Chapitre 14 - Préparation de guerre

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Le soleil vint percer les yeux d'un bel endormi. Il était blond et souriant, apaisé. S'étirant, il retourna son bras pour le rabattre sur sa compagne, mais ses yeux s'ouvrirent d'un seul coup lorsqu'il sentit le matelas.

« Hermione? appela-t-il doucement en se redressant. »

Sa main tomba alors sur un morceau de papier et, le cœur battant, il s'en saisit. Peu à peu, à la lecture, son visage s'affaissa et il pâlit. Elle avait osé... Les larmes se mirent alors à couler et un hurlement de douleur s'échappa de ses lèvres, alertant ainsi les domestiques qui entrèrent en courant.

« Monsieur Medelov! s'exclama le premier en s'inclinant. Quelque chose ne va pas?
- Où est Analia Delanov? demanda brutalement Drago en se redressant.
- Nous ne savons pas Monsieur, répondit prudemment le domestique. Son altesse impériale la cherchait également ce matin...
- Alors elle est bel et bien partie... murmura Drago. Je vais bien, ajouta-t-il à l'intention de l'homme. Vous pouvez disposer! »

Le domestique s'inclina et repartit avec ses collègues, laissant un serpentard désespéré et furieux. Elle lui avait promis! Elle lui avait menti... Pour le protéger, car elle refusait qu'il se mette en danger!

« Par Merlin, râla-t-il. Moi non plus je ne veux pas qu'elle soit en plein champ de bataille! »

Se levant, il passa à la douche et s'habilla rapidement avant de descendre rejoindre l'impératrice.

« Votre Altesse, la salua-t-il en s'inclinant.
- Dolovan! s'exclama l'impératrice en se redressant. Savez-vous où est...
- Analia est partie régler quelques petits détails ailleurs, répondit Drago avant même que l'impératrice ait fini sa phrase. Elle sera de retour rapidement. »

Du moins l'espérait-il! Mais sa remarque sembla convenir car l'impératrice n'insista pas et l'invita à se joindre à elle pour prendre un petit déjeuner royal.

Pendant ce temps, Hermione travaillait d'arrachepied. Elle avait noté tous les sorts de défense, d'attaque et de magie noire qu'elle avait trouvés dans les livres de la bibliothèque, y compris ceux de la réserve, puis avait élu domicile dans la Salle sur Demande, avec Harry et Ron. Tous trois s'entraînaient à présent à chaque sortilège, et elle avait décidé de reformer l'armée de Dumbledore, afin d'avoir des rangs solides sur lesquels s'appuyer pendant le combat. Tout cela lui avait prit environ un jour et demi et la fin du deuxième jour approchait à grands pas.

« Ce n'était pas si mal, constata-t-elle en regardant un bouclier formé par la magie noire qu'Harry avait mis en place.
- Hermione, on peut parler maintenant? demanda ce dernier en s'avançant. »

Elle ne répondit pas et détourna le regard. Comment lui expliquer qu'elle voulait éviter à tout prix de reprendre leurs vieilles habitudes car elle en souffrirait trop si elle décidait de vivre dans l'autre monde? Esquivant, elle se déplaça jusqu'à la table de travail.

« Ron, il faut que tu travailles un peu plus le sort de désarmement intensif! remarqua-t-elle en relisant ses notes. Le tien est très bien, mais il faut qu'il soit parfait! Nous n'aurons pas le droit à l'erreur face aux mangemorts!
- Je sais Hermione, mais là je suis épuisé! répliqua Ron en fronçant les sourcils. »

Le rejet que lui avait infligé la jeune femme l'avait profondément blessé, surtout depuis qu'elle leur avait dit qu'elle comptait épouser Drago. Cependant, ils ne s'étaient plus risqués à le critiquer, craignant de voir la brune exploser à nouveau. Il avait dû se passer quelque chose qu'ils ignoraient, et ça, ils devraient sans doute être patient pour le découvrir!

« Hermione! protesta Harry en l'obligeant à le regarder. Arrête ça tout de suite, et soit une gryffondor! »

La jeune femme le regarda, interloquée, puis baissa les yeux avant de soupirer et de quitter la pièce en courant, les laissant sur place, désemparés. Mais qu'avait-elle? Ils lui avaient dit qu'ils acceptaient le fait qu'elle aime Drago et qu'ils ne s'opposeraient pas à son départ, mais elle continuait à les fuir lorsque les entraînements n'étaient pas. Le soir même, après le repas, l'A.D devait se retrouver ici pour s'entraîner à nouveau, mais le cœur des deux jeunes hommes n'y était pas. Ils avaient perdu leur Hermione, celle qui riait, les obligeait à travailler avec des livres et ne supportait pas de transgresser les règles, pour en récupérer une plus sombre, qui ne rechignait pas devant la pratique et qui leur enseignait la magie noire! L'échange ne leur paraissait pas intéressant, du moins pour leur amitié. Harry soupira et posa sa baguette sur la table avant de se laisser tomber dans un fauteuil des plus confortables, la mine renfermée.

« Nous l'avons perdue Ron, déclara-t-il. J'ignore ce qu'il s'est passé là-bas, mais notre Hermione n'est plus celle qu'elle était...
- Elle n'aurait jamais demandé de tuer elle-même Tom Jedusor, ajouta Ron en l'imitant. »

Hermione, elle, était enfermée dans sa chambre depuis bien longtemps, abandonnant sa carapace de froideur pour un mur de larmes. Elle n'en pouvait plus! Combien elle aurait aimé reprendre leur vie d'avant! Mais c'était impossible... Complètement impossible... Le lendemain serait jeudi, et il ne leur resterait alors plus beaucoup de temps avant l'affrontement final. Harry avait fait d'énormes progrès en une année, et elle se sentait rassurée, confiante, mais aussi extrêmement angoissée à l'idée de mourir loin des bras de Drago. Secouant la tête, elle mit son réveil pour être à l'heure à la réunion de l'A.D, même si elle sauterait le repas, et s'endormit, tentant de rattraper quelques heures de sommeil.

Pourtant, le réveil sonna bien plus vite que prévu à son goût et elle dut faire appel à toute sa volonté pour se rendre jusqu'à la Salle sur Demande. Les membres de l'armée étaient déjà là et la réunion commença, longue, pénible et douloureuse, et ne s'acheva que tard dans la nuit. Les cours du lendemain avaient été annulés et chacun put envisager une grasse matinée, Hermione y compris, ce qui ne l'empêcha pas pourtant, au petit matin de venir en courant dans le dortoir des gryffondor secouer les élèves pour un entraînement intensif. En effet, elle redoutait une attaque surprise dans la soirée, car il était étonnant que Voldemort se tienne à ses paroles, surtout quand il s'agissait d'attaquer! Grognant, chacun n'eut pourtant pas le culot de défier la lionne et tous reprirent leurs entraînements. Enfin, vers midi, Hermione marqua la pause et annonça qu'ils étaient tous à un niveau plus que convenable et que Harry avait fait du bon travail toute l'année. Ils eurent donc droit à une sieste bien méritée, où chacun s'endormit, sans demander son reste...

**

« Dolovan, vous me semblez tendu... »

Drago sursauta et sourit, difficilement, à l'impératrice.

« Tout va bien Votre Altesse, je vous assure! la rassura-t-il. »

Il reporta son regard vers la fenêtre, qu'il ne lâchait plus à présent, et fouilla l'allée menant au palais du regard, pour la énième fois, en vain toujours. Oh! Comme il aurait aimé la voir courir, trébucher même, monter les marches et sauter dans ses bras, lui annonçant que tout était fini! Il avait pris sa décision quant au monde dans lequel il voudrait vivre: celui où elle se trouvait à présent! En effet, il savait pertinemment qu'elle serait malheureuse de rester ici, malgré leurs noms et leurs loisirs. De plus, l'époque moderne lui manquait énormément, au fil du temps. Certes ils pourraient passer dire bonjour à Dimitri et Anya de temps à autres mais leur autre monde serait un parfait endroit pour élever des enfants, et Potter et Weasley, songea-t-il avec un sourire, seraient sans doute de parfaits parrains et oncles pour leur progéniture. Oui, il le lui annoncerait dès qu'elle rentrerait! Si elle rentrait... Son cœur se serra et, pour une nouvelle et vaine fois, il regarda l'allée...

**

Un bruit assourdissant réveilla les membres de l'armée, qui se regardèrent, affolés. A bien écouter, on entendait des cris et des explosions, un peu partout dans le hall. Hermione lança un regard vers Harry et il hocha la tête. Elle avait eu raison de se méfier, et l'attaque surprise pouvait facilement se retourner en leur faveur. Dégainant, ils surgirent de la Salle sans un regard en arrière et rejoignirent le hall en courant. Ce qu'ils virent les figea sur place: un bon nombre d'élèves, ainsi que les professeurs, s'escrimaient derrière la porte du hall qui vibrait sous les assauts répétés des mangemorts, sans doute. Le professeur McGonagall les vit et parut soulagée, surtout lorsqu'Hermione s'approcha et visa la porte de sa baguette.

« Reculez! ordonna-t-elle. Imobilia! »

La porte resta close, et Hermione le bras tendu, tremblante sous l'effort, alors que tous les élèves se rabattaient vers la Grande Salle. Pendant ce temps, les membres de l'A.D se mirent en place, baguette en mains, prêts à se battre. Les professeurs vinrent les rejoindre et Hermione, fermant les yeux un court instant et interrogeant ensuite Harry du regard se raidit et annonça:

« Que le combat commence! »

Elle abaissa sa baguette, et les portes s'ouvrirent...


Loin du froid de décembreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant