Chapitre 23 - Ressasser ou oublier

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- Kieran -

















Dans ma tête, je repassais en boucle les paroles que j'avais déballées.

Je me sentais stupide et complétement dévasté. Putain qu'est-ce que je me sentais con...

Je repensais au regard apeuré de ses yeux, à son corps immobile devant moi.

Je repensais à ce que j'aurais dû dire, des vraies paroles, pas le genre de mots inutiles que je lui avais avoués.

J'aurais dû dire ça d'une autre façon et soudain des centaines de paroles bien meilleures me vinrent à l'esprit. Mais c'était trop tard, j'aurais dû penser à ces phrases quand il était encore temps.

J'aurais dû lui dire clairement et sans détours chelous, ce que je voulais lui dire depuis si longtemps. Je détestais les compliments et vu son regard affolé, je pense qu'elle n'avait pas non plus trop apprécier.

Mais putain, tout ce que j'avais dit, je le pensais et sur le moment, je n'avais pas su gérer, j'ai paniqué et j'ai déversé des paroles insensées sans réfléchir.

Pourtant, ces paroles, je les avais ressentis, je n'avais jamais été aussi sincère de ma vie et le fait qu'elle n'ait pas apprécié m'affligea quelque peu.

J'aurais voulu qu'elle sente la sincérité de mes mots, j'aurais voulu qu'elle comprenne que c'était vrai et que tout ce que j'avais pu dire, n'était pas surfait, mais bien réel.

Je la trouvais vraiment spéciale, j'avais vraiment envie de lui tenir la main, elle rendait bien ma vie meilleure et depuis que je la connaissais je ne m'étais jamais sentie aussi vivant.

J'avais l'impression que mes pensées était sans arrêt bouillonnantes, que mes nuits étaient plus douces et que mes sens était sans cesse en ébullition.

La vie, je la ressentais plus que jamais.

J'aurais voulu partager tout ça avec elle, vivre pleinement à ses côtés.

Je ne savais pas quelle phrase l'avait fait fuir, mais je ne regrettais pas d'avoir été honnête.

J'en avais eu besoin et je n'aurais pas voulu regretter toute ma vie de l'avoir laissé partir, au moins j'aurais tenté. Aucun regrets ne m'assaillaient, rien, même si je sentais mon cœur se déchirer.

Je rentrais dans la maison à mon tour. Étourdi, la musique me fit mal à la tête.

J'avais besoin de calme, mais la fraicheur de la nuit était bien trop réelle, me rappelant ce qu'il venait de se passer et au lieu de remuer les faits, j'avais besoin de les oublier.

Je montais les escaliers de la maison pour rejoindre l'étage. Arrivé en haut, j'étais complétement essoufflé et la légère file des toilettes me découragea quelque peu.

Ce fut mon tour, plus rapidement que je ne l'eus crue et m'enfermant dans la salle de bain, je m'agrippais au rebord du lavabo.

Je n'osais pas relever les yeux, je n'osais pas me regarder en face.

Je savais l'avoir fait souffrir, je savais l'avoir perdue et la douleur lancinante qui déchirait ma poitrine me rappelait que peut-être, j'avais mérité de souffrir.

Les paroles incessantes de ma mère me revenaient sans arrêt en mémoire. Je tentais tout pour les faire disparaître, mais je n'arrivais pas à luter contre ces pénibles souvenirs.

J'avais besoin de penser à elle, j'avais besoin de me torturer de ces souvenirs, mais un seul était capable de me calmer.

Je repoussais tous les autres tout en me plongeant dans le seul souvenir que j'espérais ne jamais oublier.

NO MORE LOVE NOTES [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant