Chronique d'un Ass Guardian

Chapitre 9

Trois lignes du métro new-yorkais détruites dans la soirée, faisant des milliers de blessés. Pour l'instant, nous ne savons pas encore le nombre exacte de morts. Toutes les équipes de sauveteurs sont sur place, et tentent, parmi les décombres, de retrouver et de sauver un maximum de personne, beuglait la télévision à travers la tour Stark. Un présentateur au teint cireux brandissait un micro tout en faisant de grands gestes inutiles afin d'illustrer ses propos. Derrière lui se tenait tout simplement une scène de cauchemar. Le trottoir était noirci et en miette, des débris jonchaient le sol tandis qu'un gigantesque trou laissait échapper une épaisse fumée noire. Tony Stark avait mal au front à force de froncer à ce point les sourcils. Une veine palpitait sur sa tempe, au rythme de son cœur. Tout avait un lien avec cet étrange "nouveau vilain", cependant, il ne voyait pas pourquoi celui-ci s'attaquait ainsi aux citoyens de la ville. Était-ce pour les attirer, eux les Avengers, afin de les combattre, ou était-ce pour leur montrer une nouvelle fois qu'il n'avait pas peur d'eux. Là était la question, une question auquel il n'arrivait pas à répondre, du moins, à avoir une réponse qui le satisfaisait, lui et son ego. De plus, ils n'avaient toujours pas vu le visage du lascars en question, ce qui était d'autant plus exaspérant.

Tony Stark l'avait bien vu, il y avait quelqu'un de plus exaspéré par la situation que lui. Loki tournait en rond comme un animal en cage, ruminant dans son coin et jetant des regards méprisants et froids (comme à son habitude) à l'écran de télévision géant de la tour Stark. Il pouvait comprendre que cela pouvait être énervant de voir un parfait inconnu prendre sa place d'envahisseur du monde et le prenait presque en pitié, car il ne fallait pas oublier que Loki était tout d'abord un ennemie. Stark obligea son regard à se détacher de l'Asgardien furieux pour le rediriger sur l'image du pont de fumée qui s'affichait sur l'écran. Il ne pouvait plus rester ainsi à ne rien faire, et même si Bruce n'était, hélas, pas au rendez-vous, il était grand temps pour eux de revêtir ce qui faisait d'eux les célèbres Avengers.

Ce misérable vermisseau, résidus de vermine qui ne méritait même pas mon attention, j'allais l'écraser, le réduire en une poudre fine puis le jeter dans l'océan pour qu'il soit fini par les poissons. Comment osait-il me défier ainsi? D'abord le sceptre, brisé et dénué de ses précieux pouvoirs, puis maintenant une attaque publique! C'était plus que je ne pouvais le supporter. Même si je n'avais pas retrouver une once de mes pouvoirs, même si mon corps avait perdu la moitié de ses capacités divines, peu m'importait. Le grand Loki n'allait pas laisser sa Terre revenir entre les mains répugnantes d'un imposteur!

J'avais remarqué depuis un certain temps le changement d'atmosphère parmi les Avengers, presque tous, à présent, réunis dans ce qui restait du salon de la tour Stark. Je me mis à l'écart du cercle qu'ils formèrent afin d'écouter leur conversation sans y montrer de l'intérêt, car il ne fallait pas oublier mon but premier, leur destruction pure et simple. Cependant, cet être odieux que je voulais voir réduit en cendre me barrait le chemin.

Voilà deux bonnes heures que le Soldat et Stark se hurlaient mutuellement dessus pour prouver au reste du groupe qui était le plus qualifié pour être le chef de l'opération: sauvetage de New York. Les deux assassins les regardaient, sourcils froncés et bras croisés, et l'horrible concubine de Stark essayait en vain de se faire entendre. Mon regard balaya la pièce, exaspéré devant une telle scène. Une chose m'inquiétait: où était passé ce crétin de Thor? Il avait disparu depuis plus d'une journée, ce qui ne me rassurait pas vraiment. Peut-être était-il allé rejoindre sa stupide humaine pour la mettre en sûreté. A moins qu'il soit tout autre part. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'aurai préféré pouvoir tenir mon frère proche de moi, afin de garder un oeil sur lui. Il avait beau être stupide, il n'en restait néanmoins pas dangereux. De toute façon, les gens idiots sont souvent les pires.