Chroniques du royaume d'Asténia

Chapitre 4 : Tristesse et solitude

- Eh ! Fais un peu attention où tu vas petite, s'écria l'homme qu'Alannah venait de bousculer.

L'adolescente courait dans les rues de la ville comme si ça vie en dépendait. La rumeur s'était répandu plus vite qu'une trainée de poudre. Toute la ville devait déjà être au courant. Les gens s'écartaient pour la laisser passer et elle en bousculait régulièrement. Certains ce mettaient à râler en la critiquant elle et la jeunesse d'aujourd'hui qui ne connait plus le respect. Elle ne les entendait même pas. Elle ne pensait qu'à une seule chose: rentrer chez elle le plus vite possible.

L'homme dans la taverne avait du se tromper se pensa-t-elle pour essayer de se rassurer mais sans succès. Son regard n'était plus que peur et tristesse, les larmes coulaient le long de ses joues sans qu'elle puisse les arrêter. Sa vision était brouillée, si bien qu'elle ne vit pas le garde qui venait de la repérer et qui se dirigeait maintenant vers elle. Il se mit à la suivre et quand elle s'arrêta enfin pour se reposer et reprendre son souffle, il lui posa une main sur l'épaule.

Quand elle se retourna pour voir qui il était, elle mit plusieurs secondes à le reconnaître tellement ses pensées étaient confuses. Il s'appelait Ralph, il travaillait à la garde du palais royale. Ils ne se connaissaient que depuis quelques semaines mais avaient vite sympathisé, leur âge y était sûrement pour quelque chose. L'émotion fut trop forte, quand elle voulu tendre ses bras pour venir pleurer, elle perdit connaissance. Le garde la prit dans ses bras avec affection puis se dirigea vers le palais.

Danaël vint la réveiller plus tard dans la journée. Son précepteur s'occupait d'elle depuis quelques années déjà et était un proche ami de son père. Quand elle se réveilla, elle l'assaillit de questions pour savoir la vérité, sur ce qui c'était passé. L'homme vint s'asseoir sur le bord du lit et passa son bras autour du cou de la jeune femme.

-Je suis sincèrement désolé, nous n'avons pu le sauver, il était déjà trop tard quand nous sommes arrivés, il était déjà mort... (Il se tut un instant, le regard triste). L'assassin ne lui a laissé aucune chance, il s'est introduit dans son cabinet de travail, nous ne savons pas encore comment, l'a poignardé dans le dos ainsi que le page qui était à ses cotés.

Alannah fondit en larmes, Danaël essaya en vain de la consoler en la serrant dans ses bras. Un long moment passa, où ils restèrent dans cette position. Seul le bruit de ses sanglots venait troubler le silence qui s'était installé dans la pièce. Elle finit par levé la tête et prit la parole :

- C'est horrible, qui aurait pu faire une telle chose ? Est-ce que l'assassin a été retrouvé ? demanda-t-elle avec espoir.

- Non, nous n'avons trouvé aucune trace, il semble avoir disparut comme il est venu. Un courrier a été envoyé à votre frère pour l'informer de la nouvelle, il ne devrait plus tarder. Dans sa réponse, il annonçait vouloir s'entretenir avec vous dès son arrivée.

- Cessez de dire qu'il est mon frère, il ne l'est que de moitié et je trouve que c'est déjà trop.

- Bien Mademoiselle. Que voulez-vous faire maintenant que le roi est mort ? Il va falloir prendre des mesures.

- Oui... Merci de me le rappeler, je ne sais pas ce que je ferai sans toi.

- Des bêtises, Mademoiselle, des bêtises,.... (Regard amusé)

- Et modeste en plus, je vois que tu crois en moi....

- J'essayai juste de donner un petit sourire à vos lèvres pour détendre un peu l'atmosphère. Où étiez-vous donc encore passée ?

- Je me promenais en ville dans l'anonymat, j'avais besoin de prendre l'air, de me changer les idées pour réfléchir.

- Vous vous êtes encore disputée avec votre père ? Devina-t-il.