Astreinte - Draken x OC

Chapitre 6 - Flash-back

- 2 années avant l'histoire, Octobre 2003 -

Après avoir traîner un moment dehors avec Takashi et ses sœurs, Jiro et moi étions rentrés chez nous. Comme d'habitude, notre père était en train de dormir dans sa chambre après avoir bu toute la journée. Il était bientôt dix-neuf heures, je me mis donc à préparer le repas tandis que mon petit frère allait se laver. Depuis peu, il était fier de se doucher seul, comme un grand, et ça m'arrangeait bien qu'il gagne en autonomie. Cela me laissait l'occasion de faire autre chose pendant ce temps. Shigure allait sans doute bientôt rentrer de son travail, et je voulais que le repas soit prêt.

Les quarts d'heure défilèrent et vingt heures arriva vite. Il était rare que notre grand frère rentre après vingt heures. Je n'avais pas reçu de message ou d'appel de sa part. Il avait sans doute eu un imprévu et allait bientôt arriver. Je fis manger Jiro, afin qu'il aille se coucher tôt. Il avait école le lendemain, il ne fallait pas négliger son sommeil. Après l'avoir couché, je m'installais devant notre téléviseur en surveillant régulièrement mon téléphone.

Quand vingt et une heure arriva, l'inquiétude commençait à me ronger. Je n'obtenais aucune réponse à mes messages, et il ne décrochait pas lorsque je l'appelais.

Ce n'était pas le genre de mon grand-frère.

Depuis le décès de ma mère, à la naissance de Jiro, c'était lui qui avait porté sur ses épaules notre foyer. Notre père était tombé en dépression à la mort de maman. Il avait peu à peu sombré dans l'alcool et les antidépresseurs. Rapidement, il avait perdu son travail et n'était devenu qu'une coquille vide.

Shigure avait quinze ans à cette époque, et je n'en avais que huit. Il avait rapidement pris la décision de quitter le collège pour travailler. Il cumulait les petits boulots afin de subvenir à nos besoins, sacrifiant sa jeunesse pour nous permettre de rester ensemble. Je l'admirais profondément pour tout ce qu'il faisait et la force mentale qu'il avait. Aujourd'hui, du haut de ses vingt et un ans, il veillait toujours sur nous. C'était quelqu'un de responsable, malgré son jeune âge. C'était pour cette raison que l'absence de nouvelle de sa part était si étrange.

Lorsqu'on frappa à la porte de notre appartement, je sautais sur mes pieds. Cela devait être lui. Peut-être avait il encore égaré ses clés, c'était bien son genre. Cependant, je découvris que ce n'était pas lui qui se trouvait derrière la porte, mais deux agents de police. Mon cœur s'était emballé et j'avais tout de suite su que quelque chose de grave s'était passé. Shigure était peut-être blessé.

Les policiers demandèrent à voir mon père, mais il n'était pas en état de discuter et de prendre les choses en charge, alors je mentis en disant qu'il était au travail. Ils eurent l'air embêtés et me questionnèrent sur l'heure de son retour. J'avais répondu que je ne savais pas, puis les avait interrogés.

- C'est au sujet de mon frère, c'est ça ?

L'inquiétude s'entendait dans ma voix. Elle était étranglée par la peur, et mon cœur battait à tout rompre. Les deux agents échangèrent un regard, et je su immédiatement que c'était bien cela. Ils me demandèrent s'il n'était pas possible de joindre mon paternel au téléphone, et je leur fis signe que non. Après quelques minutes, ils proposèrent d'en discuter à l'intérieur, et je les avais laissé entrer. Ils me demandèrent de m'assoir, et j'obtempérais, souhaitant savoir le plus vite possible ou se trouvait mon frère. Après quelques secondes silencieuses, l'un d'eux prit la parole :