Pour la deuxième fois, apprend à conduire !

Chapitre 6

Nicolas se réveilla difficilement, il avait passé une mauvaise nuit et avait mal au dos. Ça faisait presque deux semaines qu'il dormait sur ce canapé peu confortable et il avait hâte que ça se termine. Encore une nuit et il pourrait enfin partir pour rejoindre Romain qui rentrait le lendemain de son voyage d'affaire qui s'était prolongé. Il s'étira et resta un peu allongé sur le dos tranquillement. D'ailleurs ce dernier détail lui fit bizarre : il n'était pas mécontent d'être tranquille au réveil, mais ce n'était pas habituel. Depuis qu'il dormait là, les enfants profitaient du moment où Alexandre s'occupait d'Hugo pour venir le voir et lui casser les couilles dès qu'il ouvrait les yeux. Il y avait des « papa » par-ci, des bisous par-là et vas-y que je te fais un câlin sans te demander la permission. Non les réveils n'avaient rien de tranquille ici. C'était la première fois qu'il était là pour le week-end et il avait eu peur de ce que ça pourrait donner. Il avait passé la fin de semaine précédente seul dans son refuge à lire, il était partit tôt sans rien dire et était rentré très tard. Il attrapa son téléphone et fut surpris de voir qu'il était déjà dix heure, mais trouva ça raisonnable pour un samedi. Il s'étira une dernière fois et sortit du lit. Son café matinal l'appelait, alors il se dirigea vers la cuisine. Sur la table il trouva un petit mot lui indiquant que toute la petite famille, et non « sa »petite famille comme indiqué sur la feuille, était partie se promener dans la forêt. Il souffla de soulagement de savoir qu'il n'aurait personne dans les pattes ce matin. Il prit sa boisson chaude, récupéra sa tablette et se posa sur le canapé. Depuis qu'il allait au travail avec le plus jeune, il s'était remit à lire des textes qui lui plaisait et qui lui correspondait plus. Il s'était même mit à traduire une application pour Romain et lui avait déjà envoyé un premier jet qui l'avait emballé. Il avait du mal à accepter qu'il ait abandonné son meilleur ami et même la littérature, surtout pour un gosse. Après avoir relu la dernière phrase il reprit la lecture de ce texte amateur. Néanmoins, il avait à peine lu deux lignes que la porte d'entrée s'ouvrit et que lecalme présent dans la pièce s'enfuit. Il eut juste le temps delever le bras qu'une petite se jeta sur le canapé à côté de lui, encore habillée de son manteau et ses chaussures. Le deuxième voulu faire de même mais glissa sur le parquet et s'échoua au sol. Un sourire un peu bizarre s'afficha sur son visage et Nicolas se fit la réflexion qu'il avait l'air d'un idiot. Il n'eut pas le temps de lui dire qu'Alexandre entrait dans la maison avec Hugo dans les bras.

- Lukas ! Je te rappelles que tu es puni.  Il s'approcha du petit toujours au sol et lui attrapa le poignet. Tu vas au coin. Il l'accompagna jusqu'au mur et le laissa pleurer là.

Nicolasqui était toujours assis sur le canapé, le dos contre le dossier, les jambes remontées sur l'assise et les mains entre, se pencha vers la môme qui était assise à côté de lui dans la même position et lui demanda ce qui se passait. Chloé La Balance lui apprit que son frère avait poussé le plus jeune des gamins dans un petit étang rempli de vase et qu'Alexandre avait dû y plonger pour le récupérer. Il se retint de justesse de rire quand il vit son cadet s'approcher de lui, dégoulinant d'eau avec le gamin dans les bras.

- Je vais m'occuper d'Hugo et me laver. Nicolas est-ce que je peux te demander de surveiller Lukas pour qu'il ne bouge pas et de retirer son manteau à Chloé avant de lui donner un dessin ou un jeu s'il te plaît ? Le plus vieux n'eut pas le temps de répondre qu'un petit corps tout enthousiaste se colla à lui.

- Oui, un jeu avec papa ! La petite monta sur ses cuisses et le secoua par les bras pour être sûr d'avoir toute son attention. Il n'eut pas le temps de refuser que le plus jeune partait remettre l'autre enfant au coin, car il essayait de s'échapper.

Nicolas ne savait pas trop quoi faire, alors il laissa Chloé aller prendre un jeu dans l'armoire et s'assit au sol quand elle revint. La  petite commença à se débattre avec son manteau pour le retirer et il rigola. Elle avait l'air d'un poulpe avec son bras hors de sa manche et à se dandiner pour retirer la fermeture. Il se décida à l'aider pour en finir au plus vite de sa séance de baby-sitting. Il  l'attrapa par le col et la tira à lui. La mioche s'assit sur sesgenoux et il fit coulisser le zip. Il passa une de ses mains sur ses flans pour lui retirer le vêtement, mais la gamine se mit à se  tortiller en rigolant. En plus de ne pas savoir se déshabiller seule, il fallait que cette gosse soit chatouilleuse. Il souffla et se dépêcha de lui retirer, car Chloé le suppliait d'arrêter de la chatouiller sinon elle allait se faire pipi dessus. Il laissa le manteau sur le canapé et distribua les cartes du UNO pendant que la môme s'asseyait en face. Ils commencèrent une partie et le plus vieux se prit au jeu. Il n'aimait pas perdre, alors il ne la ménagea pas. Il posa sur la table un combo de +2 et la mioche se mit à pleurer en recevant les cartes. Cette dernière bouda dos au plus vieux qui râla en lui disant qu'elle était vraiment mauvaise joueuse. Il ramassa les cartes et proposa à la gamine d'aller jouer dans sa chambre. Il aurait bien aimé la regarder bouder en se moquant d'elle encore un peu, mais il savait que si Alexandre revenait à ce moment-là, il se ferait engueuler. Il se leva, attrapa le manteau d'une main et souleva la gosse par les bras pour la redresser. Celle-ci ne voulait plus poser les pieds au sol et ils bataillèrent un petit moment avant que le papa ne cède et ne la porte. Ils passèrent devant Lukas qui chouinait toujours d'être au coin, Nicolas posa le vêtement dans l'entrée et monta les escaliers avec la petite dans les bras. Il l'amena dans sa chambre et au moment de la poser au sol, la môme l'embrassa sur la joue en lui disant qu'elle l'aimait. Il bugua un moment au milieu de la pièce, alors que l'enfant était partit jouer avec des petites voitures. Il passas a main sur son visage pour l'essuyer et se reprit. Il ne pouvait pas laisser cette bave de crapaud le perturber. Il sortit et laissa la porte entrouverte au cas où la petite appellerait plus tard.