Chapitre 10

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Elia

Indécise, je jetai des coups d'œil devant moi, derrière moi, je ne pouvais ni avancer ni reculer. 

J'étais morte dans tous les cas.

 Finalement, les gardes étaient presque à ma hauteur. Quelqu'un cria.

- Je vois une silhouette là-bas, c'est elle !

Ça y est, c'était finit. Lentement, je me retournai prête à être attaqué, quand, du coin de l'œil,   je vis une petite porte dans la pénombre à ma droite. Elle ne ressemblait pas aux portes des cellules, elle devait mener autre part, et, peut-être était-elle ouverte. C'était ma dernière chance. Une seconde avant que les lumières des lampes torches m'illumine, je me ruai vers la petite porte, et espérai de tout mon âme qu'elle s'ouvre. Sans un bruit, la porte s'ouvrit, et je réussi à me glisser dedans juste à temps. J'entendis encore derrière moi la voix du garde qui m'avait aperçu en premier.

- Où est-elle allée ? Elle était juste là.

- Tu as sûrement rêvé, tu vois bien qu'il n'y a personne.

- Écoute, je sais ce que j'ai vu, il faut chercher les alentours.

- Alors c'est toi qui raconteras au Président que tu as passé ton temps à chercher un fantôme, et que tu n'as rien trouvé. Et maintenant bougez-vous, elle doit encore être dans le bâtiment !

J'entendis leurs pas s'éloigner lentement, et je pus enfin respirer librement. 

Tout mon corps tremblait encore de l'adrénaline, et je dus prendre un moment pour calmer les battements de mon cœur. Quand je me fus un peu calmé, je me retournai pour faire face à la salle dans laquelle je me trouvais. Il faisait très noir, et je ne pouvais rien distinguer. Mes mains tâtèrent les murs à la recherche d'un interrupteur. Quand enfin mes doigts touchèrent le plastic lisse du bouton, et que la lumière s'alluma, j'en étais presque aveuglée. J'avais passé beaucoup de temps dans ma cellule tapis dans la pénombre. 

C'était la première fois que quelqu'un allumait la lumière. 

Quand je me fus enfin habitué, j'enlevai mes mains de mes yeux. La pièce était grande et circulaire, elle faisait penser à un laboratoire. Au milieu, deux tables rectangulaires et blanches, sur lesquelles reposaient des dizaines de fioles. Dans les armoires contre les murs on pouvait voir des microscopes, des béchers, et des tubes à liquides. Tout avait l'air vieux et dégradé. Les fioles étaient vides, appart pour quelques gouttes colorés encore au fond. Les microscopes étaient poussiéreux, et plusieurs étaient cassés. 

Cela faisait longtemps depuis que quelqu'un avait utilisé ce laboratoire.

 Je me rapprochai des fioles, une odeur bizarre s'en dégageait. Malgré le fait qu'il n'y avait presque plus rien à voir dans ces fioles, je ne pus m'empêcher d'en prendre une et la faire glisser dans ma poche. Après une analyse du liquide j'allais peut-être avoir une preuve contre le Président. Quand c'était fait, je me retournai pour voir ce qui allait être beaucoup plus important: une sortie.

 Il y avait six portes aux murs. Chacune pouvait me conduire vers la liberté, ou vers la mort. Si toutes les portes étaient verrouillées, je n'avais strictement aucune chance de m'en sortir vivante en repassant par le couloir des prisonniers. 

Lorsque je me rapprochai de la première porte, je sentis mon cœur battre contre ma poitrine. Je fis glisser ma main sur la poignée en cuivre, c'était fermé. Je me rapprochai de la deuxième porte, toujours fermé, la troisième était un placard. Dedans se trouvait encore une fois un rassemblement d'objets scientifiques poussiéreux. 

La quatrième s'ouvra. 

Je fis un pas en avant et pénétrai dans une deuxième salle. Celle-ci était petite et rectangulaire. Elle ressemblait un peu à un bureau. Des centaines de livres serrés les uns contre les autres s'empilaient sur des étagères en bois sombre. Il y avait aussi des armoires, et des commodes. Quand j'en ouvris une, une pile de documents me tomba dessus. Des dossiers, des classeurs, des pochettes, tous étaient préservés dans cette salle. J'en ramassai quelques-uns et me mis à lire. Certains étaient des vieux comptes rendus inintéressant, qui relatait l'histoire du bâtiment avant qu'il fût adopté comme quartier général pour le Président et ses hommes. 

Mais d'autres étaient beaucoup plus captivant. 

Un dossier qui mentionnait toutes les personnes ayant perdu la vie dans ce bâtiment, un autre qui parlait de comment dissimuler des produits chimiques. Il y avait là quelques mots qui me disaient quelque chose. Biodiesel, plastifiants, des noms de désinfectants. Je ne comprenais pas tout, mais je le pliai et le mis dans ma poche. Pareil pour un document sur le port des armes, et un autre avec des photos de parties d'avions ou de voiture. Peut-être, si je ne me faisais pas tuer, ramènerais-je au moins des preuves comme souvenir de cet endroit. C'était mieux qu'un trauma crânien et des bras pleins de bleues. 

Cette pièce était une véritable mine à or, si on en voulait au Président, et sa découverte était une grande aide. Soudain, je relevai la tête. Il y avait du bruit dehors. Au milieu de cette découverte j'avais oublié le temps qui passait et les gardes qui me cherchaient. Je devais trouver un moyen pour sortir, et vite. Quand j'entendis la porte de la salle de science s'ouvrir, je me dirigeai vers les deux dernières portes.

 Une d'entre elles devait s'ouvrir. 

Trahir ou mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant