Chapitre 16 - Echec

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Je me faufilais dans les rues étroites et sombres de ce quartier malfamé de Tokyo. Je repérais le motel miteux qu'on m'avait indiqué, et parcourais les ruelles adjacentes jusqu'à trouver le logo du fameux Zorro. Une tête de renard faisant un clin d'œil était taguée sur le mur en brique de l'une d'elles. Elle séparait deux immeubles délabrés.

Le coin était désert, ce qui était naturel à bientôt minuit.

L'allée était sombre, seulement éclairée par un unique lampadaire qui semblait agoniser. L'odeur d'ordure et d'urine était écœurante, et j'espérais que malgré mon avance, les types avec qui j'avais rendez-vous allaient bientôt arriver, que je puisse partir le plus vite possible.

Concernant l'entrevue entre Vulkan et Mikey, Ken m'avait informé dans l'après-midi que son chef avait accepté. Cela m'avait ôté un poids des épaules. J'étais un peu moins angoissée, même si la pression que je ressentais était toujours conséquente.

Cinq minutes après mon arrivée, trois hommes entrèrent dans la ruelle. Je me redressais immédiatement, peu rassurée par leur nombre. Ils s'approchèrent de moi, et s'arrêtèrent à mon niveau. Je fus surprise de constater qu'ils avaient l'air assez jeunes, et qu'ils ne semblaient pas être très costauds, contrairement à ce à quoi je m'attendais.


- C'est toi Hayate, du Tokosore Kai ? demanda l'un d'eux, de sa voix graveleuse.


J'hochais positivement la tête.

Il était difficile pour moi de distinguer leurs visages. D'une part à cause de la luminosité de l'endroit, ensuite à cause des capuches de leurs sweatshirts, qui masquaient en partie leurs têtes.

Je commençais à parlementer avec celui qui s'était adressé à moi, lui expliquant le projet du gang et présentant les avantages liés à une association entre nos deux organisations. L'un des deux autres me fixaient du regard, ne me lâchant pas un seul instant ce qui me mettait particulièrement mal à l'aise. Le troisième était assez en retrait, et semblait simplement surveiller les alentours.

Au bout d'une dizaine de minutes, le téléphone de mon interlocuteur résonna dans la ruelle. Il s'excusa et s'éloigna pour décrocher. Je me retrouvais donc seule avec les deux autres.

Celui qui me fixait silencieusement depuis le départ s'approcha légèrement et je me tenais sur mes gardes. Il sortit un paquet de cigarette, en extirpa une qu'il glissa entre ses lèvres. Il passa à côté de moi et alluma sa clope avant de se tourner vers moi.


- Je ne savais pas qu'ils avaient d'aussi beaux morceaux dans ce gang. Fit-il de sa voix grinçante.


Il tira lentement une latte sans me lâcher du regard. 

Puisqu'il s'était approché, je pouvais discerner un peu mieux ses traits. Il devait avoir entre vingt et vingt-cinq ans, une barbe longue et mal taillée masquait le bas de son visage, ce qui ne le rendait que plus inquiétant pour moi.

Je n'aimais pas cette situation. Je me retrouvais entre ces deux types dans une ruelle à l'écart de tout. Il y avait de quoi ressentir un sentiment d'insécurité. 

Il expira sa fumée lentement, toujours en me regardant fixement.


- Yen a d'autres des comme toi chez eux ? me questionna-t-il.

Astreinte - Draken x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant