Chapitre 7 : La Belle Au Bois Dormant

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Après une matinée éprouvante de ménage à fond, je décide d'aller me détendre en prenant un bain. Je plonge dans l'eau chaude et m'allonge paisiblement. Je me laisse petit à petit glisser vers le fond, pour qu'il reste le moins de peau possible hors de l'eau. Il ne reste à présent plus que mon visage, ma poitrine et mes genoux au sec. Je laisse le silence me bercer.
Une pensée me vient soudain. La vie d'une personne est tellement fragile. Si je plongeais la tête dans l'eau, quelques minutes suffiraient pour que mon cœur s'arrête de battre. C'est presque trop facile. Je dois avouer que je suis tentée par cette possibilité. Je ferme les yeux et fait glisser ma tête dans le liquide, en me disant que c'est juste pour quelques secondes, juste pour essayer.
J'imagine la belle mort que je pourrais avoir. Une éternité de bonheur avec Luke. J'aime bien cette idée.
Allez, je suis bien comme ça, je reste encore un peu là-dessous. Quelques questions me viennent soudain en tête. Si je meurs, combien de gens me regretteraient ? Combien de personnes pleureraient à mon enterrement ? Combien m'ont aimé sur cette Terre, sans me le dire ?
"Je veux que tu vives." La voix de Luke résonne dans ma tête. Il a tellement insisté sur ce point que j'ai l'impression de le trahir en ce moment. Il va me haïr. Je ne peux pas lui faire ça.

"Marine, relève-toi !"

Je me soulève d'un coup en renversant de l'eau et prend ma respiration à grande bouchée. Luke n'est pas là, j'aurais pourtant juré l'avoir entendu. Mon dieu, qu'est-ce que je suis devenue ? Je ne veux pas être faible. Le suicide est un acte égoïste. Je suis arrivée à un stade où je ne peux même plus me faire confiance. J'ai peur de mes propres actes. Je suis dégoûtée par moi-même. Je ferai en sorte que ça n'arrive plus.

Minuit. Je suis incapable de m'endormir tellement je suis excitée à l'idée de revoir Luke, mais j'ai peur de ne pas réussir à trouver le sommeil, et c'est le cas, je rentre donc dans un cercle vicieux embêtant. Je descends à la cuisine et fouille dans l'armoire à pharmacie. Je trouve mon bonheur; deux boîtes pleines de calmants se retrouvent entre mes mains. J'avale cinq cachets, pensant que la dose est légère. Je m'écroule dans mon lit et m'endors avec la lourdeur d'une pierre au bout de quelques minutes.

Luke apparaît au loin, et je n'ai pas eu le temps de l'enregistrer qu'il est passé d'un bout à l'autre en un éclair, atterrissant dans mes bras, me serrant très fort. Je ne sais pas quoi dire. Il me prend fermement par les bras et me transperce les yeux de son regard de crystal.

"Ne fais plus jamais ça !

- Faire quoi ?" Cette fois-ci, c'est mon tour de me moquer de sa confusion. Il fronce les sourcils. Il n'a visiblement pas envie de rire.

"Tu le sais très bien ! Qu'est-ce que je t'ai dit hier ?! Je veux que tu vives heureuse ! Je ne suis pas amoureux de la faible enfant qui tente de se donner la mort dès que je tourne le dos, j'aime la jeune fille souriante et passionnée par la musique !"

Il semble mortifié et ça le rend craquant, mais ses propos me brisent le cœur.

"C'est comme ça que tu me vois ? Une pauvre fille déprimée et sans défense ?

- Non..." Il s'adoucit. "Mais, je ne serai pas toujours là pour te surveiller, tu sais."

Ses doigts glissant sur ma joue me met du baume au cœur. Je me mets à sourire comme une idiote.

"Est-ce que j'ai bien entendu ? Tu as dis que tu étais amoureux de moi ?

- Oh... J'ai dis ça ?" Il se mord la lèvre en souriant et ses joues s'empourprent.

Je hoche la tête en guise de réponse. Il approche sa tête de la mienne et mes jambes flageolent.

"Et toi ? Est-ce que tu l'es ?"

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