Chapitre 1

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J'étais seul depuis des jours, des mois peut être. Le temps semblait s'être arrêté. Je ne pourrai pas définir ce que je ressentais comme de la colère... non, c'était bien pire: de la rage, de la haine, une haine qui me brulait les tripes depuis le début. Comment osaient-ils, ces sales humains, poser leur pattes répugnantes sur l'être supérieur que j'étais, moi, Loki Laufeyson, le fils d'Odin, leur dieu! Ils auraient dû s'agenouiller d'admiration devant moi. Mais ils s'étaient contentés de m'utiliser comme hochet vivant pour cette horrible bête verte. Sincèrement, mon égo avait été tellement blessé que je n'avais pas pu me redresser. Tout le monde dit que j'étais sous le choc. Sous le choc d'avoir été offensé de la sorte! Voilà où j'en suis, seul dans une cellule, à m'ennuyer comme un rat mort, je dois bien l'avouer. En plus de ça, Odin m'avait privé de mes pouvoirs, me retirant la dernière chose qu'il me restait: un semblant d'identité.

Mon stupide frère et ses sentiments à la noix étaient venus me rendre visite plusieur fois, je les avaient remarquablement ignorés. Je revoyais ses yeux bleus assombris par la tristesse, ses paroles vaines pour me rappeler les "bons" moments entre frère, ces moments dégoulinants de niaiserie dont je ne pouvais plus supporter le souvenir. Cette vision de mon frère fit ressurgir ma rage à l'encontre du monde entier. Je détestais tout de lui. Lui qui était stupide au point d'attacher ses propres lacets entre eux et de tomber sans comprendre pourquoi. Lui qui ne comprenait rien à ce que je pouvais ressentir, à ce que je vivais depuis que j'avais appris que je n'avais été que l'objet d'Odin! Lui qui fanfaronnait devant sa stupide humaine, lançant son marteau dans tous les sens comme un abrutis. Je ne pouvais plus supporter cette vision chaque jour. Elle me donnait littéralement envie de vomir. Heureusement, j'étais plus intelligent que tous les idiots me servant de gardes qui m'entouraient. Mon plan était maintenant près depuis plus d'une semaine, tout avait été minucieusement calculé, à la seconde près. Marre de cette planète, de ses coutumes et surtout, de sa nourriture (mon estomac ne se remettait toujours pas de cette chose qu'ils appelaientt "hamburger"). Il était temps pour moi de reprendre mes esprits sur Asgard, loin de tous, dans le calme la tranquilité et donc, de "filer à l'anglaise".

Le soleil commençait doucement à se coucher. J'étais serein, assis dans un coin de la pièce, les bras gisant près de mon corps. C'était la position fétiche que je prenais pour montrer à mes geôliers que nous n'étions pas du même monde, qu'ils n'existaient pas pour moi. Parfois, je me permettais un ricanement sacarstique ou juste un regard en coin, montrant tout le dégoût que j'éprouvais pour leur existence. Ce moment de la journée était mon activité principale, me proccurant un peu de lumière dans le brouillard sombre qui avait embrumé peu à peu mon esprit. J'entendis un bruit métallique de poignée que l'on tourne. Sans bouger d'un pouce, je me préparais en silence à l'assaut. J'avais réussi à subtiliser une fourchette de mon repas et à la cacher dans le seul endroit que personne n'oserait fouiller, mes sous vêtements. Cela faisait une semaine que cette chose me blessait la cuisse, il était temps que j'en finisse. Je ne pu m'empêcher de sourire lorsque j'entendis les bruit de pas dans ma cellule. Quelqu'un déposa une assiette près de moi, prenant bien garde de ne pas me toucher. Je releva la tête légèrement et lui afficha un sourire mauvais. C'était un petit nouveau qui, apparement, tremblait de tout ses membres devant moi.

"Vous n'avez jamais eu un dieu devant les yeux, pas vrai?" demandais-je en plongeant mon regard glacial dans les yeux appeurés du jeune homme essayant de garder une contenance.

"Non, je n'ai jamais eu cette honneur" répondit-il en tentant un humour que je classerai dans la catégorie "pathétique". Ce petit était bien le digne représentant de la race humaine, un râté. J'étais encore plus vexé que l'on m'attribut un abrutis de son espèce pour me surveiller.

"Est-ce que tu tiens à la vie?" continuais-je sur un ton amusé.

Je me sentais dans mon élément: le faible tremblant devant moi, surveillant mes moindres faits et gestes. Ce petit jeu du chat et de la souris était très divertissant. Voyant que le jeune homme ne répondait rien, reculant lentement vers la porte de sortie, je repris sur le ton de la discussion:

"Je prends ce silence pour un Oui. Je vais te laisser une chance de t'en sortir. Tu as dix secondes pour prendre tes jambes à ton cou et ne jamais revenir."

Le garçon sembla hésiter, se demandant si j'étais sérieux ou pas. Ma réputation de dieu de la Malice m'avait rattrapé. Pourtant j'étais quelqu'un à qui il pouvait faire confiance, non? J'allais peut être l'abîmer un peu mais peut être pas le tuer en fin de compte. Cependant, et malheureusement pour lui, il choisit de tenter de m'empêcher de sortir en braquant ces étranges armes qui transpercent la peau avec du plomb sur moi. Une chose qu'il faut apprendre de moi, c'est que je ne suis pas né de la dernière pluie, et que "rapidité" est mon deuxième nom. Avant qu'il ai pu faire quoique soit d'autre que se rappeller d'avoir peur de moi, mon couteau était déjà profondément enfoncé dans sa gorge. Il m'adressa un regard abasourdi avant de s'effondrer sur le sol. Je n'étais pas désolé pour le sort de ce garçon, il n'aurait simplement pas du se lever ce matin. Sans un regard pour le corps ensanglanté, je traversa enfin la porte de ma cellule pour la première fois depuis bien trop longtemps. L'alarme n'avait pas été donnée, j'étais libre!

Libre, ou presque. En effet, je devais encore sortir du bâtiment, ce qui n'allait pas être chose facile pour moi dont le sens de l'orientation n'était pas un grand ami. Je devais me l'avouer, j'avais toujours compté sur mon frère pour retrouver notre chemin. Le front rougissant, j'avança tout de même le long du couloir éclairé par la lumière crue des néons. Pas de plan aux murs, aucunes flèches, mais c'était quoi cet endroit ? Tout le monde savait parfaitement où aller? J'essayais de me rappeler l'endroit par lequel j'étais entré. Tout se ressemblait ici, et j'avais l'impression de tourner en rond. Mon plan parfait commençait à s'effondrer. Je croyais que j'allais retrouver plus vite mon chemin, utilisant mon génie naturel. Je me haissais désormais d'avoir préféré m'atteler à insulter la terre entière le jour de mon arrestation plutôt qu'à regarder où je marchais. L'alerte n'allait pas tardé à être donnée, et là, j'allais avoir de vrais problèmes. Je me mis à courir, en mode furtif comme me l'avait appris mon mentor à Asgard. Ce dernier avait jugé que j'étais trop freluquet et qu'il vallait mieux que je me cache pour mieux attaquer. Je n'ai jamais aimé le corps à corps, malgré les nombreuse fois où j'ai servit littéralement de punching ball à mon frère qui, lui, avait la force musculaire d'un taureau.

Je secoua frénétiquement la tête comme pour faire disparaître ces souvenirs qui m'encombraient l'esprit alors que je devais me focaliser sur ma fuite. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. J'accèléra le pas, pour enfin appercevoir une fenêtre donnant sur l'extérieur. Tant pis pour l'entrée principale, le grand Loki allait se contenter d'une fenêtre pour fuir. Quelques mètres seulement me séparaient de la liberté, symbolisée par la pâle lumière du soleil qui faisait place à la nuit. J'empoigna férocement la poignée avec toute la force que l'espoir me donnait. Tout à coup, je sentis une main puissante s'abattre sur mon épaule et me pousser en arrière. La lumière s'éloigna brutalement de moi, un voile noir passa devant mes yeux. Ce brusque retournement de situation me pétrifia quelques secondes sur place, mes oreilles bourdonnant joyeusement. Je me retourna, prêt à défendre ma peau et surtout, à tuer de sang froid. Ma main se figea dans les airs lorsque je tomba nez à nez avec l'Iron man sans sa précieuse armure. La haine que j'avais refoulé ressurgit furieusement. C'était cet homme qui m'avait retenu dans sa tour pour me piéger, cet homme qui devrait être mort depuis longtemps. Il était là, sous mes yeux, seul, à ma merci. La satisfaction de pouvoir sentir mon couteau pénétrer sa chaire me fit l'effet d'une vague de chaleur dans tout le corps. J'allais le faire, j'allais enfin le tuer, mais quelque chose clochait. L'Iron man titubait, semblant ne pouvoir tenir sur ses jambes. Il balbutia des paroles inintelligibles que je ne compris pas, ce qui réussi à m'énerver encore plus. Il se fichait complètement de moi ou quoi? Je gardais le couteau braqué sur sa poitrine, attendant de le voir réagir. Il fit un pas vers moi, puis deux. Son visage devînt très pâle et, avant de pouvoir faire un pas de côté, il vomit sur mes pieds ce qui devait être son déjeuné et son dîner, vu la quantité de liquide. Mon visage resta impassible, je ne savais plus quoi penser. L'homme se tenant devant moi était manifestement très alcoolisé. Après avoir fini de se vider l'estomac sur moi, l'Iron man s'accrocha fébrilement à mon bras. Je me figea, ne sachant trop comment réagir, entre répugnance et stupéfaction. Je croisa son regard vitreux une dernière fois avant qu'il s'endorme dans mes bras. Je pourrai le laisser ici, pensais-je, gisant dans son vomi. Pourtant, je n'en fit rien. J'allais très certainement le regretter mais, je voulais tuer des Avengers en bon état, et non des loques amorphes. Voilà ce que j'allais faire: le déposer dans un lit, être sûr qu'il allait s'en remettre et revenir le tuer en bonne et dûe forme. En tout cas, pour ce qui était de l'évasion, je crois que ce sera pour une autre fois...

Chronique d'un Ass GuardianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant