Chapitre 3

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Point de vue de Gajeel

Enfin...

Je regagnais, enfin, mes appartements après une longue et éreintante journée d'études. J'étais complètement épuisé ; bien plus que si j'avais passé mon temps à m'entraîner au maniement de l'épée. Au lieu de ça, j'avais enchaîné les enseignements théoriques et pratiques sur plusieurs courants littéraires, linguistiques, musicales, architecturales et visuelles.

Après ce dur labeur, je ne pensais qu'à une chose ; retrouver mon lit douillet.

Quelle perte de temps et d'énergie franchement !

Sérieusement... Pourquoi fallait-il que le roi veuille que je suive une instruction aussi poussée, sur des choses aussi futiles ? C'était franchement ridicule. L'art de la guerre était la seule chose qui valait la peine d'être sérieusement étudiée. Ça et tout les usages du combat rapproché comme à distance. Le reste n'avait pas vraiment d'importance car voyez vous ; détruire était ma seule vocation ici-bas.

Sans répit, la mort précédait mon passage. Et sa sœur, la peur, restait imprimer sur le visage de mes défunts adversaires. Quant au vivants, elle s'emparait de leurs âmes, s'accrochant farouchement à eux, leurs susurrant à l'oreille les exploits de sa sœur aînée chérie. D'ailleurs, ma réputation n'était plus à faire. J'étais connu pour aimer faire couler le sang de mes ennemis. Je prenais plaisir à les torturer et les humilier.

Oui, je faisais en sorte que tous les aspects de leur vie insignifiante et insipide y passent ; tout ce à quoi ils tenaient, tous ce qui avait un minimum de valeur à leurs yeux. Je leur dérobait tout, sans le moindre scrupule.

Tout ceux qui me faisaient obstacles étaient des insectes sur mon passage, qu'il me fallait écraser et pétiner. Crever, tel était la raison putain de vivre de ces vermines.

J'aimais d'ailleurs, faire preuve d'ingéniosité pour cela. Mettant un point d'honneur à mettre en scène "l'ironie du sort", pour les plus malchanceux d'entre eux.

Naturellement, j'inspirais la crainte dans tout le royaume, mais pas seulement. Ma renommée me précédait et s'étendait au-delà de nos frontières. Pas un seul royaume alentour ne pouvait prétendre ne pas me connaître. Et même dans ces derniers, la seule évocation de mon nom suscitait de telles réactions que le mythe du dragon Acnologia semblait doux et enfantain.

Hé oui ~
Tel était l'existence du prince Gajeel Redfox, héritier du royaume d'acier. À cet effet, je n'étais pas encore roi que l'on me traitait déjà comme tel.

Ma parole était synonyme de vérité absolue. Les sujets sous mon autorité exécutaient chacun de mes ordres, sans jamais faillir. Et s'ils venaient à me décevoir ou me contrarier la mort était la section courante pour ces impertinents. À ce tire, il pouvait m'arriver de battre un serviteur, jusqu'à ce que mort s'en suive. Les nobles et magistrats n'étaient pas exemptés par cette règle. Et même après cela, je n'avais aucun compte à rendre au roi. Je pouvais me permettre de tout, sans craindre aucune réelle répercussion de sa part.

J'avais toujours fait ce que je voulais, quand je le voulais ; et c'était normal. Rien de plus naturel lorsqu'on était né pour dominer sur les autres.

Ce n'était pas de la prétention, ou de la suffisance dû à ma "jeunesse", mais un fait bien réel et tangible. Je ne faisais que me saisir de la vérité. Rien ne m'était interdit, je jouissais de tout ce qu'un homme pouvait espérer et j'avais quasiment le droit de vie ainsi que de mort sur tout. Je n'étais pas un simple prince d'un quelconque royaume. J'étais Gajeel Redfox, fils de Metalikana, seul et unique prétendant au trône du royaume d'acier. Pour moi, devenir roi n'était pas une finalité en soit. Tôt ou tard, cela finirait par arriver ; c'était quelque chose d'inévitable. Donc... Mon ambition était toute autre. Je voulais devenir le premier empereur d'Earthland. Je voulais faire ce qu'aucun autre n'était parvenu à réaliser. Je voulais conquérir et dominer toutes les nations du continent. Et tout semblait me conduire dans cette direction ; j'étais assurément né pour atteindre cet objectif.

Esclave affranchiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant