If they're shooting at you, they're bad.

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4 Juillet 1943. 05:39

Steve ouvrit difficilement les yeux avant de sentir la chaleur du soleil frapper délicatement sa peau pâle et délicate. Il tourna la tête, alors qu'il était à plat ventre après une très douce nuit, et il observa le visage endormi de son amoureux près de lui. Une envolée de battements de cœur désordonnés le fit sourire et il tendit sa main engourdie pour effleurer délicatement la joue légèrement creuse et pourtant si masculine de Bucky encore endormi près de lui. Avec délicatesse, le petit blond se tourna vers son meilleur ami, confident, amant, et se mouva pour que son corps frêle heurte avec tendresse celui musclé et chaud de la personne somnolante près de lui. 

Presque trois ans que leur relation avait changé du tout au tout. Que tout semblait aller pour le mieux entre eux, malgré les interdits de leur amour. Personne ne savait. Et personne ne le saurait jamais, Steve en était persuadé. Il sentit les bras puissants du brun attraper son corps pour le blottir contre le sien et le gringalet sut que c'était l'endroit où il allait passer sa vie. Rien ne pouvait l'en empêcher. Rien et surtout personne. Du moins c'était ce que pensait le blond depuis que Bucky était revenu de ses classes. 

Chaque matin ressemblait au paradis, dans ses bras. Et il fêtait chaque jour qui s'écoulait sans qu'il ne songe à repostuler ou demander une affectation. Steve voulait simplement profiter du bonheur et le savourer à chaque seconde. Mais il ne savait pas que l'avenir lui réservait de très mauvaises surprises... 

10 Septembre 1943. 16:58

Steve était au cinéma et regardait les annonces de la guerre. Les publicités qui passaient au début du film et qui incitaient les hommes; les femmes et même les enfants à s'enrôler dans l'armée pour pouvoir aider pendant la guerre. Oui, sauf que lui, pour la cinquième fois en l'espace de cinq semaines, il s'était fait rejeter. Quand l'un des hommes présent commença à faire du grabuge alors que près du blond, une jeune femme pleurait son fiancé parti au front, Steve le remit à sa place. Mais cet homme n'était pas d'avis de s'arrêter aux mots, et le sang du gringaler recâlé ne fit qu'un tour : il accepta le défi de cette brute épaisse et sortit dans la ruelle avec lui. Il était petit certes, mais sa volonté de fer était un atout qu'il savait puissant. De plus, étant très en colère de s'être fait encore rejeté, sa rage était décuplée et il fallait qu'il se défoule. Bien qu'il sache pertinemment qu'il n'aurait pas le dessus, Steve frappait. Encore et encore. Dans le vide, mais il le faisait, ça calmait ses nerfs. Bucky était parti très tôt ce matin là, le laissant seul. Et il détestait ça. Il passait sa colère et sa rage en prenant des coups. Son corps frêle termina sa course dans les poubelles ou il attrapa un couvercle pour s'en faire un bouclier, et quand au final il entendit : 

« - Tu n'en as pas assez ? le questionna la brute.

- Je pourrais faire ça toute la journée ! lui répliqua farouchement le blond.  »

Le combat reprit pour quelques coups quand une voix retentit dans la rue : 

« - Attaques - toi à quelqu'un de ta taille ! »

Steve avait reconnu les intonations de Bucky; et le bruit du coup qui retentit contre son assaillant lui fit comprendre que la bataille était terminée. Steve lâcha son bouclier de fortune alors que son amoureux le réprimandait gentiment en l'invitant à sortir. La tenue de Sergent qu'il portait n'échappa pas aux yeux du blond. Intérieurement, un espèce de débat s'était enflammé : donc il avait été accepté et il allait partir. Le laisser seul ... Comment pouvait - il être aussi égoïste ? Son meilleur ami, son âme sœur allait le planter là, partir au front, voir mourir sans s'inquiéter de ce que allait lui faire ? Les mains de Steve tremblaient et son cœur était si serré qu'il avait l'impression de faire une crise d'asthme. Il avait les dents serrées et observa longuement l'uniforme vert foncé du brun. S'il y avait bien une chose que le blond devait admettre, c'était que cette tenue était très saillante sur lui. Finalement, il se risqua à demander : 

The Little Guy from BrooklynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant