I - black moon, black story. (fr)

Chapitre 10 - Ière année

Janvier - Avril 1972

Les séances d'étude avec Remus rendaient la vie à Poudlard moins ennuyeuse. Elle aimait sa compagnie. Évidemment, ils ne parlaient jamais de choses personnelles, mais ne pas être seule de temps en temps, était vraiment très agréable.

Elle mangeait souvent avec Sirius. Elle pouvait voir les changements en lui opérer à chaque fois. Il commencerait par une petite mimique, puis sa cravate ne serait pas aussi parfaite qu'elle devrait l'être, puis il rirait carrément à haute voix et ce serait tout.

Elle avait peur de ces changements. Être à la maison deux semaines après quatre mois avait été difficile. Maintenant, ils avaient six mois à Poudlard... Et si Sirius et elle avaient tellement changé equ'ils ne pouvaient plus revenir en arrière ?

— Que se passe-t-il ?

Elle ne pouvait plus lui cacher ses préoccupations.

— Tu as changé, dit-elle en détournant les yeux lorsque les filles de son dortoir s'installèrent non loin d'eux.

Il rit.

— Tu as changé aussi.

Elle n'avait pas remarqué. Depuis septembre, elle avait essayé d'être comme Mère le voudrait. Peut-être que c'était ce que Sirius voulait dire.

— Vraiment ?

— Oui, tu souris plus.

Ce n'était vraiment pas la réponse qu'elle espérait.

— Oh... c'est mauvais. Je dois rester inaccessible.

— Ne t'inquiète pas, tu as toujours ton air froid. Et Peter m'a dit que tu avais l'air très inaccessible.

Elle était soulagée de l'entendre. C'était bien. Par exemple, les filles dans sa chambre avaient cessé de l'inviter à se joindre à elles. Elles ne lui parlaient même plus. Bonne chose, non?

Il ne restait que Remus. Lyra savait qu'elle aurait dû arrêter cette réunion d'étude bizarre. Tout d'abord, parce que ses parents avaient bien précisé qu'elle devait se comporter comme une Black, et être avec un fils d'une moldue n'était absolument pas leur définition de la bonne conduite. Deuxièmement parce qu'elle avait remarqué toutes ses cicatrices, et aussi ses disparitions, qui la faisaient se demander où il allait, et elle ne voulait même pas se poser ce genre de questions ! Elle n'aurait même pas dû le remarquer !

Mais elle l'avait. Et maintenant ?

•••

Un jour, juste après qu'il soit revenu d'une autre disparition étrange, elle était allée le voir dans la salle commune et lui avait remis des parchemins.

— J'ai pris des notes pour toi en classe quand j'ai vu que tu n'y étais pas.

Il sembla un peu confus avant de sourire en les récupérant.

— Merci. Oui, j'étais malade... J'ai un très mauvais système immunitaire.

Elle détestait l'effet que ce sourire avait sur elle. Elle ne devrait même pas s'en soucier !

— De rien...

Elle était sur une pente glissante, un jour quelqu'un allait signaler le fait qu'elle était assise à côté d'un garçon, et, et...

Et elle continuait à le voir, elle prenait des notes pour chaque fois qu'il manquait l'école. Peut-être que si elle était honnête avec elle-même, elle réaliserait que l'excitation de franchir la ligne interdite lui plaisait.

Ce sentiment s'était estompé lorsqu'elle avait reçu une lettre en avril. Petit matin dans la Grande Salle, Sirius la regardait, tout aussi surpris qu'elle. La seule lettre qu'ils avaient jamais reçue était celle de Mère quand ils avaient été répartis à Gryffindor. Et ce n'était certainement pas Mère qui venait de leur écrire pour le plaisir.