Chapitre 35 : (V) The Blue Stones, Black Holes

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L'adrénaline suite à l'action permit à Lyra de se relever et d'empêcher Remus de frapper à nouveau le Serpentard. Elle n'avait jamais vu son ami dans cet état, ses yeux s'étaient assombris et il semblait totalement coupé du monde extérieur, juste enfermé dans sa fureur.

— Remus ! Remus ! cria t-elle. Arrête !

Il la contourna, mais elle se décala pour lui bloquer le passage. Ses mots ne semblaient pas le toucher. Alors elle prit son visage entre ses mains et l'obligea à le regarder droit dans les yeux.

— Remus arrête. C'est moi, Lyra, d'accord ? S'il te plaît Remus, regarde moi.

Ses yeux, qui étaient fuyants au départ, se plongèrent dans les siens.

— Il n'en vaut pas la peine Remus, laisse le partir. Laisse le partir s'il te plaît.

Sa respiration se calma et elle sentit ses muscles se détendre. La bande à Rabastan avait déserté le couloir, ils étaient seuls.

— Je suis désolé, murmura t-il.

— Pour lui ? Et bien pas moi !

— Il t'a frappé non ? Ce qu'il disait, c'était... Je ne vous ai vu que quand il t'a... Tu as mal ?

Il semblait hésiter entre la colère et l'inquiétude. Finalement, ce fut l'inquiétude qui l'emporta quand il se pencha sur le visage de la jeune fille pour examiner son oeil injecté de sang.

— Tu devrais peut-être aller voir l'infir...

— Non ! le coupa t-elle. Je ne veux pas que des personnes soient aux courants, pas même mon frère ! Promet moi que tu ne lui diras rien !

— Tu ne peux pas me demander ça.

— Remus s'il te plaît.

Leurs regards se croisèrent et elle sursauta en voyant que sa colère était encore très grande.

— Ce... Ce salaud, ça fait combien de temps qu'il te harcèle ?

— Il ne me harcèle pas, répliqua t-elle machinalement en commençant à marcher vers leur salle commune.

Cependant, elle manqua de tomber à cause de ses jambes encore tremblantes. Remus la retint et l'aida à s'asseoir contre le mur.

— Et si quelqu'un vient ? s'inquiéta t-elle. L'heure du coucher est largement dépassée.

— Je suis préfet, j'ai le droit de me promener dans les couloirs.

Il expira lentement, comme pour vider toute la tension accumulée, puis il s'accroupit et sembla réfléchir sur le choix de ses mots. Lyra en profita pour appuyer sa tête contre le mur et fermer les yeux quelques instants. Une douleur sourde au niveau du ventre et des jambes commençait à se faire sentir.

— C'est normal ? Je veux dire, dans ton milieu. C'est normal que les filles soient considérées comme des objets ? C'est normal que ton père et l'autre pourriture te frappent avec l'absolue conviction qu'ils sont dans leur droit ?

Elle ne répondit pas, il ne fallait pas qu'elle pleure maintenant que l'adrénaline était tombée.

— Il y a d'autres trucs que je suis sensé savoir ? D'autres personnes qui te font du mal ou qui te menacent ?

Elle rouvrit les yeux et lui intima du regard de se taire, mais il l'ignora.

— Est-ce que tu crois que tu ne vaux pas mieux que ce qu'ils disent ? Que tu es un objet ? Sans émotions, sans ambition, sans rien...

I - black moon, black story. (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant