Les pieds dans le vide, une couverture sur les épaules, du haut des bâtiments, je fixe le ciel, le soleil qui se couche. Le vent souffle doucement sur mes plumes, pendant un instant je ferme les yeux et ai peur de les rouvrir et de constater que c'est un moment de paix éphémère, un simple rêve.
- C'est beau.
- Oui.
Je ne me tourne pas vers la personne qui c'est assise à côté de moi, je fixe le ciel en essayant de graver cette image dans ma tête. Ici, tout les battements sont gris et sales, là-bas, très loin, ils sont propres, bien entretenus et de jolies couleurs. Mes cheveux sont redevenus verts, grâce à mon frère qui m'a trouvé un traitement, il m'a redonné mes couleurs et je l'en remercie infiniment. Mais même s'il me donne tout ce dont j'ai besoin, le bracelet électronique a ma cheville me rappelle que ce n'est qu'une liberté éphémère, comme touts ceux qui semblent m'aimer, il n'y a que mon frère qui m'aime réellement. Tous pensent que je ne suis rien de plus qu'un problème. Tous sauf Toga et Dabi, enfin, je crois.
- Ton frère te cherche.
Lui, il me fait peur, je ne peux pas savoir s'il me déteste, la fumée recouvre son visage. Je me lève et quitte le soleil des yeux. J'ai l'impression pendant un instant d'avoir vu quelqu'un dans la rue en bas.
- Gamin?
- C'est rien, j'ai cru voir quelque chose...
Le visage est définitivement tourné vers moi. Je me retourne et retourne bien gentiment rejoindre mon frère.
- Izuku...tu m'avais manqué !
- On c'est vu ce midi.
- Peut-être mais tu m'as quand même manqué, viens là que je t'enlève ton bracelet électronique.
Je m'excuse et il retire le bracelet électronique pour mettre de nouveau ces chaînes, je ne peux pas sortir de la pièce avec celles là mais je peux presque atteindre la porte ou la fenêtre. Je m'assois sur mon lit et attend que mon frère revienne avec nos repas.
- Demain, tu vas rencontrer quelqu'un avec moi, je vais t'apporter une chemise.
- D'accord.
Il dépose un baiser sur mon front.
- Tu sais que je fais ça pour te protéger chaton.
- Oui.
Je baisse mes yeux sur mon assiette, du Katsudons, encore. Je n'apprécie aucune bouchée, je me contente de manger normalement mon plat.
- Demain je pense pouvoir te laisser sortir. Tu voudrais aller où ?
Je pose mes Baguettes et fixe mon frère.
- À la plage.
- C'est d'accord.
On me bande les yeux, mes chevilles et poignets sont attachés et mes ailes sont entravés, je sens juste qu'on me dépose sur quelque chose de mou, enfin, mou est un très grand mot.
Le soleil m'éblouie, c'est la première fois en plusieurs années que je vois autre chose que le gris sale du béton. Le ciel est clair, aucune trace de pollution, j'en avais presque oublié à quel point c'était beau. Je me sens libre jusqu'à ce cliquetis désagréable qui est propre à mon bracelet électronique.
Je suis dans l'eau quand je sens que mon pied est pris quand quelque chose, en plongeant ma tête dans l'eau qu'elle ne fut pas ma surprise de voir que c'était une main, fermement agrippée à ma cheville, les yeux rouges de cette personne me fixent et d'un coup, elle m'entraîne plus loin, en profondeur. Du mieux que je peux, je bats des membres, cherche la surface. Mes ailes réussissent à me sortir de l'eau, la personne s'accroche désespérément à moi. Je m'éloigne de la mer, je suis au dessus de la plage, je prends le l'altitude avant de nous faire basculer et piquer droit sur le sol. Au dernier moment je reprends de la hauteur et nous pose aussi délicatement que possible au sol.
- Izuku?! Qu'est-ce qu'il c'est passé ?
- Il a du vouloir faire une blague à un de ses amis et m'a attrapé par erreur.
Je fixe l'adolescent qui a essayé de s'en prendre à moi. Je réprime un ricanement en voyant qu'il porte les couleurs de U.A.
- Pas très malin de faire ça quand on vient d'un école pour "héros".
Il louche sur mon bracelet électronique et mes cicatrices. Pas très poli ce gosse.
- De toute façon t'es qu'une merde sortie de prison!
Je lui fait mon plus beau sourire.
- Tu veux refaire un tour dans le ciel? Non, alors je serais toi j'arrêterai de faire mon malin.
- Zuzuku! Tu vas bien?
- Oui.
Je suis raccompagné vers le reste de mes "amis" par Toga, une psychopathe en cheffe et autoproclamée seule femme de ma vie. Shinso me fait un signe de tête, je retiens un sourire et m'assois à côté de lui sur une serviette. Sa main recouvre la mienne.
- Ils sont là-bas, fait gaffe à ce qu'ils ne grillent pas ta couverture.
- Izuku?
- Oui?
- Pourquoi tu fais ça ?
- Je te l'ai déjà dit, mon frère est parti en vrille, je peux pas le laisser faire de la merde.
- Mais... Tu sais qu'elles en sont les conséquences ?
- Oui, et c'est pour ça que je ne peux pas le laisser faire du mal, moi aussi j'ai plus souffert par la présence des héros qu'autre chose mais je ne pense pas que devenir un villain soit la solution, au contraire.
- Vous avez fini les amoureux ?
- Non, il n'y a pas de restrictions pour s'aimer. Et c'est pas parce que tu est célibataire que tu dois nous les casser!
- Va te faire foutre sale piaf!
Je suis retourné dans mes entraves. Les mots de Shinso me reviennent en tête. Pourquoi je fais ça ? Je suis même pas un héros... Je suis juste Deku. Un bon a rien. Alors peut-être que ce que je veux c'est juste voir les autres réussir, vu qu'il m'est impossible de réussir moi-même.
Mon dos, partie très sensible de mon corps, se cogne contre la paroie du mur, il est revenu, je ne peux pas me défendre avec les poignets rattachés au mur, il prend soin de bien rester à distance pour pas que ne puisse le blesser.
- I-Zu-Ku~ Il est l'heure de jouer~
D'une main il tient des ficelles. Je le déteste, lui est tellement content. Il attaché ses foutues Ficelles à mes membres et allume leurs mèches, je ne peux rien faire quand le feu commence à se reprendre sur mon corps. Je cri de toutes mes forces mais rien n'y fait, la sensation de brûlure est tellement intense. Je sens mes ailes brûler. Je me débats autant que je peux, mes ailes battent furieusement l'air pour tenter d'arrêter le feu en vain. Que faire si les héros n'arrivent pas à temps? Aujourd'hui devrait être le jour de l'arrestation de mon frère et de tout son réseau. Aujourd'hui, par amour, je me consume, j'agonise devant cette personne qui prétend m'aimer de toute son âme. Je crie, pour évacuer ma douleur, déchaîner ma frustration et témoigner de ma rage de vivre. Mon cri inhumain perce l'air, me donne plus de force et détermination. Sous mes plaintes restés muettes à mon tortionnaire, avec toute la force à ma disposition, je tire sur mes chaînes, les épais anneaux de fers se tordent, se distandent et finissent par se briser. Une fois libre, je me jette sur mon bourreau, sous mon poids il tombe en arrière, inconscient, je le porte jusqu'au mur où il m'a attaché et l'enchaîne avec les restes me mes entraves. J'utilise une de ses bougies encore allumée pour enflammer ses vêtements.
- C'est à mon tour de jouer.
Je l'enferme dans la chambre et marche avec tant bien que mal jusqu'à la sortie.
![](https://img.wattpad.com/cover/295936341-288-k438285.jpg)
VOUS LISEZ
Dear Brother
FanfictionIzuku et ses rêves brisés l'ont conduit à un chemin bien plus sombre que celui initial, remettant en question la notion de héros. Il a décidé de s'accepter tel qu'il est pour son plus grand bonheur et celui de sa famille. Mais tout n'est pas si ro...