Chapitre 9

1.2K 80 4
                                    

 En raccrochant, je soupirai.

— Eh ben, t'as pas l'air de le porter dans ton cœur ton collègue là, rit doucement ma sœur.

— C'est pas... C'est pas que je l'aime pas. C'est juste que je sais pu comment je dois agir avec lui.

— Comment ça ?

Après un énième soupir, je racontai tout à Fanny. Ma sœur demeurait la seule personne de mon entourage qui connaissait mes goûts. J'avais la chance qu'elle les accepte et me soutienne sans failles. Elle avait toujours été une oreille attentive, faisant de son mieux pour me conseiller. Elle m'écouta, cette fois encore, consciencieusement, ne me coupant que quelques fois pour me demander un éclaircissement et au bout d'un bon quart d'heure, je me tus.

— D'accord, je comprends, marmonna-t-elle. Mais il a pas l'air méchant ! J'veux dire ; il aurait pu te faire chanter, t'obliger à faire des choses pas cool, mais il fait rien à part te courir après. De quoi t'as peur ?

— On est vraiment très différents et puis, c'est un collègue de travail, il est plus jeune que moi...

Elle but une gorgée de son apéritif sans alcool en réfléchissant.

— Être différent, c'est pas une tare, loin de là. Bon, il travaille pour toi, certes, mais justement, ça peut être un bon point ! Et ça veut dire quoi il est plus jeune ?

— Il a vingt-cinq ans.

— Et alors ? T'en as trente-et-un, pas soixante-quinze. Je crois que tu essaies de te trouver des excuses, frérot. C'est quoi le vrai problème ?

Je bus à mon tour pour gagner du temps.

— J'ai pas aimé sa façon de faire. Jouer sur les deux tableaux en mode « j'te drague au boulot » et « je me déguise en stalker taré », c'est flippant. En plus, il m'a acheté des sous-vêtements, on s'est échangé des photos, y a eu l'ascenseur...

Fanny se mit à rire.

— Oui, enfin bon. Tout ce que tu me dis là, c'est que t'as apprécié vos échanges. Puis, même si je comprends ce que tu me dis par rapport aux cadeaux et tout, comment tu voulais qu'il t'aborde ? T'es son boss. Il pouvait pas venir et te dire qu'il flashait sur toi. Moi d'un côté, je le comprends et j'avoue que j'aurais bien aimé avoir ce genre d'échanges avec Quentin. C'est sexy l'échange de photos et de messages !

Un petit sourire naquit sur mon visage. Il était vrai que j'avais apprécié ce côté-là... en plus de certains autres...

— Pourquoi tu essaierais pas ? J'ai l'impression qu'il te plaît quand même un peu, alors, laisse-toi porter ! Au pire, ça marche pas et vous redevenez collègues. Je comprends que te lâcher à mi-mot qu'il était ton stalker, comme ça, de but en blanc t'ait fait flipper, mais bon... Tu le connais. C'est pas un inconnu dangereux. Et puis, s'il suivait ton compte, ça veut dire qu'il valide tes goûts et qu'en plus il les partage ! Ça lui fait quand même gagner quelques points, non ?

Je haussai les épaules, un peu perdu. Nous continuâmes à discuter un long moment avant qu'elle ne rentre chez elle, me faisant promettre de ne pas être trop méchant avec Beryl.

Le lendemain, j'arrivai au travail avec quarante minutes d'avance et eus la surprise de trouver mon collègue déjà assis à son bureau. En entendant la porte du petit open space, il se retourna vers moi et me sourit.

— Salut boss ! J'ai pris du café !

Alors que j'avançai vers lui, il me tendit un gobelet que j'attrapai en le remerciant d'une petite voix. Je bus quelques gorgées, accentuant le silence qui s'installait entre nous puis secouai la tête pour me remettre les idées en place.

Panties for all [MxM] [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant