Chapitre 20 - Trop tard

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- Meva -





Je ne savais me décider entre un simple « non », un « je ne veux plus te voir », un « je suis désolé », ou une réponse plus agressive, comme « connard de merde ». Peut-être que je devrais choisir une façon plus radicale de gérer mon problème, le bloquer.

Des idées toutes différentes les unes des autres, et pourtant je n'arrivais pas à me décider à répondre quelque chose.

J'avais passé la semaine à relire son message, hésitante à répondre. À chaque fois que j'écrivais, je finissais toujours par le supprimer.

Les idées ne manquaient pas, mais je ne savais pas quelle était la bonne réponse, alors je ne répondis rien, le laissant sans réponse depuis plusieurs jours.

J'avais passé la semaine dans un manège d'émotions insupportables. Je devenais hystérique aussi vite que je perdais toute énergie.

Ou je passais la journée à sautiller et à me sentir pleine de vie, en refoulant toutes les horreurs que je gardais. Ou je me laissais submerger, restant allongé pendant des heures, sans bouger et sans fermer les yeux, à vagabonder entre des pensées étouffantes.

Allongé sur le tapis de ma chambre, je contemplais la poussière sous mon lit. La jambe tremblante de nerfs tandis que je restais immobile. Les yeux ouverts, perdus dans le vide sans vraiment cligner des yeux. J'étais surprise par le temps que j'étais capable de les garder ouverts, sans même forcer. Trop fatigué pour bouger, trop fatigué pour simplement fermer les yeux.

J'avais mal à la tête, la position de mon bras était désagréable et les écouteurs s'enfonçaient douloureusement dans mes oreilles tandis que ma tête reposait sur le sol. Mais je ne bougeais pas, mes pensées étaient trop lourdes et elle gardait mon corps cloué au sol.

Deftones résonnait dans mes écouteurs, la musique était beaucoup trop forte mais je n'arrivais même pas à me motiver pour attraper mon téléphone qui reposait pourtant si près de moi. Alors je restais dans cette position inconfortable, perdue en moi, complètement à l'ouest du monde.

Je ne pensais à rien en particulier, divaguant entre divers sujets qui m'importaient peu.

Je ne savais depuis combien de temps j'étais allongé là mais la lumière de ma chambre se faisait de plus en plus sombre à mesure que la nuit s'installait.

Je n'avais rien d'allumé, et la nuit obscurcissait la pièce qui m'entourait.

La lumière du couloir filtrait à travers la porte et je vis l'ombre de quelqu'un s'approcher. Je n'entendais pas le bruit des pas à cause de la musique alors je ne saurais distinguer qui se tenait dans le couloir devant ma porte.

Soudain la porte s'ouvrît légèrement et tandis que la lumière remplissait ma sombre chambre, ma mère apparut. Elle avait sûrement dû toquer mais rien ne traversait le bruit métallique de la forte musique qui me berçait.

Je me levais d'un bond, ne voulant pas qu'elle me voit dans cet état. Je m'adossais rapidement à mon lit, allumant mon téléphone. Car oui, je préférais qu'elle pense que je l'utilisais beaucoup trop, plutôt qu'elle sache réellement comment je suis entre ces mûrs, cachée de tous.

Je préférais qu'elle pense que je passais des heures sur mon téléphone, je m'en fichais qu'elle me le confisque ou qu'elle me fasse la morale. C'était pour la protéger, je ne voulais pas la briser un peu plus alors qu'elle pensait que tout allait bien pour moi en ce moment.

Je t'irais sur mes écouteurs et le silence déroutant m'entoura.

- Tu ne devrais pas rester sur ton téléphone dans le noir comme ça, tu vas t'abîmer les yeux.

NO MORE LOVE NOTES [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant