Chapitre 12 : Les Démons De La Tentation

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Je n'ai pas dormi de la nuit. Je paniquais à l'idée que la crise de Michael puisse recommencer. J'ai donc dû supporter un tête-à-tête avec moi-même jusqu'à ce que le jour se lève. Il est maintenant 9 heures et je décide enfin à me lever. Michael dort comme un bébé. Je me lève sans bruit et file à la cuisine. Je découvre Ashton, assis à table, lisant le journal, des lunettes de vues sur le nez. Il lève sa tête brumeuse vers moi et me sourit chaleureusement.

"Bien dormi ?" J'acquiesce et il se lève pour allumer la machine à café.

"Tu veux un café ?

- Oui je veux bien, merci."

Je m'assois à table en face de lui. Il me tend la tasse chaude en y glissant un sucre et je le remercie d'un signe de tête et d'un sourire poli.

"J'ai vu que tu as dormi avec Michael cette nuit." Je lève la tête brusquement. On dirait qu'il hésite à poursuivre. "Je ne savais pas que vous vous appréciez, enfin je veux dire...

- On est amis." Je le coupe rapidement. "Rien de plus." Je ne suis même pas sûre que nous soyons quoi que ce soit. Ce n'est d'ailleurs pas la question.

"D'accord."

C'est le moment où jamais. J'inspire un grand coup avant de me lancer.

"Ashton." Ses yeux entrant dans mon esprit ne me laisse plus le choix. "Qu'est-ce qui ne va pas chez lui ? Je veux dire, je sais qu'il s'absente la nuit..."

Je comprends de suite qu'il sait de quoi je parle. Lui aussi prend son courage à deux mains avant de m'expliquer.

"Ça dure depuis plusieurs années. En fait, depuis qu'on a commencé notre carrière en tant que groupe. Je l'ai remarqué à partir du moment où nos tournées ont réellement commencé à être longues. Quasiment toutes les nuits, j'entendais des bruits étranges, je commençais à croire que les hôtels dans lesquels on se rendait étaient hantés."

Il lâche un petit rire, comme pour essayer de se détendre. Mais les plis de son visage prouvent sa crispation.

"Plus les jours passaient, plus j'étais obsédé à l'idée de découvrir d'où provenait ces bruits, et plus Michael se plaignait de maux de têtes récurrents et de fatigue."

Il est de plus en plus crispé et parle avec ses tripes.

"Et un jour j'ai vu le lit de Michael, vide. J'ai déduis qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, qu'il était seulement somnambule, et je me suis recouché. Mais une autre nuit, je l'ai entendu pousser des sortes de plaintes, comme s'il combattait quelque chose. Je suis entré dans la salle de bain et je l'ai trouvé pendu au lavabo. Du sang coulait de sa bouche et de son nez et il gesticulait comme s'il avait mal partout."

Ses yeux ont plongé dans les images du récit et ne me voient plus.

"J'ai tapoté son épaule et ses yeux se sont posés sur moi. Son regard était presque entièrement noir. Je n'y voyais que les ténèbres. J'ai essayé de le ramener à la raison, je l'ai appelé plusieurs fois pour voir s'il m'entendait, s'il me comprenait, et je l'ai raccompagné jusqu'à son lit."

Les mots lui coûtent de plus en plus. Ses yeux se sont à nouveau posés sur les miens.

"Tous les soirs, depuis presque trois ans, je ne dors que d'un œil. Je fais en sorte qu'il ne fasse pas de bêtise, mais il m'arrive de ne pas me réveiller avant que j'entende la porte s'ouvrir.

- Qu'est-ce que tu fais dans ces cas-là ?

- Je ferme la porte à double-tour mais il arrive quand même à l'ouvrir. En général je le rattrape attend, avant qu'il n'aille dehors."

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