Chapitre 11

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Une fois Romain partit, Nicolas se remit à travailler sur la pub qu'il avait en cour en traduction. La tonalité ne lui plaisait pas et il n'arrivait pas à l'améliorer. Il fit une pause le temps de reprendre ce qu'il avait commencé pour son ami. Les idées fusaient et il finit rapidement. Il rangea ce qu'il venait de faire dans son sac en se promettant d'aller voir son cadet après ce week-end qu'il réservait à Alexandre pour lui donner. Il alla voir un de ses collègues pour avoir un avis sur son travail concernant le savon et ressortit plus déprimé que jamais. Tout ou presque était à refaire. Il se prit un café sur la route et se dirigea vers son bureau. Au bout de dix minutes à se remuer les méninges, il ferma de rage son ordinateur. Il n'arrivait pas à travailler correctement et ça commençait à le saouler. Il récupéra son sac et sortit de ce cagibi qui commençait à l'oppresser. Il se dirigea vers l'open space de son cadet et trouva celui-ci occupé à parler avec un autre homme. Son sourire l'énerva sans qu'il ne sache pourquoi. Il sentait la colère monter en lui et allait fuir la scène, quand Alexandre le repéra et vint le voir. Il lui dit juste qu'il rentrait et partit sans attendre sa réponse. Il ne savait pas ce qui lui prenait, mais c'était viscérale, il avait besoin de fuir cet endroit.

Il récupéra la voiture pleine de course et prit la route sans réfléchir. En passant devant le parc, il se décida à s'arrêter. Il se gara dans une ruelle à côté et continua le chemin à pied entre les gens qui venaient pique-niquer. Il retrouva avec plaisir sa cachette. Il s'allongea dans l'herbe desséchée par ce début d'été et respira profondément en fermant les yeux. L'air qui s'infiltrait dans ses poumons le détendit et il essaya de comprendre ce qu'il venait de se passer. L'envie de partir était dû à son travail qui l'avait saoulé, mais cette envie c'était transformé en fuite presque vitale pour lui et il ne savait pas pourquoi. Ou plutôt il ne comprenait pas pourquoi. Voir son cadet avec cet autre homme, à se sourire et papoter l'avait agacé. Pourquoi est-ce qu'il avait ressentit une telle rage à ce moment là ? Est-ce que se sont ses anciens sentiments qui ressortaient ou ressentait-il déjà quelque chose pour l'homme avec qui il habitait ? Il ne savait pas et ça le perturbait. Il rouvrit les yeux et tomba sur l'arbre qu'il avait abîmé quand son cadet était venu ici. Il roula sur le côté et tendit le bras pour décaler le lierre qui tombait en cascade. Il regarda les deux lettres qui y étaient gravé et passa son doigt dessus. Que ressentait-il pour le plus jeune aujourd'hui et pourquoi il l'avait oublié alors qu'il y avait eu quelque chose entre eux ? Son doigt passa plusieurs fois sur le A qui barrait l'écorce, il remonta un peu sa main et vit qu'il y avait autre chose d'écrit. Il s'approcha pour mieux voir et sourit en voyant trois autres lettres au dessus des leurs. Il revoyait les deux petits, être assit devant l'arbre et regarder attentivement ce qu'il faisait, alors que Hugo était sur les genoux d'Alexandre qui lui donnait son biberon. Il se souvint de leurs rires quand ils s'étaient approchés pour mieux voir leurs initiales. Il s'assit et passa ses doigts sur ses nouvelles lettres. Il se revoyait amener son cadet ici et lui proposer de faire un truc complètement cul cul, comme graver leur amour dans cet arbre et après se prouver qu'ils s'aimaient devant ce même végétal qui avait été témoin de leur partie de jambe en l'air en plein air. Il se souvint la première fois qu'il l'avait amené ici et qu'il lui avait fait une déclaration un peu bancale, mais qui l'avait touché. Son sourire s'agrandit quand il se rendit compte qu'il se souvenait. Il se souvenait, enfin ! Tout lui revenait. Leur bagarre, la fac, le travail qu'ils avaient dû faire ensemble, le boulot qu'ils faisaient à deux, la colère et la tristesse quand il avait apprit que son cadet allait être papa, sa prise de conscience de ses sentiments pour lui, sa déclaration ici même, leur emménagement, l'arrivé d'Hugo, son boulot dans la traduction, sa dispute avec Romain. Il se souvenait de tout jusque son dernier accrochage en voiture. Il se rendit compte de ce qu'il s'était passé et du comportement qu'il avait eut avec son homme. Il avait honte de l'avoir traité de la sorte et comptait bien se rattraper.

Pour la deuxième fois, apprend à conduire !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant