Chapitre 88 : (juin 1979) The Irrepressibles - Two Men In Love

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Un baiser.

Comment un baiser pouvait-il tout changer ? Tout révolutionner, tout emporter, comme une vague, un tsunami qui ravage ce que l'on pensait de la vie. Nos fondements, nos certitudes, tout.

Et si...

Le ciel n'était plus si gris, la chaleur plus aussi pesante, les missions ne lui faisaient plus peur, Regulus était heureux. C'était un sentiment si doux, si nouveau, si différent qu'il ne savait pas si cette euphorie était de la folie pure ou de...

L'amour.

Ils s'étaient revus une fois par mois, lors de la réunion mensuelle avec le Seigneur des Ténèbres. Le Maître les appelait tous, parlait de leurs succès et de leurs avancées. Puis il les voyait en un à un s'il avait des missions particulières à leur confier.

Et lors de ces réunions, ils s'étaient vus deux fois avec Junior (ou Ju comme il aimait l'appeler dans sa tête). La première était après la réunion du mois de mars. Lord Voldemort avait célébré la mort de la famille McKinnon, éteignant ainsi la lignée. Puis il avait - fait rare - abordé le sujet de la fuite de Lyra.

Regulus était passé maître dans l'art de faire semblant. Il n'avait pas bronché, pas même sourcillé lorsque Dolohov avait posé ses yeux sur lui d'un air suspicieux. Tout le monde s'était demandé comment elle avait bien pu faire pour s'enfuir, vu l'état dans lequel elle était supposée être avec la raclée de Rabastan (qui s'en était bien vanté) il n'y avait pas d'explication rationnelle au succès de sa fuite.

Quelqu'un l'avait aidé et personne n'allait se dénoncer.

Alors le Seigneur des Ténèbres les avait tous pris un à un, ceux qui l'avaient connue de près ou de loin, puis leur avait fait subir le sortilège Doloris. Regulus n'avait rien dit. Quand il était ressorti, Ju l'attendait dans la rue. Il l'avait suivi dans une rue, puis avait tendu sa main pour qu'ils puissent transplaner ensemble.

Et puis... Ils s'étaient embrassés. Beaucoup.

Goûter ses lèvres, les avoir contre les siennes, ne plus avoir à douter, car il était contre lui... Regulus était comme un drogué shooté aux baisers.

Baisers secrets.

Quand il était rentré, ses parents n'avaient rien dit. Au contraire, ils l'avaient couvé, le laissant vaquer à ses occupations ou ne pas parler s'il le désirait. Bellatrix avait dû les prévenir. Ce n'était pas plus mal, il aurait été incapable de tenir une conversation entière. Trop de choses tournoyaient dans sa tête.

La torture lui avait fait lâcher prise, il s'était moqué de savoir qu'on pouvait les surprendre, Ju et lui. Il n'avait voulu qu'une seule chose, goûter à nouveau à cet interdit si doux et merveilleux.

Le lendemain, la réalité l'avait rattrapé, il n'avait pas tenté de le contacter. Au bout de trois jours, une lettre était arrivée. Il n'avait pas répondu. Aucune autre lettre était arrivée pour lui. Tant mieux, car plus le temps passait, plus Regulus avait de terribles envies de le rappeler, le revoir, l'embrasser et... De ne plus le lâcher.

Puis la prochaine réunion était arrivée. Regulus était comme un lion en cage. La métaphore aurait fait sourire son frère, il ne tenait pas en place. Le square Grimmaurd l'oppressait et il avait l'impression de ne pas respirer. Il sortait peu, le Maître lui confiait peu de mission et quand celui-ci osait lui demander, il répondait « apprends ». Alors Regulus avait appris. Sur la magie noire, les maléfices, la métamorphose, les soins, les mythes, les artefacts...

En arrivant dans la demeure d'un vieux moldu perdue dans un village de bord de mère, Regulus ajusta sa cape qui avait bougée lors du voyage en portoloin, puis était arrivé, visage fermé dans le salon où ils se rejoignaient. Junior ne l'avait même pas regardé.

I - black moon, black story. (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant