Panties for all [MxM] [Terminé]

Chapitre 5

 En rentrant chez moi ce soir-là, je fus surpris de croiser ma sœur qui m'attendait de pied ferme devant mon immeuble. Lorsqu'elle m'aperçut un grand sourire fendit son visage.

— Salut p'tit frère !

— Salut la vieille.

Elle mima l'action de se prendre une balle dans le cœur et de défaillir. Je ris à ce spectacle puis l'invitais à me suivre. Mon colis sous le bras, je la fis entrer chez moi et elle s'écroula directement sur le canapé. Je nous servis automatiquement deux verres de whisky avant de la rejoindre. Après l'échange de quelques banalités, elle attrapa mes mains.

— Mon petit frère d'amour que j'aime de tout mon cœur...

Je haussai un sourcil en ricanant. Qu'est-ce qu'elle allait me demander ?

— Oui ?

Ses joues prirent une teinte rosée. Qu'est-ce qu'elle mijotait ?

— J'ai quelque chose à te dire. Quelque chose d'important. Alors, j'attends de toi que tu sois content pour moi, ok ?

Je fis mine d'être vexé.

— Parce que ça m'arrive souvent de ne pas te soutenir ? Vas-y, crache le morceau.

Tenant toujours mes mains, elle les posa sur son ventre et me sourit. Je la fixai, attendant qu'elle me parle enfin. Un silence s'installa. Je devais immanquablement louper quelque chose. Puis soudain, je regardai mes mains et ouvris la bouche. Elle sourit de toutes ses dents.

— Nan ! Tu es enceinte ? demandai-je, surexcité.

— Oui ! Tu vas être tonton !

D'un geste rapide, je la pris dans mes bras et la serrai contre moi.

— Félicitations ! Ah, je suis trop content !

Dans un rire mêlé de larmes, elle se recula un peu et tamponna le dessous de ses yeux en soufflant.

— Je voulais attendre un peu avant de te le dire. Tu sais histoire d'être sûre que ça avait bien pris. Mais voilà !

J'attrapai sa main et la serrai dans la mienne.

— Je suis tellement fier de vous ! Comment va Quentin ? Il est pas trop stressé ?

— Il l'est plus que moi, rit-elle. Mais bon, après les quatre ans qu'on a passé à essayer et toutes les fois où ça a raté, il est devenu un tantinet parano. Tu verrais, ma grossesse ne se voit pas encore, mais je suis déjà interdite de faire quoi que ce soit dans la maison.

Nous rîmes tous les deux. Ma sœur revenait de loin : à la suite de quelques problèmes de santé durant son adolescence, elle avait appris qu'elle était stérile à environ 70 %. Avec son mari, ils parlaient d'enfant depuis longtemps. Au début, ils avaient tenté « naturellement », Fanny ne prenant que quelques médicaments pour aider. Malheureusement, le peu de fois où un embryon c'était accroché, il avait fini par se décrocher. Ils ont eu de longs mois de doutes suite à ses nombreuses fausses couches, mais un rendez-vous avec une psychologue qui avait commencé sa carrière en tant que sage-femme ils voulurent essayer la FIV. Les premiers essais avaient été infructueux et je savais que ça pesait beaucoup sur leur moral à tous les deux. Mais savoir qu'enfin, ils allaient être parents me comblait de joie. J'étais vraiment heureux pour elle. J'avais la certitude qu'elle serait une maman merveilleuse.

Soudain, je me rendis compte que lui offrir un verre de whisky n'était peut-être plus de circonstance. Je me levai à la hâte et revins avec de l'eau, n'ayant pas grand-chose d'autre à lui proposer. Elle rit, se moquant de moi, puis me promis de venir avec une bouteille de cocktail sans alcool la prochaine fois. Essayant de prendre soin d'elle, plus tard dans la soirée, je la laissais en compagnie d'un chocolat chaud pour aller fumer une cigarette sur mon balcon. J'en profitai pour sortir mon portable. Il m'avait semblé le sentir vibrer plus tôt. J'affichai le message et y répondis rapidement.