Chapitre 6 - Dévoilé

796 36 45
                                    













- Meva -








Je reconnus le rire de Lexie, tellement pur et normalement contagieux.

Une joie incroyable émanait du doux son qui résonnait dans mes oreilles.

Je n'avais pas envie d'ouvrir la porte qui nous séparait. Je ne voulais pas lui faire face.

Triturant mes ongles et jouant avec l'ourlet de ma robe, j'hésitais à retenir la main du brun qui était sur le point d'ouvrir la porte.

Je n'avais pas la force. Je savais que dès qu'elle me verrait elle comprendrait et cette fois je ne réussirais pas à retenir mes larmes.

J'avais faillis me faire violer et je sentais encore ma peau se hérisser rien qu'en y repensant.

Pourtant, cela paraissait tellement faux et irréel...

J'avais eu peur et je sentais encore mon cœur se remettre peu à peu de ses émotions. Seulement, mon cerveau avait du mal à y croire. Je n'arrivais pas à me souvenir comment ça avait commencé.

Qu'avais-je fais?

Les couloirs toujours éclairés de rouges créaient une atmosphère irréelle. J'avais l'impression d'être en plein rêve, un rêve qui avait commencé horriblement par l'agression que je venais de vivre.

Je ne m'en souvenais que très vaguement, comme si ce souvenir ne m'appartenait pas.

Avais-je tout inventé?

Je baissais les yeux sur la seule preuve, une preuve visible aux yeux de tous. Mes collants déchirés qui dévoilaient la peau nue de mes cuisses. Je me sentais nu, vulnérable et mal à l'aise.

Mes poignets étaient douloureux mais à travers les néons je n'apercevais aucune trace.

Je sentais mes yeux au bord des larmes et ma respiration ne se faisait pas profonde. Elle était retenue, par le fait que je ne réalisais toujours pas.

J'étais crispé et aucun mouvement ne soulevait mon torse à cause du peu d'air qui parvenait à atteindre mes poumons.

J'avais les épaules rabaissées vers l'avant et les bras croisés pour me faire le plus petite possible.

Je ne voulais plus que l'on ne me remarque mais je savais que si je rentrais dans cette loge je serais au centre de l'attention des personnes que j'entendais rire derrière les murs qui nous séparaient.

- Je ne veux pas y aller... Parvins-je à murmurer, la tête encore baissée observant mes chaussures.

- Quoi? Il rabaissa sa main qui s'apprêtait à ouvrir la porte devant nous.

- Je... ne veux pas y aller... dans la loge. Réussis-je à répéter plus fort malgré ma gorge nouée qui m'empêchait de prononcer plus de mots. Je levais les yeux vers lui et il me surprit en détournant rapidement les siens, faisant voler quelques mèches noires contre son visage.

Il soupira et je sentis un frisson me traverser le corps, me sentant tout à coup mal à l'aise de lui demander cela.

J'avais peur de l'agacer ou de le déranger et je ne comprenais vraiment pas comment j'avais eu la force de le lui demander.

Habituellement je me serais tu et j'aurais fait ce que l'on me disait.

Mais là...

J'avais encore moins la force d'affronter à la fois le regard d'étranger et de ma meilleure amie. Parce que je savais qu'elle voudrait des explications, elle essayerait de me réconforter, elle souhaiterait que je lui parle.

NO MORE LOVE NOTES [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant