Chapitre 5

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Arwin

Après des heures passées dans le noir, l'éclat de la lumière du jour me donna mal à la tête. On m'emmena à travers de nombreux couloirs et de nombreuses portes, que je ne pris que vaguement en conte. Puis, nous pénétrâmes dans une cour arrière, on m'agenouilla, et un garde ne put s'empêcher de me donner un coup.

- Lève la tête, tu ne voudrais pas rater le spectacle.

Devant moi, un groupe de personnes avançaient les uns derrière les autres, conduit par des gardes. Comme moi, ils avaient les mains liées derrière le dos, comme moi, la peur se lisait sur leurs visages. Il y avait là des hommes, des femmes, des enfants. Leurs habits étaient déchirés, leurs visages sales. Les gardes les obligèrent à s'agenouiller, et, quand je vis les fusils qu'ils tenaient si fièrement dans leurs mains, je compris ce qui allait se passer. J'allais assister à une exécution. En réalisant cela, j'essayai de toutes mes forces de me libérer des gardes qui me tenaient cloué au sol, mais aucune chance. Une voix s'éleva dans la cour.

- Arwin Marin !

Un homme au milieu de la cour criait mon nom, les cheveux gris, le regard froid, c'était Felis Cladar. Celui qui se faisait appeler le Président.

- Pour cause d'avoir refusé de nous livrer nos informations, pèses-en les conséquences. Puis, il me regarda directement dans les yeux. Crois moi Arwin, tu aurais préféré parler.

Avant que je n'eusse le temps de réagir, Cladar fit un signe à ses gardes. Sans la moindre hésitation, le garde tira son fusil et abattu un des enfants agenouillés devant moi.

- NON !

Je ne pouvais que crier, j'essayais de me débattre, de repousser les mains qui m'empêchaient de bouger.

- Arrête ça vieux fous ! Arrête ça ! Il n'avait même pas huit ans.

Tous mes membres s'agitèrent pour me délivrer, mais rien n'à faire. Chaque mouvement me coutait un coup, un dans l'œil, un dans le ventre, j'étais impuissant. L'homme au milieu de la cour me jeta un regard furtif puis fis un nouveau signe. Une deuxième personne fut tuée, une jeune femme. À côté d'elle son mari cria son désespoir et fondu en larme. Je ne voulais pas voir ça.

- Je t'en prie arrête ! Arrête !

Si mon ancien moniteur me voyait supplier comme ça, il se serait sûrement retourné dans sa tombe. Mais une troisième personne tomba, puis une quatrième. Je ne pouvais rien faire, j'étais obligé de regarder. Quand la vie de la moitié des personnes avait été prise, l'homme se tourna vers moi une nouvelle fois.

- Alors Arwin, on a changé d'avis ?

Pour un moment je ne dis rien, tout tournait dans ma tête. Combien de gens étaient déjà morts pour ces informations ? Combien allaient encore mourir ? Cela dépendait de moi, la trahison ou les remords.

- Ne prends pas trop de temps à te décider, car j'en ai encore beaucoup à tuer, et tu sais que je le ferais.

Je vis les regards désespérés des prisonniers. Ils étaient tous terrorisés, leurs visages étaient blancs. Un petit garçon pleurait silencieusement dans son coin. Je voulais moi aussi me cacher dans un coin, et ne plus rien entendre. Mais je devais me décider. Donc je prononçai cette phrase qui m'écœurait.

- Je dirais tout ce que tu voudras entendre, libère ces personnes.

- Non Arwin. Ces personnes restent là pour le cas que tu, disons, change d'avis.

La rage monta en moi, je ne pouvais pas la contrôler.

- Fils de chien, je te tuerais de mes propres mains !

Il ria d'un rire si hilare, que je me questionnai s'il y avait encore une onde d'humanité en lui.

- Arwin tu ne devrais pas trop t'emballer, car pour l'instant tu es entre mes mains, et si je le voulais je t'écraserai jusqu'à ce que tu ne sois plus que grain de poussière. Emmenez-le, on va avoir une petite discussion dans mon bureau lui et moi.

Deux gardes m'entrainèrent. À ce point, mes tentatives de libération étaient si faibles qu'ils ne semblaient même pas les remarquer.

Trahir ou mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant