Tome 2 , chapitre 1 : une bouffée d'oxygène

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John est tombé dans un comas qui dure depuis longtemps, pour le moment il ne s'en réveille pas. Grey et Lysie se relayent à tour de rôle à son chevet pour guetter le moindre signe de son retour. Souvent en vain, Grey commence un peu plus, chaque jour, à perdre espoir en cette résurrection. Paul a été informé de la situation mais n'a toujours donné aucun signe de vie jusqu'à présent. Lisa et Léo, viennent, eux aussi, lui rendre visite de temps à autre. Ils en profitent pour ramener les cours auxquels Grey n'était pas présent. Lui qui était un élève sérieux, va de moins en moins en cours au dépit de sa mère. Il se dit que ce n'est pas si grave, qu'il pourras redoubler son année, tant qu'il est avec John. Morphéa se pose beaucoup de questions, pour John, mais encore plus pour son fils. Elle a peur pour lui et se demande ce qu'il va faire. Continuer comme ça sans voir rien ni personne ? Ou alors sortir un peu prendre l'air pendant plusieurs jours ? Le temps que John se réveille, nous suivrons l'histoire de Grey et l'accompagnerons dans ce dur moment pour lui.

« Maman : Bonjour Grey, comment vas-tu ?
Moi : Ça va, merci et toi ?
Maman : Pas fort. Je m'inquiète pour toi, tu te nourris très peu, tu ne sors plus, ne vois plus personne, j'ai peur pour toi.
Moi : Comme si j'avais la tête à sortir, voir mes potes, rigoler et tout alors que ma seule raison de vivre est en train de mourir devant moi. Et le pire ; c'est que je ne peux rien faire pour l'en empêcher.
Maman : Je sais que c'est dur pour toi, je te comprend totalement mais il faut que tu vois autre chose que l'hôpital, que tu vois d'autre gens que les infirmières et surtout que tu manges autre chose que cette bouffe immonde qu'ils te donnent. Tu sais très bien qu'au moindre de ses faits et gestes, tu en sera le premier au courant.
Moi : Ouai, tu as peut être raison. Mais j'en est pas trop envie.
Maman : Vous avez entendu ? Emmenez le avant qu'il ne change d'avis.
Lisa : Allez hop tu viens avec nous et sans broncher merci ! Mdr
Léo : On vous le ramèneras, promis madame.
Maman : Le plus tard possible. Hahahah »

Maman est contente de voir Lisa et Léo me traîner dehors par les bras. Ça me fera sûrement du bien de voir autre chose que des murs blancs et des blouses de la même couleur déambuler dans les couloirs, errant de chambre en chambre. Ils me traînent de rue en rue, de parc en parc, on voit pleins de monde qui se baladent, des oiseaux qui chantent et tout le tralala. C'est vrai que ça fait un bien fou quand même. J'aurais dût le faire depuis longtemps en fait, mais je n'arrive pas à ne pas oublier John et dans l'état qu'il est. Vas-t-il se réveiller un jour ? Ou rester dans ce comas à jamais. Et puis est-ce qu'il a laissé quelques volontés ? Et qui va devoir prendre cette fameuse décision ? Si c'est moi j'en serais incapable. Comment choisir entre, la vie branchée à des machines et des tuyaux, et la mort. S'il meurt je serais seul, à jamais mais il ne souffrirais plus au moins. Ce serais tellement égoïste de ma part de le garder en vie juste pour mon bonheur personnel et je ne suis pas égoïste, du moins je ne pense pas l'être. Nous mangeons une glace dans un parc verdoyant, des enfants jouent au ballon, des canards nagent paisiblement sur le lac, des chiens jouent avec leur maître au frisbee. Tout à l'air si calme, joyeux, un peu comme si, plus aucun mal n'existais sur terre. C'est un moment serein qui me fait du bien. Mais je doit retourner à l'hosto, je ne peux pas le laisser seul trop longtemps, on ne sais jamais ce qu'il peux arriver. Je sais très bien que ça ne ce fait pas de laisser tomber ses potes comme ça mais c'est plus fort que moi. Je les remercie pour ce moment fort agréable et je m'en vais. J'y retourne sur le champ. Il est là, sur ce lit, recouvert d'un léger drap car il fait chaud, les yeux fermés, les cheveux un peu décoiffés. Il a la même tête que quand il dort, c'est mignon mais effrayant en même temps. J'aimerais tellement qu'il se réveille et que tout redevienne comme avant. Mais ce n'est pas le cas, il ne se réveille pas, étendu sur ce lit. On a pas mal parlé tantôt, surtout de John et de comment je fais pour ne pas péter un câble au vue de cette situation. C'est vrai que beaucoup d'autre aurait abandonné depuis bien longtemps, mais pas moi, je serais là, à ses côtés jusqu'à la fin, même si elle n'est pas belle. Je lui prend sa main dans la mienne, comme souvent, pour capter un petit mouvement. Je sens que sa main me serre un bref instant puis elle ma relâché aussi rapidement.

« Moi : DOCTEUR !! INFIRMIÈRES !! venez vite il a bougé.
Docteur : Il est vrai qu'il a pu bouger, il paraîtrais que les personnes dans le comas nous entendent, nous sentent, en gros elles savent que l'on est avec elles.
Moi : Donc il va se réveiller ?!
Docteur : Je n'en ai aucune idée, je suis désolé. Il se peut qu'il se réveille bientôt, comme dans deux ans, ou bien alors jamais. Je sais que ce n'est pas facile à entendre mais il faut que vous le sachiez.
Moi : Oui je sais ... C'est juste que j'aimerais plus que tout au monde qu'il revienne.
Docteur ; Comme nous tous, monsieur, ne perdez pas espoir. »

Ne perdez pas espoir, comme si j'en avais envie, de le perdre. Il est con ou quoi ? Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond dans sa tête à celui-là. Qui aurait envie que sa moitié meurt ? Pas moi je vous le certifie. Je ne vois pas ma vie sans lui, encore moins de décider de l'arrêter. Je prie jours et nuits pour que la maladie s'en aille et nous laisse tranquille pour de bon. Mais apparemment elle aime le corps de John tout autant que moi car elle ne le lâche plus. Malgré l'avancement de la science, il n'y a aucun remède, aucune opération, rien pour faire en sorte qu'il soit guéris. C'est quand même ouf. Personne ne peut faire quelque chose pour l'aider. Ni eux, ni moi, c'est bien la première fois que je ne peux rien faire, ça fait bizarre. Je reste quand même à son chevet comme apparemment il sais que je suis là. La journée à été longue je pique un roupillon.

A suivre...

Un amour interdit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant