Chapitre 85 : (mars 1979) The Irrepressibles - In This Shirt

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Quand Lyra se réveilla, elle reconnut tout d'abord l'odeur de l'hôpital, puis la voix de Remus. Était-ce sa main à lui qui lui tenait la sienne ? Elle se sentait tout engourdie. Le sentiment d'inconnu ne dura pas longtemps, les événements lui revinrent rapidement en mémoire.

Marlene...

Elle ouvrit définitivement les yeux pour observer la chambre d'hôpital dans lequel elle était. Simple, sommaire, elle avait la chance d'être en chambre individuelle. Autre constat : le tuyau qui s'échappait de son bras lui rappelait les hôpitaux moldus, elle n'était pas à Sainte Mangouste.

— Ça va ?

Ses côtes lui faisaient mal, sa gorge la brûlait, mais malgré ça, elle ne sentait pas la pièce bouger autour d'elle.

— Peter ? marmonna t-elle.

— Ils sont tous dehors, il me semble. Je ne crois pas qu'ils souhaitaient partir tant que tu étais là.

Il s'assit sur le bord du lit et caressa du bout des doigts sa main.

— Voir... Peter.

Il fronça les sourcils et lui tendit un verre d'eau avec une paille. Se redresser était très douloureux, mais avec son aide ça allait. Jamais elle avait autant savouré une gorgée d'eau, sa fraîcheur apaisa sa gorge, enlevant le goût âpre du sang et de la peur.

— Peter, insista t-elle. Je veux le voir...

— Ok.

Il n'objecta pas et sortit appeler le jeune homme.

— Elle est réveillée. Peter, elle veut te voir.

— Seul ?

C'était la voix de Sirius. Elle n'avait pas la force de leur parler. D'abord Peter. Puis partir d'ici. Son cerveau fonctionnait comme là-bas. Elle se mettait en pilote automatique, se déconnectant du trop plein émotionnel pour se focaliser sur la tâche à suivre.

Peter entra et elle vit Remus hésiter à rester. Elle hocha la tête. La vérité, elle ne souhaitait pas être seule avec le jeune homme. La culpabilité la rongeait, Remus l'aiderait et puis... Ça lui éviterait de se répéter.

Le visage pâle, plus une once de joie ou de vie en lui, Peter Pettigrow s'assit à côté d'elle. Les cernes noirs sous ses yeux qui étaient rouges ne laissaient pas de place aux interprétations.

— Je suis désolée, commença t-elle par dire puis sa voix se cassa.

Inspiration, expiration, et elle osa enfin affronter le regard de son ami. Le chagrin qu'elle y vit lui brisa le coeur.

— Comment ? réussit-il à dire.

— Un avada.

Elle hésita avant d'ajouter.

— Elle n'a pas souffert.

Pourquoi mentait-elle ? Peut-être parce que devant elle, elle avait un homme déchiré bel et bien vivant. Alors elle voulait le préserver, la vérité importait peu.

— Ils voulaient quoi ?

— Dumbledore.

— Donc tous nous débusquer.

— Oui.

Il hocha la tête et repartit vers la porte. Non, pourquoi partait-il si vite ? Ne voulait-il pas en savoir plus ?

— Peter ?

Il s'arrêta.

— Je suis désolée, je voulais la ramener... Son corps... Je n'ai pas pu. Je suis désolée.

I - black moon, black story. (fr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant