revoir Sing..., je dis en saignant du nez. Et pas la peine de se mettre dans cet état Eiji, si j'avais voulu, j'aurais esquivé la pichenette de ce trou de balle.

Je jubile à l'entente de ce crétin de Sing qui pète son câble tout seul. Cela dit, son coup de poing je ne l'ai pas volé. C'est comme ça qu'on règle les conflits entre frères, et après quelques bières tout sera résolu. Mais je ne peux pas m'empêcher de le taquiner, comme au bon vieux temps... Lui aussi il m'a sacrément manqué...

- Hé !! Mais vous êtes devenus fous tous les deux ! Eiji lâche la gorge de Sing !

Ça, c'est mon bro Cain qui vient séparer ces deux excités. Je soupire de soulagement, au moins ils ne vont pas s'entretuer... Petit à petit ma vue redevient nette et mes forces reviennent. J'essaie de me relever lentement, mais je perds aussitôt l'équilibre... Ah... Il ne m'a pas raté...

- Ash... Est-ce que tu vas bien ?! Ne force pas, je vais t'aider...

Et voilà qu'il est de retour... Mon pôle positif... Penché sur moi, il anime mon ciel nuageux avec une onde de douceur et de chaleur... Je renifle le sang qui coule de ma narine, et le laisse m'aider à me redresser... Malgré moi, je ne peux m'empêcher de le dévisager pour l'interroger muettement...

Eiji... Ne trouves tu pas que l'histoire se répète ? C'est comme si la nature refusait que nous soyons séparés... C'est comme si nos différences nous attiraient, comme si nous étions magnétisés...

Il y a à peine quelques instants je t'ai poussé de toutes mes forces dans un buisson. Ces épines dans tes cheveux, cette terre battue sur ta veste et ces égratignures : ton corps en porte encore les stigmates... Même si j'ai fait cela pour te protéger à la base, je t'ai fait des bleus c'est sûr... Et pourtant tu es revenu vers moi... Avec la même gentillesse et sans le moindre reproche, ni la moindre attente...

Ironiquement, cette situation ressemble comme deux gouttes d'eau à notre vraie histoire...