Chapitre 21 : (IV) Arctic Monkeys, 505

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Regulus n'aimait pas tout spécialement Rabastan. Ok, il était sympa dans ses bons jours, il avait de l'humour - ce qui était plutôt rare chez les Serpentard ! - et il l'aidait parfois pour ses devoirs. Mais Regulus sentait qu'il était malsain, parfois, il le regardait de loin et il sentait... Le mal.

Rabastan était le genre de personne à n'avoir aucune limite, à vivre pour son propre compte et à laisser aux autres le soin de ramasser les miettes. Quand il passait dans les couloirs, les autres avaient vite compris qu'il fallait se pousser pour le laisser passer. Serpentard, Serdaigle et Poufsouffle réunis. Seuls les Gryffondor osaient le menacer du regard, mais Rabastan s'en fichait, il était accompagné d'une bande de gorilles pas forcement fut-fut, mais qui savaient utiliser leurs poings en cas de besoin.

Rabastan ne les avaient jamais « lâchés » sur lui. Non, Regulus gardait une espèce de place dans la hiérarchie personnelle et sentimentale de Lestrange. Il était le petit frère de sa future fiancée, alors il avait quelques privilèges. Une fois, un Poufsouffle l'avait bousculé sans faire exprès avec son sac, Rabastan l'avait obligé à s'excuser en lui mettant la tête dans les toilettes du quatrième étage.

Le gars s'était enfui en courant, à deux doigts de se lâcher dans son pantalon sous les rires des gorilles et de leur chef. Il l'avait regardé et dit : « T'es un Black ! Alors utilise ton pouvoir, on s'en fout si c'est de leur faute ou pas. Fais-toi respecter en te faisant craindre ! C'est comme avec les filles. Le pouvoir y'a rien de mieux ! » Et Regulus hochait la tête, il était habitué à ce genre de leçons, sa mère et son père les répétaient tout le temps.

Il n'était pas forcément contre ces méthodes, il allait plus vite quand il traversait les couloirs et que tout le monde s'écartait, mais... Mais il ne savait pas si c'était juste. Lyra et Sirius ne clamaient pas haut et fort que ça ne leur convenait pas, cependant tous le monde le savait ou du moins le devinait. Il n'avait jamais osé leur demander « Pourquoi n'aimez-vous pas cette façon de vivre, ces règles, ces obligations ? » Il leur demanderait d'expliquer, d'argumenter et là, il saurait s'il doit également se rebeller ou suivre le cours de sa petite vie tranquille déjà tracée.

Il aimait bien rester avec les mêmes personnes tous les jours, ces personnes qu'il connaissait depuis sa naissance. Ça le rassurait de savoir ce que ces personnes allaient faire avant même qu'ils y pensent. Ils ne sauteraient jamais sur une table en criant « I'm the best ! The king of the world ! », ce n'était même pas imaginable. Ils n'éclateraient jamais de rire, non, ils se contenteraient de faire un sourire crispé, à la limite de laisser leur gorge échapper un petit « Hin, hin. » discret. Où ils ne lui feraient jamais une blague comme James et Sirius s'amusaient à faire, il le voyait bien.

Regulus aimait tout cela. Il aimait la sécurité, il aimait le confort. Il avait une peur bleue de l'inconnu. Quand on ne sait pas, on se trompe, on tâtonne, on rate, on n'est donc pas parfait. C'était son pire cauchemar. Pourtant, quand il était seul, en train de travailler dans la bibliothèque un livre ennuyeux ouvert sur la table, il rêvait d'aventures, de combats épiques où il sortirait vainqueur grâce à une bravoure et une intelligence hors du commun.

Oui, Regulus Black rêvait beaucoup.

*****

Le dos d'Alice reposait contre le mur dont le froid transperçait le tissu léger de son t-shirt. Elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'oeil vers son ex-petit-ami. Il était assis calmement, une bouteille de bière à la main, et une jolie fille à ses côtés. Une Serdaigle d'après sa cravate desserrée négligemment, laissant apercevoir la dentelle de son soutien-gorge.

« Pathétique » pensa t-elle en buvant une nouvelle gorgée de sa boisson au goût indescriptible.

La fille rigolait à une blague de Frank, elle rejetait sa tête en arrière laissant ses longs cheveux blonds dégringoler en cascade de boucles soyeuses. Le sourire de Frank montrait qu'il n'était pas totalement indifférent au charme de la belle qui n'en était que plus rayonnante.

I - black moon, black story. (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant