La pluie frôle mes joues, mes pied sont las.
Un pas sur le côté et c'est la fin.
Je le sais mais pourtant l'idée de tomber ne me fait pas peur.
Je sais que je pourrais glisser et m'écraser au sol, 50 étages plus bas, mais je pense que je préférerai ça que de devoir descendre et continuer ma vie comme si de rien était.
Continuer de jouer la vie de Noa, la fille qui n'apporte que des problèmes. La fille mise dans des cases depuis la naissance, qui a des cheveux noir et courts, des yeux qui se sont même pas mis d'accord sur leur couleur - un mélange de vert, gris, bleu -, une peau aussi blanche qu'un médoc avec des taches de rousseurs et pour couronner le tout, un corps « squelettique » - pour les autres - que je déteste plus que tout.
Les gens semblent si petits de là-haut: comme des fourmis qui se pressent de rentrer chez elles avant la nuit.
Mais je continue de marcher, marcher, encore et encore, glissant quelques fois sur les dalles mouillées mais me rattrapant au grillage qui sert, normalement, à ce que des gens comme moi ne le franchissent pas.
Mais bon, c'est pas juste un petit grillage qui va m'empêcher de quoi que ce soit, j'ai déjà fait pire. J'ai deja atterri des dizaines de fois à l'hôpital, volé des dizaines de bouteilles d'alcool à mes parents, ce qui est relativement simple car ils ne sont pas là, et tellement plus... Une barrière? Ce n'est rien pour moi.
Chaque jours je me demande toujours la même chose: est-ce que ça vaut la peine de lutter? Un jour ou l'autre, on va tous crever de toute façon, alors qu'est-ce que ça fait que ça soit maintenant et pas après? En plus, c'est pas comme si j'étais importante non plus...
Un bruit retentit derrière moi, une sorte de sonnerie de téléphone.
Je tourne la tête et la vois: elle a des cheveux légèrement bouclés, noir avec des reste de coloration rouge, des yeux noir en amande entouré de crayon noir, des lèvres pulpeuses pourpres, avec un septum et un bridge.
Elle me regarde avec les yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte.
Elle est belle.
Elle a une clope entre ses doigts, la fumée s'échappant de sa bouche.
Elle fait un pas en avant en mettant ses mains devant, comme pour me rassurer.
-Merde.
Sa voix est magnifique, envoûtante, presque enivrante.
Je la regarde, elle me regarde, n'osant pas briser ce silence de verre.
- Ok, comment tu t'appelles? Moi c'est Alix.
Elle essaye d'être rassurante mais j'entends l'inquiétude dans sa voix.
Elle a pitié de toi.
Elle sort son téléphone en me parlant.
-Viens, tu peux avancer vers moi?
Elle a les mains qui tremble et la panique s'entend dans sa voix.
Elle avance encore d'un pas.
Elle vient d'appeler les secours.
Je la regarde avec de l'incompréhension dans les yeux tout en reculant d'un pas.
Mon pied bascule dans le vide, suivi de mon corps.
Elle me regarde, horrifiée, pendant que je comprends ce que il se passe.
Je la vois se précipiter pour enjamber la barrière puis plus rien,
le noir.
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Sauvée
RomanceLa pluie frôle mes joues, mes pied sont las : un pas sur le côté et c'est la fin. Je pourrais glisser et m'écraser au sol, 50 étages plus bas, mais je pense que je préférerai ça que de devoir descendre et continuer ma vie comme si de rien était. ...