Chaque jour [Bokuaka] (Inachevée)

11 - Bokuto

Les rayons du soleil avaient du mal à transpercer l'épaisse couche de nuages cotonneux de la matinée grisonnante. Ils arrivaient tout de même sur les cheveux bicolores du champion de volley, allongé sur son lit, son téléphone en main. Sur le petit écran, ses yeux se raccrochèrent directement à la notification qu'il reçu suite au SMS qu'il avait envoyé à son meilleur ami à peine une minute plus tôt, le questionnant sur sa première impression à propos du nouveau passeur de Fukurodani.

L'entrevue rapide – mais qui avait paru durer des minutes entières à Bokuto – que le capitaine des chats eut avec son passeur favori à la fin de leur match ne lui était pas passé inaperçue et il mourait d'envie de savoir ce que Kuroo avait eu à lui dire qui lui demande de se rapprocher tant que ça de lui.

« Il est très sérieux mais vraiment cool »

« Je lui ai souhaité bonne chance pour te supporter XD »

« C'est ta face de vieux chat qu'il va pas supporter !! »

« Tant qu'il peut te faire fermer ton clapet de chouette railleuse »

«Par contre pourquoi tu l'as incrusté dans votre équipe bro ? :'(»

« Bah parce que je savais que ça pouvait le rendre heureux ! »

« Pourquoi ça te fait chier comme ça ?»

« Mec, parce que je vous déteste, vous vous êtes trop bien trouvés tes tirs sont encore plus horribles maintenant T_T »

« T'as remarqué !! Toutes ses passes sont trop bien je m'éclate troooop !! »

« C'est super cool Bo' c'est un passionné de volley, t'as vraiment la chance d'un dieu pour que ton crush ait la même passion que toi j'en ai la larme à l'oeil »

Bokuto releva légèrement la tête de son téléphone lorsque ses yeux eurent prit connaissance de l'entièreté de ce dernier message. Le terme que Kuroo avait employé n'avait rien d'anodin et il l'avait intentionnellement utilisé pour titiller les méninges de Bokuto. Ce qui fut une totale réussite. Le bicolore resta immobile quelques longues secondes, les yeux perdus sur la petite barre noire qui tressautait au creux du rectangle blanc indiquant « saisir le message ».

Il était évident qu'au fil des jours où il reconnaissait ce beau brun dans le parc quelques semaines plus tôt, où ils n'étaient encore que deux inconnus, son envie électrisante d'apprendre à le connaître était tout bonnement dû au sentiment agréable d'une délicieuse attirance physique. Mais aujourd'hui il connaissait mieux Akaashi, du moins il apprenait à le connaître, à le côtoyer. Il savait maintenant que le passeur avait presque toujours des onigris dans son bento le midi, qu'il commençait par s'étirer les cervicales avant de courir les quelques longueurs d'échauffement lors de leurs entraînements, que lorsque ses sourcils se fronçaient et qu'il se concentrait sur sa prochaine passe, un léger plis se formait entre eux deux.

Ils avaient amorcé une relation de très bons amis, ce qui enchantait Bokuto, si bien qu'il n'avait plus vraiment repensé à leur début. Son cœur palpitait un peu plus quand il le voyait mais c'est parce qu'il avait hâte de frapper ses passes au prochain entraînement. Il voulait sans arrêt le voir mais il n'avait pas pensé plus loin qu'à l'envie de passer du temps avec un ami. Il s'était laissé porté par l'attrait de la nouveauté, il avait été heureux avec ce début de relation. Quand quelque chose de nouveau pointe le bout de son nez, on y porte naturellement plus d'attention quelques temps.

Seulement, il est vrai que jamais il n'avait ressenti un tel manque quant à l'absence d'un ami, qu'il n'avait jamais autant voulu faire rire quelqu'un, se rapprocher de quelqu'un, frôler un bras, enserrer une épaule, prendre une main dans la sienne ... Il n'avait jamais trouvé quelqu'un d'aussi beau. Aujourd'hui il prit conscience que ses envies allaient plus loin, et ça sûrement depuis le départ. Voir le mot « crush » s'aligner devant ses yeux lui fit ressentir à quel point son désir prenait de l'ampleur, et que satisfaire ses souhaits naissant au creux de son cœur ferait de lui l'homme le plus heureux de cette Terre.