Chronique d'un Ass Guardian

The end

     Cela faisait longtemps que je n'avais ressentis une telle euphorie en moi. Mon corps entier vibrait au rythme des longues traînées glacées qui s'échappaient du bout de mes doigts. J'avais facilement mis à terre l'horrible monstre vert qui gisait à présent sous un monticule de pierres brune, respirant avec difficulté. Je lui avais suffisamment frappé sur le crâne pour qu'il reprenne peu à peu ses esprits, libéré définitivement de l'emprise de la pierre. C'était à présent dans une rue complètement dévastée que moi et mon frère combattions côte à côte face au géant bleu, si sûr de lui il y a peu, et qui écumait à présent de rage, tout en lançant de puissant jets orangés rebondissant sur la poitrine de Thor qui semblait prendre beaucoup de plaisir à fracasser le sol avec son marteau. Je ne pu m'empêcher de sourire devant cette vision qui m'avait, je devais l'avouer, tant manqué. Moi, le grand et puissant Loki, être de légende depuis des siècles entiers, combattant auprès de Thor comme lors de nos multiples batailles sur Asgard et ses planètes voisines. Pour une fois que ce n'étais pas moi celui que l'on devait absolument stopper! Cette vision réchauffait mon cœur pourtant glacé. 

     L'amure rouge, du moins ce qu'il en restait, commença à bouger faiblement. Elle était encastrée dans le sol, comme faisant partie intégrante du bitume qui se craquelait de toutes parts. Peu à peu, la forme robotique se releva tant bien que mal, se frottant le haut du crâne et vacillant sur elle même. Bon dieu! se dit Stark en léchant sa lèvre ensanglantée, mais qu'est-ce qui venait de se passer? Il se souvenait d'avoir vu le grand schtroumf élever au-dessus de sa tête une petite pierre jaunâtre qui luisait un peu trop pour paraître inoffensive. Son armure avait déjà pris de sacrés coups et J.A.R.V.I.S avait commencé à ne plus être compréhensible. Soudain, une forme d'onde choc avait jaillis de nul part, projetant lui et son armure à terre tout en la détruisant de l'intérieure, si bien que le milliardaire n'avait pu bouger pendant une, deux heures? Il ne le savait pas très bien. Le paysage autour de lui semblait sortir d'un film catastrophe. Pire que lors de l'invasion de Loki, des débris de toutes sortes jonchaient le sol, des corps inertes d'où provenait parfois des cris de détresses parsemaient les rues de la ville. Comment a-t-on pu en arriver là? se demander Tony Stark en se passant machinalement la main sur le visage, du moins sur le peu de casque qu'il lui restait. Il enjamba les restes d'une voiture en feu, balaya du regard les environs et aperçu un gigantesque "S" finissant de se consumer quelques mètres plus loin. Voilà, des années de travail, des années de recherches et de sueur coulée (malgré le fait que tout le mérite revenait à Pepper). Tony se baissa et récupéra un long morceau d'acier qui formait le regretté "S" de la tour Stark.Encore une fois, on tente de te détruire ma belle... murmura entre ses lèvres meurtries Tony Stark, un sourire nostalgique lui arrachant un rictus de douleur.

 Bon tout ça était bien joli, enfin non justement, mais où étaient les autres? Il se souvenait avoir vu le Captain accroché vaillamment sur le dos de l'abruti bleu, et de l'agent Romanoff brandissant avec harde son pistolet qui semblait complètement ridicule face à l'épaisse armure dont était muni Thanos, puis, ça avait été le néant total, le noir complet lorsqu'il avait perdu connaissance. Comment allait-il les retrouver dans une ville aussi vaste? De plus, il n'entendait plus les bruits significatifs d'une violente bataille en pleine action. Le milliardaire fronça le nez, et comme pour se redonner du courage, se dit que ça sentait vraiment le roussi. Cette idée lui arracha un ricanement, et il se mis à marcher, faute de pouvoir voler. Après quelques minutes de marche, il vit apparaître un large rayon bleuté s'élever dans les airs, puis un bruit sourd faisant trembler les vestiges de New York. Apparemment, rien n'était encore perdu, et il était sur la bonne voie, ce qui lui redonna du courage et le força à se dépêcher, ce qui n'était pas le plus facile avec une armure si encombrante, si bien qu'il tomba une bonne dizaine de fois sur le chemin. Au bout de la onzième fois, et le nez complètement en sang, Tony Stark décida que le sol avait bien mérité de se faire traiter de tous les noms et se défoula pendant une bonne dizaine de minutes avant de s'essouffler.