Comme tous les jours, les cours se suivent et se ressemblent. Je jette un coup d'œil autour de moi. Toutes les personnes présentes dans cette salle ont le dernier sac à la mode, le téléphone le plus high-tech et la montre la plus chère. Voilà dans quel univers je vis tous les jours. Je retourne à mes exercices de maths lesquels j'ai déjà terminé depuis longtemps. Pas que je suis super fort mais bon, personne ne travail puisque de toute façon ils ont un avenir assuré dans l'entreprise de papa. C'est à se demander ce qu'ils font en classe, ils n'y sont que pour trouver la personne idéale et parce que leurs parents donnent de l'argent au lycée.
Enfin, il y a quand même des personnes qui travaillent un minimum ici, comme par exemple ceux qui sont au premier rang et à qui on donne les jolis surnoms de "intello" ou bien "lèche cul" dont bien sur j'en fais parti. C'est sûr que c'est beaucoup plus facile de se concentrer quand on est devant que quand on est derrière. Et même si je voulais y aller je ne pourrais pas, il faut s'en douter les "populaire" s'y sont mis. Entre les filles qui refont leur vernis en parlant du dernier potin ou les mecs qui font le concours du plus fort au lancé de boulette en papier sur les personnes de devant, ce n'est pas facile d'y faire une activité intellectuelle.
De plus, c'est comme un cercle fermé, c'est dur pour une personne comme moi d'y rentrer et même si j'y étais, il faudrait que je me comporte comme eux, entre faux semblants et paillettes. Ce n'est vraiment pas pour moi et jamais ça le sera.C'est avec une vraie délivrance que la cloche sonne la fin du cours. Je prends mes affaires le plus cite possible et je vais rejoindre le cours suivant. Même si c'est la recréation, je n'ai pas du tout envie de me mêler à la mêlée générale. En passant devant la cafétéria, je me prends une viennoiserie à manger et je file devant la salle. En arrivant, je rejoins vite ma meilleur amie, Léa qui n'est avec moi qu'en langue vivante. Elle me fait de grands signes très voyants qui font lever les sourcils de dédains aux personnes à côté. Bande d'imbéciles.
J'ai rencontré Léa pendant un bal où étaient conviés mes parents. Tous les enfants étaient en train de jouer ensemble mais je ne voulais pas rester avec eux, ils avaient tellement l'air méchant à leur âge alors qu'il était encore très jeune. N'aimant pas l'air ambiant, j'avais pris la décision d'aller dans le petit jardin attenant où seulement quelque couples se mettaient à l'écart. C'est ici que je vis une petite fille de mon âge lancer des cailloux dans la piscine. Elle avait des cheveux blonds foncés nattés légèrement avec une robe rose pâle. Elle n'avait pas l'air de s'ennuyer et j'arrivais à voir la concentration sur son visage. Prenant mon courage à deux mains, je m'approchai d'elle et l'interpellai.
«- bonjour, est ce que je peux jouer avec toi ?
Hein ? Me répondit-elle surprise, oui bien sûr mais je ne suis pas de très bonne compagnie parce que personne ne veux jouer avec moi...
-je suis sûr que non et puis je suis seul moi aussi. Je m'appelle Jules et toi ?
-Léa, je m'amuse à essayer de lancer des cailloux dans la bouche de monsieur de la fontaine. Tu veux essayer ?»
C'est comme cela que j'ai rencontré ma meilleure amie. On a joué toute la soirée sans que personne vienne nous embêter et ça a été la première fois que j'ai autant rigolé de ma vie.
Elle est surtout mon véritable opposé car si je suis calme, posé et passe partout , elle est exubérant et elle le montre. C'est aussi la seule qui sait que je viens d'une famille aisée. Elle essaye par tous les moyens de me forcer à le montrer mais elle sait que je ne veux pas de faux amis. Je me fais passer pour un "prolétaire" car mon monde est rempli d'hypocrisie et je n'aime vraiment pas ça. Ma mère qui comprend ma décision, à bien voulu que je prenne le nom de ma grand mère pour que personne ne me reconnaisse et pour ceux qui m'ont vu pendant les soirées mondaines étant enfants, j'ai changé au maximum mon apparence en mettant des lunettes et en changeant de coupe de cheveux.
Pour mon père, ça a été un peu plus dur à accepter, mais comme c'est vraiment un papa gâteau, il n'a pas pu résister à mes yeux de chien battu.
Mais celle qui a eu le plus de mal à accepter ça reste Léa mais je sais qu'elle ne dira rien même si à chaque fois que je me fais chahuter elle me lance un regard concédant.J'arrive près d'elle et je lui fais la bise un peu gêné car je sens les regards posés sur nous, sûrement dégoûtés. Bien sur comment une personne comme moi peut être ami avec une personne comme elle. Léa reste une fille populaire, elle est gentille, jolie et de bonne famille. Quand elle n'est pas avec moi elle reste avec des personnes qui ont une note de 8 sur 10 dans l'échelle de popularité (quand je m'ennuie je m'amuse à classer les gens).
«-Alors mon petit Juju comment ça va aujourd'hui ? Toujours pas décidé à faire taire cette bande de singes ?
-Pour la millième fois, non je veux qu'on m'aime comme je suis et non pas comment mes parents sont.
-Et l'homme de ta vie, tu veux qu'il t'aime comme tu es avec tes lunettes moches et tes vêtements de petit intello ? Bhaaa~
-Maiiis arrête ! Ne le dis pas trop fort, j'assume d'être gay mais faut pas déconner non plus. Depuis que je te l'ai avoué, tu es survoltée...
-Depuis que JE te l'ai fait avouer tu veux dire. Non, parce que si je n'avais pas été là, tu serais encore à te demander pourquoi tu frissonnes à chaque fois qu'IL te parle ~~
-Mais je ne frissonne pas !!! Arrête de dire de la merde !!! Rhaaa ! C'est juste un gros con !!!
-Biiiien sûr.. C'est pour ça que tu LE suis des yeux quand il passe hein ?! Petit coquin va..~~
-Pfff...»Après lui avoir jeté un regard noir, je pars m'asseoir à ma place en tapant presque des pieds. Je sens que Léa me suit avec un petit sourire de peste. En s'asseyant, elle me lance un regard moqueur, ce à quoi je réponds par un froncement de sourcil mécontent.
Non mais oh ? C'est juste un con ce mec ! Il me fait chier depuis que je suis gosse... Ce n'est pas parce que ce con est populaire que ça y est, je dois tomber sous son charme. Si c'est pas pour bien me snober, quand il me parle c'est pour me traiter de fils du peuple (et j'en passe) et se foutre de ma gueule. Avec ses amis populaires et son harem de pouffes, il fait bien le beau mais ce n'est qu'un brave connard. Et plus, depuis que j'ai avoué à Léa que j'étais gay, elle ne veut plus me lâcher avec lui et le beau couple qu'on formerait. Elle me rabâche que si on ne fait que s'engueuler, c'est pour cacher notre amour, pour refouler nos sentiments trop puissants qui sont en nous et qui ne demandent qu'à sortir. Je t'en foutrais des sentiments à la cons. Je ne l'aime pas et je l'aimerai jamais. Ce n'est pas parce que mademoiselle est yaoiste que ça y est, il faut qu'elle fantasme sur tous les mecs qui passent.
Bref, après cette bataille intérieure, je me reconcentre sur le cours qui se joue devant moi. Je manque même de m'endormir si la sonnerie de fin de matinée n'avait pas sonné ma délivrance.
J'ai tellement faim que je mangerai n'importe quoi qui est mangeable. C'est donc avec une joie non fainte que j'attrape le bras de Léa et la tire vers la cantine. Ne dit-on pas premier arrivé, premier servi ? Il faut que je me dépêche avant que toutes les bonnes tables soient prises.
Après avoir pris notre plateau avec notre repas, Léa et moi, on se dirige vers la meilleure table. Pas celle la plus horrible, près de la poubelle ou des toilettes, ni celle près de la table spéciale populaire. Ben oui, on a vraiment la totale chez nous, on ne fait rien dans la démesure.
On s'installe tout en discutant, mais je ne peux pas me retenir de regarder vers LA table. Personne n'est arrivé encore, il faut dire qu'ils n'ont pas besoin de se presser puis qu'ils ont leur table bien à eux et puis tout le monde les laisse passer. Même les dames de la cantine leur garde leur part au chaud alors que moi si je leur demande un peu plus de pâtes, elles m'envoient chier. Si ce n'est pas de ma connerie ça. Pfff, tout ça m'ecoeur.
Je retourne ma tête vers ma meilleure amie pour suivre la conversation, ou plutôt dans ce cas son monologue tout en piochant dans mon assiette quand tout d'un coup les grandes portes de la cantine tapent sur le mur d'un bruit net. Toutes les conversations s'arrêtent d'un coup et toutes les têtes se retournent vers le même point.C'est parti pour le spectacle, les clown arrivent. Je ne veux même pas me retourner pour voir leur tête. C'est le coup de coude de ma meilleure amie qui me pousse à le faire.
Je me retourne donc lentement et mes yeux sont happés dans d'autres yeux d'un bleu-vert hypnotisant. J'y vois y refléter un seul mot, une seule parole, la même que dans mes yeux :«Connard.»
→﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏﹏←
Bonjour, bonsoir,
Je tennais à m'excuser pour l'attente mais j'avais complètement oublié cette histoire. Huhu~
En tout cas je me suis bien amusée à écrire la suite. Merci à tous les commentaires, ça m'a redonné envie d'écrire :D
N'hésitez pas à me donner des idées pour la suite, si vous voulez qu'il se passe quelque chose de precis, toutes suggestions sont bonnes à prendre.
Ah et je ne sais pas quel nom donné au futur arrivant donc n'hésitez pas à m'en donner !
À la prochaine,
Animophilenrose ♡
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Au delà des limites.
RomanceÊtre timide dans un lycée qui ne joue que sur l'apparence, ce n'est pas facile. Mais n'oublier jamais que les apparences sont parfois trompeuses... /!\ YAOI /!\ HxH