Chapitre 7

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Les semaines filaient dans la chaleur de l'été, et Jisung n'en pouvait tout simplement plus.

Il avait beau enchaîner les bains, les repas froids, les délicieux jus de fruits et eaux glaciales, rien n'y faisait. Les seuls instants de répit étaient ceux au fond de sa chambre plongée dans le noir, avec son tendre favori lui faisant de l'air.

Lors d'une énième réunion du conseil, le prince se perdit dans la contemplation des boiseries se trouvant au plafond de la pièce. Les voix des plaintes s'élevaient depuis le matin même à cause des récoltes désastreuses et les sécheresses. Ses conseillers faisaient au mieux pour arrondir les angles, mais lui ne pouvait pas faire plus à son niveau. Ses yeux suivirent un bourdon le long de sa course, alors qu'une vieille femme devant lui racontait depuis combien de temps son petit fils avait disparu. Jisung l'observait d'un air absent, indifférent au malheur de cette inconnue.

« Nous ne savons pas ce que Nous pourrions faire à cela. La vie de votre petit fils est tristement perdue Nous le craignons. » commença t-il en levant sa main pour lui faire signe de partir. « Nous n'en pouvons plus. »

Une fois de plus les chaleurs étouffantes étaient atroces avec sa tenue officielle. Le lourd brocart rouge lui tenait bien trop chaud. Il se leva, ignorant les regards désapprobateurs de ses conseillers avant de faire le tour de son trône pour s'enfuir via un couloir adjacent. Il avait besoin d'air, il avait besoin de ne penser à rien, et surtout il avait besoin de Minho.

Le concubin venait tous les jours sans exception désormais. Depuis des semaines, Jisung se sentait drogué de ses baisers. Son favori trouvait toujours les mots justes, il était de bon conseil et l'écoutait avec attention. Son regard était tendre, ses remarques taquines et ses caresses délicieuses. Plus d'une fois ils avaient roulé ensemble dans des draps souillés de leurs ébats, et le prince était certain de ne jamais s'en lasser. Minho découvrait son corps et savait quoi faire pour le faire trembler, de même que Jisung savait comment le faire frémir. Les oreilles de Minho étaient sensibles, au moins autant que l'intérieur de ses cuisses, et il adorait y mordre la chair pour appliquer ses marques encore et encore sur cette peau délicate.

« Fais demander Minho. » lança t-il alors qu'il arrivait aux abords de son pavillon à Changbin, éternellement planté derrière lui au moindre de ses déplacements. Son garde personnel n'approuvait pas sa relation quasiment exclusive avec le concubin, l'accusant de faire du favoritisme et de ne pas prendre soin de son harem. Mais Jisung l'ignorait.

« D'accord Jisung, mais tu as une audience avec ta favorite avant. Tu t'en souviens ? »

Ah, Sohee. A plusieurs reprises elle avait demandé audience auprès de lui après son retour au harem. A chaque demande, il avait toujours trouvé une excuse et fait venir Minho à la place. Cette fille était pliante au lit, douce, mais il s'en était lassé. Il ne l'avait pas revu depuis son accouchement et n'en avait pas envie. Aussi soupira t-il en passant enfin le pas de porte de son pavillon, savourant la fraîcheur de l'endroit par rapport au bâtiment où se déroulaient les réunions. Aussitôt, les servantes se ruèrent sur lui pour le débarrasser de sa lourde tenue.

« C'est vrai. Je vais m'en occuper. » finit il par céder : autant mettre les choses au clair avant toute chose et être tranquille.

Changbin donna l'ordre de réclamer Sohee et Minho au harem à une des deux servantes. Une fois Jisung débarrassé de ses atouts princiers, celle ci s'éclipsa rapidement, laissant l'autre s'occuper d'éponger la sueur sur le visage du monarque. Le jeune homme soupira : il n'avait pas envie de parler à Sohee mais son statut la protégeait. Peut être devait il la démettre de son statut de favorite. C'était compliqué mais pas impossible. Il n'avait plus aucun intérêt pour cette fille, elle était agréable à coucher avec mais n'avait jamais eu de réelle connexion sincère avec elle. D'un geste de la main, il fit signe à la servante de le changer pour enfiler une tenue légère et douce contre sa peau. Peut être prendrait il un bain avec Minho une fois que ce dernier serait là. La dernière fois, son favori avait fini par le chevaucher dans la baignoire même, laissant de l'eau éclabousser le sol de la chambre au même rythme de leur coup de reins. Le souvenir éthéré de son concubin, les cheveux détachés et l'air perdu dans l'extase avec la peau luisante d'eau resterait longtemps gravé dans sa mémoire.

L'Interdit Royal (𝑀𝑖𝑛𝑠𝑢𝑛𝑔)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant