Le trajet d'une vie

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Une vibration sous mon oreiller me tire du profond sommeil dans lequel je suis plongée depuis un moment déjà. Je regarde l'horloge holographique sur la table de chevet et celle-ci m'indique qu'il est à peine trois heures du matin. A ma droite, mon compagnon grogne. J'attrape le cellulaire. L'écran lumineux affiche le nom de Tzuyu et cela suffit à me faire ouvrir les yeux. Je décroche, malgré les ruminements à côté de moi.

- Nayeon, sanglote la voix de mon amie à l'autre bout du combiné.

Je me hisse hors des draps et m'enferme dans la salle de bain avant de m'asseoir sur la cuvette de mes WC. D'une voix que j'espère ne pas être trop rauque, j'interroge mon amie :

- Tout va bien ?

- Il me trompe ! Me lance-t-elle alors.

J'ai une seconde d'hésitation et je me remémore le contexte. Tzuyu a embarqué dans un bus de nuit quelques heures plus tôt pour rejoindre son fiancé à Pyeongchang, dans l'idée de le surprendre alors qu'il passe les fêtes en famille. Au son de sa voix, je comprends que tout ne s'est pas passé comme prévu. J'invite mon amie à continuer son récit et elle me dit, d'une voix tremblante :

- Elle était là ! Et aucune trace de sa famille ! Il m'a menti !

Elle. Je ferme les yeux. Quelques mois plus tôt, Tzuyu a surpris une conversation ambigüe entre son fiancé, Jungkook et sa nouvelle collègue fraîchement débarquée du Japon. Ce n'est jamais facile de s'avouer que celui qu'on pensait être l'amour de notre vie, le seul, n'est pas sincère et malgré ce que nous avons pu lui dire, Tzuyu a balayé ses craintes d'un battement de cils sur une simple excuse de son prince pas très charmant. Je soupire et machinalement, mon corps se redresse pour enfiler un jeans qui se trouvait là et une laine chaude. Je n'aurais peut-être pas mieux fait à sa place.

- Où est-ce que tu es ?

- Je cherche un hôtel, sanglote-t-elle.

Mon téléphone m'indique qu'un bus part dans trente minutes de Busan jusqu'à Pyeongchang.

- Envoie-moi l'adresse dès que tu es au chaud. Je suis là dans six heures max. Pas de bêtises en attendant !

- Nayeon... couine-t-elle. Tu n'es pas obligée...

- Ne discute pas, j'arrive.

Je raccroche la conversation et me passe un coup d'eau fraîche sur le visage et la nuque puis brosse mes dents à la va vite. Je préviens Mina, Dahyun et Jihyo par message et cette dernière réponds immédiatement qu'elle se joint à moi. Les deux autres, sûrement endormies, verront le message plus tard, tant pis.

Lorsque je quitte la salle de bain, mon homme se tient sur un coude, le visage encore endormi.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-il, inquiet.

- Rien, rendors-toi. Je vais à Pyeongchang pour une urgence. Je t'appelle là-bas.

- Tout va bien ?

Je soupire mais je n'ai pas le temps de tout lui raconter. Je me hisse sur le lit et pose mes lèvres sur les siennes avant de jeter mon chargeur de téléphone dans mon sac à main.

- C'est Tzuyu, je dis simplement. Elle a besoin de moi.

Mon homme hoche la tête et s'allonge à nouveau. Il sait pertinemment ce que représentent mes amies à mes yeux. Je viens lui embrasser le front et quitte la pièce, puis l'appartement.

Je retrouve Jihyo devant la gare routière, nos billets en mains. La pauvre ne porte qu'un léger voile sur les jambes.

- Je n'ai pas eu le temps de rentrer me changer, m'avoue-t-elle alors que nous grimpons dans le car.

Je lui tends mon écharpe, qu'elle déplie et pose sur ses genoux.

- On ira t'acheter un pantalon.

Elle hoche la tête et le car démarre. Rapidement, sa tête vient heurter mon épaule. Elle s'est endormie presque instantanément, épuisée par le travail. Je replace correctement l'écharpe sur elle et la laisse s'envoler dans ses songes. Sa nuit risque d'être agitée.

Mes yeux absorbent le paysage qui défile. Il fait si sombre qu'il est difficile de distinguer la cime des arbres du ciel étoilé.

Je pense. A Tzuyu et sa première peine de cœur. Puis aux miennes. A tous ces hommes qui ont, l'espace d'un instant ou plus, partagé un moment de vie avec moi et gagné leur place dans mon cœur. Le temps s'y prête alors je me laisse emporter par mes songes.


Petit mot de l'auteur :
Je suis de retour sur Wattpad après une longue période d'absence et je m'excuse auprès de ceux qui me suivaient sur Seven Devils. Pour l'instant, j'ai mis l'histoire en pause. Je ne sais pas encore ce que je vais faire avec ce projet dans lequel j'ai du mal à avancer.
A propos de 8 Mélancolies, l'histoire est déjà terminée au moment où je poste ce chapitre alors aucun doute que j'irai au bout de sa publication!
Petite précision, je ne Stan pas Twice (pas encore je veux dire!) Mais j'écoute pas mal de leurs musiques et je suis totalement amoureuse de Nayeon alors je me suis permise de l'utiliser pour cette histoire (avec les autres membres du groupe). Pour les straykids, j'ai commencé à stan il y a quelques semaines donc je suis un bébé stay. J'utilise aussi d'autres artistes de kpop si jamais. Bref je risque de ne pas être toujours exacte avec leurs caractères, c'est ce qui m'a le plus empêché de continuer Seven Devils avec Taehyung.
Voyons les choses comme ça : ils illustrent mon histoire plus que je les illustre dans une histoire.
Pour l'inspiration, elle vient de tiktok et d'une trend love tropes (machin qui serait un amour de jeunesse, machin un amour interdit etc..) et voilà ce que ça a donné. Cette histoire est une tranche de vie. Pas de rebondissements particuliers, pas de méchants, ni de gentils. Juste la vie d'une femme et ses choix. Les conséquences, les rêves et les envies.
Unluckybcat (et oui mes couvetures sont toujours nazes)

8 Mélancolies 《 STRAY KIDS 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant