Chapitre 13

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 Je repris une connaissance vaseuse quand la sonnerie tonitruante de mon réveil se mit violemment en marche. L'esprit encore embrumé des souvenirs de mon rêve qui se mélangeait aux images de la nuit que je venais de passer. Je n'avais pas rêvé de ce connard depuis plusieurs mois. Je me demandais pourquoi mon stupide cerveau avait décidé de me l'imposer cette nuit. Je grognai, blasé, décidément, je n'avais vraiment pas envie de me lever. Allongé sur le dos, la tête de Beryl vint bientôt s'allonger sur mon torse.

— Viens, on dit qu'on est malade et on va pas bosser, me murmura-t-il d'une voix encore endormie, passant ses bras autour de mon corps pour me comprimer contre lui, enfonçant mon visage dans son torse.

Je me délectai de sa présence et de sa chaleur. Finalement, je ne regrettais pas mon élan de courage suicidaire d'hier soir, se réveiller accompagné était la meilleure sensation au monde. Je m'écartai pourtant de lui, bâillant à m'en décrocher la mâchoire.

— Non, on va au travail. On doit encore finir les rapports qu'on a commencés hier. On peut pas se permettre de sécher le travail.

Il soupira, me transmettant sa déception, sentiment que je partageais, car je serais bien resté au lit moi aussi. Pourtant, une seconde plus tard j'étais assis entre les draps, tentant de décrocher Beryl de ma taille qui ne cessait de déposer des baisers dans le bas de mon dos et massant mes reins endoloris.

Une bonne heure plus tard, après un petit déjeuner partagé entre bâillements et bonne humeur, nous prîmes la route pour nous rendre au bureau. J'avais découvert avec un amusement non dissimulé que Beryl n'était pas du tout un humain du matin. Il avait eu un mal fou à sortir du lit et s'était péniblement traîné jusqu'à la cafetière. Ce n'était qu'après deux cafés noirs que son visage avait semblé enfin être éveillé et qu'il avait été apte à parler un peu de nos entretiens d'hier. Dans la voiture, il avait tout de même piqué du nez une nouvelle fois et je ne l'avais réveillé qu'une fois arrivés dans le parking souterrain de l'entreprise.

Devant l'ascenseur, je tournai les talons. Il était hors de question que je remette un pied dans cette cage des enfers ! Beryl me suivit dans les escaliers en ricanant, se moquant légèrement de mon début de panique la veille au soir et promettant qu'à partir de maintenant, il serait « mon protecteur », « mon chevalier en amure ». Je levai les yeux au ciel en pouffant et quand nous entrâmes dans l'open space, chacun se dirigea naturellement vers son bureau.

Je dédiai ma mâtinée aux premiers rapports que je transmis un à un à mon supérieur, étirant régulièrement mon dos, encore sensible aux restes des violents assauts subits la nuit dernière et quand l'heure de la pause déjeuner arriva, mon ventre criait famine depuis une bonne heure. Je vis mon équipe se diriger vers l'ascenseur et alors que je tentai d'emprunter un autre chemin, Beryl me rattrapa et m'entraîna avec eux. Une nouvelle fois, nous dûmes nous serrer afin d'accueillir d'autres employés affamés qui souhaitaient rejoindre l'espace de repas et dans la confusion de la surpopulation, mon jeune collègue attrapa ma main du bout des doigts.

Je me retirai de sa prise et m'éloignai un peu de lui, gêné. Son regard glissa sur moi et je l'évitai aussi. Une fois assis, il s'installa à mes côtés et durant tout le repas, je dus repousser sa main qui s'attardait l'air de rien sur le côté de ma cuisse, caressant distraitement mon pantalon. En conséquence, je mangeai peu, la gorge serrée par l'embarras. En remontant vers l'espace fumeur, il recommença. Profitant du nombre important de personnes présentes, son bras glissa dans mon dos et il me tint contre lui. Une nouvelle fois, je m'écartai, croisant son regard peiné.

Dehors, j'allumai une cigarette et avalai la nicotine avec soulagement. Il s'accouda à la rambarde à côté de moi.

— Y a un problème ? me demanda-t-il d'un ton calme.

Panties for all [MxM] [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant