Chapitre 18 : Un Nouveau Départ

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PDV LUKE :

Un éclair de frissons parcourt mon corps tandis que je ferme les yeux, secoué par le choc. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, mes poumons s'emplissent d'air et le vent balaye sauvagement mes cheveux comme si je me trouvais au coeur d'une tornade. Je me sens tournoyer dans le vide avant que la gravité de la Terre ne m'attrape par les chevilles et ne m'attire violemment vers elle. J'atterri furieusement sur le sol comme un avion qui s'écrase et la force de mes pieds brise le goudron qui se trouvait là. Mes genoux fléchis, la colonne courbée, la paume de mes mains sur le sol glacé, joues aérées et poumons enflammés, j'élève la tête vers ma destinée.

J'escalade le mur de mon hôtel tel un voleur avant de me faufiler à l'intérieur de ma chambre en fermant la fenêtre derrière moi. Je désespère à la vue des affaires roulés en boule débordant de ma valise ouverte, gisante sur le sol.
J'attrape mon IPhone, abandonné à son triste sort sur la comode. Mon fond d'écran est brouillé de notifications. Il est 3 heures 22. Si je me souviens bien, notre avion part pour Perth à 8 heures et demi du matin. Les gars se reveilleront à 6 heures du matin. Moi, je n'ai aucunement envie de dormir. Marine est-elle aussi excitée que moi ? Je l'imagine, les joues roses, penchée sur sa valise, pliant soigneusement chaque vêtement, tournant en rond dans sa chambre pour vérifier si elle n'a rien oublié. Je suis en vie et amoureux, putain. Je me sens invincible.

PDV MARINE :

Mon corps s'écroule sur le sol froid avec la lourdeur d'une pierre. Mes yeux aveugles ne me guident plus et le système nerveux de mon corps glacé et engourdi a oublié la sensation du toucher, comme lorsque le dentiste nous endort une partie de la bouche pour y extraire une dent, sans éprouver la moindre douleur. Je suis peut-être déjà morte. Skylynn est un démon, elle m'a trahi et m'a tué! Et dire que je lui faisais confiance ! Le sentiment d'impuissance me rend hors de moi. Comment a-t-elle osé me faire ça à moi et à Luke ! Je la hais ! Je, je...

Je cligne des yeux plusieurs fois avant de retrouver la vue malgré l'obscurité. J'ai un mal de crâne terrible et des fourmis parcourent tout mon corps. Je me lève en titubant sur le parquet, et avec soulagement je reconnais mon lit et m'appuie dessus pour me relever. J'atteins ma commode en tapotant aveuglément dans le vide et m'empresse d'allumer la lampe de chevet. J'attrape mon téléphone et la première chose qui m'interpelle est mon ancien fond d'écran - que j'avais pris soin de changer après la mort de Luke -, une photo de mes garçons saluant le public, chacun se tenant par la taille, quatre amis alignés devant une marre de visages inconnus.
Puis je pose mes yeux sur l'heure : 21:18. Normal, Skylynn a dû se baser sur l'heure australienne, il doit probablement être 3 heure du matin à Perth. Puis la date : mardi 7 mai.
Je n'arrive pas à croire que ça a marché ! Je me maudis d'avoir accusé Skylynn de traîtrise. C'est vraiment incroyable. Luke a une seconde chance, nous avons une seconde chance ! Je pense à toutes les merveilleuses choses que l'on pourrait vivre ensemble, côte à côte, avoir la vie dont j'ai toujours rêvé avec lui.

Je m'oblige à sortir de ma rêverie et dépose ma valise vide sur mon lit. Je l'ouvre entièrement et tombe sur un papier blanc plié et froissé sur les bords. Je le déplie et lis les premiers mots : " Cher papa"
Je suis à la fois perplexe et heureuse que cette lettre ait résisté au temps, sans doute pour une bonne raison. Je la replie soigneusement et la pose sur mon bureau, où je découvre un billet d'avion Paris-Perth. Merci Skylynn. Le vol est prévu pour 11 heures, il ne me reste pas beaucoup de temps. Je me dépêche d'entasser des vêtements dans ma valise. Puis je réalise que je m'apprête à vivre avec Luke Hemmings, je ne peux pas me permettre de mettre n'importe quoi devant les caméras. C'est tellement bizarre...
J'essaie de ne pas m'égarer en faisant le tris de mes affaires. Je passe chaque habit sous mes yeux détecteurs de mocheté et les classants en deux catégories : Oui et Non.
Le scanner s'arrête lorsque je me retrouve avec une belle robe rouge courte dans les mains. J'avais oublié que je l'avais. Je ne l'ai mise qu'une fois, pour le mariage de ma tante. Ce souvenir de la période où j'étais heureuse me paraît si loin que c'était comme dans une autre vie. Je dois avouer que cette époque d'insouciance me manque presque. Mais pourquoi tant de mélancolie alors que je m'apprête à vivre une vie parfaite ?
Bref, je range la robe dans la pile des "Oui". Je suis tenté de la porter aujourd'hui mais décline cette idée en me souvenant que 18 heures d'avion m'attendent prochainement. Une fois ma pile de Oui engouffrée dans ma valise, je me faufile à la salle de bain pour mon nécessaire à dents, mon maquillage, et tout un tas d'autres trucs pour la peau et les cheveux.

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