Chapitre 7

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Nicolas se réveilla reposé. Il ne savait pas quelle heure il était, mais il se sentait bien. Son téléphone affichait pourtant sept heure du matin, ce qui était trop tôt pour un dimanche, néanmoins il se leva sans chercher à se rendormir. Son café matinal l'appelait et il se dirigea vers la cuisine. Il mit la cafetière en route et en attendant que sa boisson se fasse il laissa ses yeux parcourir l'endroit. Une poêle passa dans son champ de vision et une envie de crêpes le prit. Il chercha les ingrédients nécessaires et se mit à faire la pâte en sirotant son breuvage. Quand le dernier grumeaux céda et qu'il allait se mettre à les cuire, il entendit du bruit à l'étage. Ce n'était que des petits couinements, mais à force de vivre ici il savait que ça venait d'Hugo. Il s'essuya les mains et se dirigea vers la chambre du plus jeune des enfants. En ouvrant la porte, il put voir le petit complètement éveillé et debout dans son lit. En reconnaissant son papa, le gamin se mit à se dandiner et à tendre les mains vers lui. Il s'approcha et le prit dans ses bras en comprenant qu'il ne se rendormirait pas. Le petit s'accrocha à lui de toutes ses forces, trop heureux de retrouver son papa et frotta son nez contre son épaule. Nicolas attrapa son doudou et sortit de la chambre. Il alla vérifier que les deux autres dormaient bien et sourit en voyant Lukas en travers de son lit. Il réinstalla comme il put sa couverture sur son petit corps et sortit. En se retournant il remarqua la porte, toujours entrebâillée, de son cadet et ne put résister à l'envie d'aller voir s'il dormait. Il passa la tête et observa qu'il était encore dans la même position que la veille. Il ouvrit doucement la porte et s'approcha. En regardant par dessus son épaule, il constata qu'à côté de lui était posé la photo d'eux deux dans le jardin, celle qu'il avait déchiré le premier matin où il s'était énervé. Son cœur se serra en comprenant que c'était complètement de sa faute s'il avait pleuré et n'était pas bien. Ça le conforta dans l'idée de l'aider au maximum aujourd'hui, mais ça le perturba aussi. Pourquoi son cadet réagissait-il ainsi ? Pourquoi était-il malheureux ? Est-ce que ce n'était pas une blague et il y avait vraiment quelque chose entre eux avant ? Il n'avait pas de réponse à ses questions et il ne pouvait pas demander à Alexandre. Ce gars se moquerait de lui c'est sûr. Quoique. Depuis qu'il vivait chez lui, jamais il n'avait été méchant ou acerbe envers lui. Il avait même tout fait pour l'aider, alors que lui-même était froid et grossier envers son cadet. Des mouvements dans ses bras le remmenèrent sur terre. Hugo se tortillait pour attraper son doudou qu'il avait dans sa deuxième main. Il lui donna et se décida à bouger. Ils redescendirent et le papa se remit à ses crêpes en posant le petit au sol. Ce dernier s'accrocha fortement à sa jambe et ne voulu plus le lâcher. Il dut s'asseoir sur une chaise pour ne pas tomber. Il l'attrapa et l'assit sur ses cuisses. Le gamin se colla à lui et posa sa tête sur son torse. Nicolas souffla, il ne comprenait pas le problème de ces enfants à être aussi câlin le matin. Il n'eut cependant pas le courage de le repousser et passa ses mains dans son dos pour lui rendre son étreinte. À ce geste, le petit resserra encore plus sa prise sur son tee-shirt et le papa sourit. Il profita de ce moment rare où aucun des gamins ne parlaient ou criaient pour un rien. Il demanda à Hugo s'il voulait manger, mais ce dernier secoua la tête en baragouinant quelque chose que le plus vieux ne comprit pas. Le papa se pencha pour mieux entendre en lui demandant de répéter, mais il se figea en sentant un baiser être posé sur sa joue. Il se redressa et regarda le petit se reposer contre son torse l'air de rien. Il repensa à l'état d'Alexandre la veille et se dit que si tout ça était bien vrai, s'il était vraiment le deuxième papa de cette famille, les enfants devaient encore moins comprendre son comportement. Il se fit violence et apposa un baiser sur le front du petit qui sourit à ce contact. Ce n'était pas aussi terrible qu'il le croyait et se promit de faire aussi un effort avec eux. Il se leva, toujours avec son bébé koala dans les bras, et se mit à faire sauter les crêpes.

Quand la dernière rejoignit la pile déjà présente sur la table, il entendit du bruit venir de l'escalier. Deux petites têtes pas bien réveillées firent leur apparition. Ses jambes furent de nouveau assaillies et il ne put plus bouger. De sa main libre il caressa les cheveux des deux enfants et leur proposa de s'installer à table. Plus le nombre de crêpes diminuait, plus les langues se déliaient. L'ambiance à table était joyeuse et Nicolas se surprit à apprécier le moment. Ils étaient assit tous les quatre à manger plus que de raisonnable, les deux plus grands enfants faisaient un concours de qui mangerait le plus vite et Hugo, sur ses genoux, riait entre deux gorgées de biberon. C'est au moment où Lukas se faisait un masque en crêpes et que Chloé lui faisait des moustaches en chocolat qu'Alexandre arriva. C'est le plus petit qui le remarqua en premier et qui se mit à couiner pour attirer son attention. Il était surpris de les voir ainsi et ne dit rien par rapport à l'état de la cuisine, tellement cette scène lui faisait plaisir à voir. Il avait l'impression de retrouver sa famille et était heureux. Il s'attabla avec tout le monde et sursauta quand Nicolas lui apporta un café en lui disant bonjour. Le petit-déjeuner s'étira jusqu'à dix heure, mais personne ne s'en rendis compte tellement l'ambiance était bonne.

Pour la deuxième fois, apprend à conduire !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant